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Les écrivains / adhérents

Pascal Hérault

Roman / Nouvelle / Jeunesse

Après avoir publié une quinzaine de nouvelles dans des revues diverses, je me suis tourné vers la littérature de jeunesse sans pour autant en faire une pratique exclusive ; simplement, j’y ai trouvé ce que j’aime : un goût pour le récit et la fantaisie, une façon de faire réfléchir sans jamais peser sur mon lecteur. Je continue d’écrire des nouvelles et de les publier dans des recueils croisés. Il m’arrive d’animer des ateliers d’écriture et je publie des chroniques littéraires sur Internet.

Thèmes
Le mal de vivre, la peur, mais aussi l’amitié et les rencontres salutaires sont les thèmes que je privilégie, sans m’en rendre compte d’ailleurs, mais plutôt « après-coup », quel que soit le genre adopté, roman jeunesse, conte, nouvelle. Et si le sujet est grave, je m’arrange pour le rendre plus « léger » par le détour de l’ironie et de l’humour.

Bibliographie

- Le Dos des ours blancs, nouvelles, Editions Bérénice
- Un Chien dans le placard, roman, Nathan
- Gare au lapin, roman, Nathan
- Les petits pains bleus, conte, Nathan
- Piscine maudite, récit, Nathan
- Copains comme cabots, roman, Magnard

Extraits

Extrait de Le Dos des ours blancs, Editions Bérénice

Elles étaient juste devant moi quand je me suis décidé à entrer au Temps des Cerises. Je n’avais pas remis les pieds dans ce bar de la Butte-aux-cailles depuis mon ultime déménagement (j’occupais alors dans le quartier un charmant deux-pièces). Je leur ai emboîté le pas avec une seule idée en tête : différer le plus tard possible ce pénible moment où il me faudrait rentrer chez ma mère.
Ma mère croyait mordicus que l’on m’avait licencié pour faute professionnelle, alors que la boîte qui m’employait avait tout bonnement dégraissé ses effectifs pour être plus efficace sur un marché déjà très encombré, un marché où tous les coups sont permis, du moment que ça rapporte gros et que la terre continue de tourner.
Tandis que j’essayais de me frayer une place autour du comptoir bondé, parmi des gens qui n’avaient pas encore dépassé le stade douillet des études, je sentais combien ma journée avait été vaine et qu’il en serait ainsi les jours suivants tant que je parviendrais pas à m’enfuir du domicile familial où l’avenir se conjuguait au passé.
Je ne sais plus qui des trois a parlé en premier. Je n’avais plus qu’une cigarette et à peine de quoi m’offrir deux ou trois bière. J’en étais même à me demander s’il ne valait pas mieux me contenter d’un café pour me payer un autre paquet de clopes. Le serveur a pris les commandes. J’ai opté pour une pression en même temps que les deux filles. Je n’ai pas tardé à le regretter en constatant que le serveur avait encaissé les consommations de mes voisines sur le même billet. Cet accès de générosité involontaire a suffi pour me rendre sympathique à leurs yeux et nous nous sommes assis à la même table. Je me suis dit qu’elles accepteraient peut-être de me payer un autre verre le moment venu, seulement je ne pouvais compter indéfiniment sur leur bonté, à moins de recourir à l’un de ces piteux mensonges dont je suis coutumier depuis quelques temps sous l’effet conjugué de la déprime et de la honte…


Extrait de Copains comme cabots, Editions Magnard

Tout a commencé à la fourrière de Beaulieu. Le genre d’endroit à éviter quand on est allergique aux puces. J’avais été arrêté début juillet pour « baignade illicite dans la piscine municipale ». Puis, on m’avait jeté sans autre forme de procès dans une sombre cage aux barreaux éraflés qui portaient encore les traces de crocs de mes prédécesseurs.
Au début, j’espérais qu’une personne charitable daignerait m’adopter, mais il faut croire que je ne correspondais pas à ce que les gens recherchaient.
Moi, je suis TRES gros, et mon pelage laineux exige de l’entretien. Donc, j’étais difficile à caser…
Au bout d’un mois, je dus me rendre à l’évidence : personne ne voudrait de moi. J’étais condamné à croupir au fond de ma cage jusqu’à la fin de mes jours. Vraiment, c’était injuste. Mais qu’est ce que je pouvais faire ?
Visiblement, il n’y avait aucune solution. Pendant toute une semaine, je déprimais à mort. Je ne mangeais plus. Mon poil tombait. La nuit, je faisais des cauchemars épouvantables, je me mettais à hurler : Wououououou ! Wououououou ! Traduction : Sortez-moi de là avant que je ne devienne dingue !
J’ignore si les employés de la fourrière ont compris le message. Toujours est-il qu’un beau matin du mois d’août, alors que je somnolais encore, le soigneur a ouvert ma cage et m’a lancé d’un air goguenard :
« Un nouveau locataire, mon pépère ! »
L’homme a déposé au sol quelque chose qui ressemblait à un saucisson monté sur pattes et muni d’une tête dont le museau effilé, terminé par de longues moustaches, donnait à l’ensemble un air hautain qui contrastait avec son petit corps.
Sur le coup, j’ai cru que c’était une blague. Mais non, c’était bien un chien. Un vrai. Comme moi, il avait cette odeur caractéristique des toutous, et qu’eux seuls savent reconnaître, sauf que celui-ci était parfumé comme s’il sortait de chez l’esthéticienne.

Lieu de vie

Centre-Val de Loire, 28 - Eure-et-Loir

Types d'interventions
  • Ateliers d'écriture en milieu scolaire
  • Rencontres et lectures publiques
  • Ateliers d'écriture en milieu universitaire
  • Rencontres en milieu universitaire
  • Ateliers / rencontres autres publics
  • Résidences
  • Rencontres en milieu scolaire