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Les écrivains / adhérents

Ammar Khodja

Poésie / Roman / Nouvelle / Essais
photo Ammar Khodja

Enseignante universitaire à Alger jusqu’en 1994, Soumya Ammar Khodja vit, depuis, dans l’Est de la France. Animatrice d’Ateliers d’écriture en milieu universitaire, scolaire et hospitalier (notamment en psychiatrie), elle y privilégie la parole et l’écriture personnelle sur les thèmes de la mémoire, de l’altérité, du quotidien et de ce qui fait son épaisseur, sa saveur mais aussi son poids, sa lenteur, ses difficultés… Conférencière, elle s’est intéressée à la littérature algérienne de langue française, aux journaux personnels de lutteuses et de romancières européennes, aux couples créateurs (écrivains, peintres, acteurs). Actuellement, ses conférences, à partir de l’intitulé Ami, entends-tu ? concernent des chansons françaises liées à des événements historiques…

Thèmes

Ecrivain, elle poursuit un questionnement sur ce qui fonde les êtres pris dans les rets de la société et en proie à leurs contradictions.
Dans un roman en cours, elle tente d’approcher des moments de basculement historique et leurs effets sur des « gens simples » non acteurs des événements… L’intrication de la grande Histoire et de la petite… La part de passion, de folie, d’ « impensé » que révèle cette intrication…
Si dans ses nouvelles, elle a surtout mis en relief des figures de femmes et d’enfants, fragiles et - parfois - fortes, dans son roman, les figures d’hommes sont très présentes, avec le goût et la curiosité que recèle toute interrogation de l’autre…
Elle écrit aussi de la poésie.

Bibliographie

Romans, nouvelles, poésie :
Dora, Revue Francofonia, Printemps 2006.
L’Orient à l’Occident tressé, Prague, 2005.
Eliane, in Nouvelles d’Algérie, Editions Métailié, 2005.
Rien ne me manque, Recueil de nouvelles, Le Serpent à Plumes, 2004.
Ma vie que vous traversez, Europe, Hors série, 2003
Des chèvres noires dans un champ de neige, Anthologie de Poésie, Maison de la Poésie Rhônes-Alpes, 2003.
Aubes Orantes, poèmes, Editions Marsa, 2001.
Couleurs solides, Textes et Paroles pour Deux Pays, (éditrice), Marsa, 2003.
La Troisième Fête d’Ismaël, Chronique algérienne, août 1993-août1994, Casablanca, Editions Le Fennec, 1994, sous le pseudonyme de Naïla Imaksen (Témoignage sur une année de terrorisme en Algérie).

Critique Littéraire, éléments :
Articles, entretiens, livres collectifs dont un Dictionnaire des Œuvres Algériennes en langue française, L’Harmattan, 1994.
Etudes portant sur Flora Tristan, Virginia Woolf, Elsa Triolet et Louis Aragon parues dans les ouvrages : Lectures et Représentations (2001), Portraits de femmes (2002), Couples en création (2003), aux Editions CRTH, Université de Cergy-Pontoise.

Extraits

C’était étrange mais depuis quelques jours, l’affection qu’il ressentait pour la ville se muait en une presque souffrance. Souffrance qui lui rappelait irrésistiblement un amour pour une femme dont il s’était jadis épris. Une femme mariée, épouse d’un cousin de la lignée paternelle et de surcroît mère de famille. Une femme interdite qu’il avait aimée secrètement au-delà de toute raison. Il se souvenait de cette période insensée où chacune de ses respirations, de ses prières s’accompagnaient de son nom, chaque instant n’était occupé que de sa pensée. Un état de folie qui n’ignorait pas la lucidité. Celle des nuits d’insomnie qui lui faisaient comprendre que - rien à faire ! - le désir, la faim, le besoin de cette femme ne seraient jamais comblés. Et tout son corps, jusqu’à la moindre fibre, gémissait…
Il fallait y mettre un terme – ordonna l’un de ses amis, le seul auquel il se fût confié. Ne voyait-il pas qu’il mettait en péril sa personne et l’ordre auquel il était destiné ?
Le temps fut d’un précieux recours. Le temps indifférent qui cautérise et fait renoncer. Peu à peu, l’idée même de cet amour le quitta. Retrouvant la paix, il épousa une jeune fille d’une grande beauté, de noble appartenance convenant à son rang et qui lui donna un fils, Yahia, le bien nommé. Le vivant, le vif, l’éveillé et qui était aujourd’hui la fierté de son père.
Pour autant, et sans vraiment en prendre conscience, les traces de son ancienne flamme n’avaient pas totalement disparu. Il en avait gardé comme un regret, comme une nostalgie enfouis au plus profond de son être. Si profondément qu’il croyait, pendant toutes ces longues et calmes années, en avoir oublié jusqu’au souvenir.
Or, il arriva, alors qu’il parcourait la ville et qu’aucun signe apparent n’en annonçât la survenue, qu’il fût submergé par ce souvenir. Quelques jours plus tard, il apprenait la mort de la femme qu’il avait si ardemment désirée. Ainsi, une part de lui, qu’il n’aurait su nommer, se détachait et confirmait définitivement l’impossibilité de cet amour. Depuis, et sans pouvoir en expliquer les raisons, quelque chose de cette impossibilité s’était insinué dans l’attachement qu’il avait pour El Jazaïr.


Quel nom cela a-t-il
Ce qui m’habite et me déserte

La certitude l’instant clair

Quel nom cela a-t-il
Ce qui me quitte et me revient

Ces yeux qui me reconnaissent
Et me préparent un feu
Pour m’accueillir me retenir

Quel nom cela a-t-il
Ce qui me comble et me vide

Ces bras qui se tendent
Pour la seule raison de l’amour

Quel nom cela a-t-il
Ce qui m’habite et m’excède

Ces visages reconnus
Au carrefour des questions
Au détour des chemins sans réponse

Quel nom cela a-t-il
Ce qui me perd et me sauve

Passants semeurs d’étincelles
Qui traversez ma vie et l’éclairez…

Types d'interventions
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  • Rencontres en milieu universitaire
  • Ateliers / rencontres autres publics
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