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Les écrivains / adhérents

Arnaud Le Vac

Poésie
photo Arnaud Le Vac

Arnaud Le Vac est né en 1978 à Villeneuve-Saint-Georges. Il a passé son enfance en banlieue parisienne avant de s’installer à Paris. Depuis, il effectue chaque année plusieurs séjours en Europe. Son écriture porte à interroger l’identité du sujet à travers la poésie et l'art, tout en réfléchissant avec la philosophie sur la théorie du langage. Il est le fondateur de la revue numérique Le sac du semeur, revue annuelle de poésie et d’art créée en 2016, où il tente d’articuler à travers la poésie et l’art une pratique du langage. Ce qui ne se fait pas sans interroger la modernité et la théorie du langage. La pratique de ces mêmes activités que sont lire et écrire. Voir et peindre. Il a publié divers poésies et essais dans les revues Ce qui reste, Paysages écrits, Passage d'encres III, Recours au Poème, Résonance générale. Il donne également des entretiens, des lectures publiques et participe à différents festivals.

http://arnaudlevac.wordpress.com
Bibliographie

– On ne part pas, Éditions du Cygne, 2017, poésie.

Extraits

Les livres et les disques
rangés sur les étagères,
posés sur les tables,
ont leur silence propre
comme le temps lui-même.
Il me suffit d’ouvrir un livre
et de lire une page.
Les mots se laissent traverser par le silence,
la pensée dit ce qu’il y a à dire,
le style continue son chemin.
Une page de Homère et de Lucrèce,
de David et de Dante,
de Shakespeare et de Gόngora,
de Hölderlin et de Rimbaud.
Le jour est autre,
la nuit aussi.
La singularité fait la différence,
l’exception la vérifie.
Tout cela se passe sous vos yeux :
vous êtes disponible à vous-même
plus que jamais,
à l’autre par-delà vous-même.
Une page déroule et enroule votre voix
comme une plage la musique et le chant
le temps sous vos yeux.

Une poignée de livres et tout
s’éclaire :
la musique surgit,
la peinture fait signe,
la sculpture montre le pas.
L’espace tout autour de soi
dans la plus grande proximité
est sans limites ; le temps
dans la plus grande intériorité
révèle la pleine conscience
de sa grandeur.

Extrait de On ne part pas, Éditions du Cygne, Paris, 2017

Ma bibliothèque

J’ai une grande considération pour la littérature française et je dirais pour l’écriture de Voltaire, de Hugo, de Baudelaire, de Lautréamont-Ducasse et de Rimbaud. Je constate que comme le XXe siècle ne s’est pas fait sans eux, le XXIe siècle en dépendra tout autant. Je vois de façon tout aussi décisive l’écriture de Guillaume Apollinaire, de André Breton, de Tristan Tzara, de Antonin Artaud et de Georges Bataille. Je m’imagine mal traverser le XXe siècle sans eux. Le XXIe siècle également. Plus près de nous, je lis avec beaucoup d’attention Michel Butor, Bernard Noël, Alain Jouffroy, Henri Meschonnic, Marcelin Pleynet, Guy Debord, Philippe Sollers, Jacqueline Risset, Claude Minière, Annie Le Brun. Comme l’a dit Émile Benveniste : « Bien avant de communiquer, le langage sert à vivre. » Et c'est ce vivre dans le langage qui m’intéresse à travers une œuvre. Dans la mesure où c'est également lui qui permet la distance critique nécessaire à l'écriture. Le contemporain, malgré ce que l’on dit, n’est pas le lieu de l’écriture où se fait une œuvre. Une œuvre s’écrit toujours à contretemps, à contre-époque, à contre-spectacle. Si bien que le contemporain pourrait très bien ne pas s'en apercevoir du tout. C'est aussi ce qui fait aujourd'hui depuis les modernes et les pré-modernes le principal enjeu de la poésie sinon de la littérature.

Lieu de vie

Île-de-France, 75 - Paris