Contenu | Navigation | Politique d'accessibilité | Crédits Lettre internet

Les écrivains / adhérents

Catherine Ganz-Muller

Roman / Jeunesse

Je suis née en 1947 à Paris où j’ai vécu jusqu’en 1993. Après des études de Lettres qui devaient me mener au professorat, j’ai fait une escale dans le cinéma. Pendant 25 ans j’ai coupé, collé, monté de la pellicule et construit des histoires en images. Puis, pour partager ma passion de la lecture, j’ai ouvert une librairie à Paris. Pendant 5 ans, j’ai beaucoup travaillé et… peu lu ! Un jour, j’ai quitté Paris pour la Bretagne où j’ai écrit des articles pour des magazines et travaillé pendant 10 ans dans une belle bibliothèque pleine de livres et d’enfants aux oreilles attentives. Ce sont eux qui m’ont donné l’envie d’écrire des romans, d’abord pour les ados, puis pour les adultes sous un pseudonyme.
Je viens de recevoir le « Prix Chronos de littérature 2010 » et le « Prix Européen de la lecture à deux voix », pour « Grand-père et son secret » un roman intergénérationnel qui parle aux enfants et aux grand-parents.
Depuis deux ans je vis entre Paris et le Loir et Cher.

Thèmes
Enfant, je me promenais dans les romans champêtres de Georges Sand ; je pleurais aux amours impossibles de la Princesse de Clèves ; en compagnie des 4 filles du docteur March et de Ces dames aux chapeaux verts, je rêvais avec les personnages de Pearl Buck ou de Vicky Baume. Sans doute est-ce pour cela que les premiers romans que j’ai écrits pour la jeunesse parlaient d’amour, d’amitié, de parole donnée, de relation familiale.
Mais je m’évadais aussi sur les pas de Stevenson et d’Alexandre Dumas épaulée par Arsène Lupin et Rouletabille ! D’où un goût prononcé pour tous les genres du roman policier.
Sur mon établi en ce moment il y a deux projets pour la jeunesse : un roman à plusieurs voix et un roman policier historique.

http://www.catherineganzmuller.fr
Bibliographie

Littérature jeunesse
– La jalouse. - Bayard Poche (Coll. Cœur Grenadine). 2000
– Les amoureux du square. - Bayard Poche (Coll. Cœur Grenadine). 2001
– L’inconnu de la Saint Valentin in Un hiver amoureux. - Bayard Poche (Coll. Cœur Grenadine). 2002
– Un cœur au soleil. - Bayard Poche (Coll. Cœur Grenadine). 2003
– Balade d'été. – Editions Lito. 2007.
– Grand-père et son secret. – Editions Lito (Coll. Lait fraise). 2008. Prix Chronos 2010. Prix Européen de la lecture à deux voix 2010
– Girls Stories. Nos plus belles histoires de filles, chez Eveil et Découvertes, 2011

Littérature adulte
- La France en fêtes – Arthaud Editions.1996.
- Rendez-vous place Saint Marc – J'ai Lu. 2004
- Sur les rives du lac Phéwa – J'ai Lu. 2005.
-Le portrait dans la vitrine. Bayard presse. 2004.
- L'envers du décor – Editions 92. 2005.
- L’amour en dentelles – Editions 92. 2009.

Extraits

La Jalouse/
Martin boude. La gifle l’a mis chaos. Sa fierté en a pris un coup. Pas question d’attendre du secours de ce côté là. Je pars à l’attaque :
-Tu parles plus avec Gurvan qu’avec nous ! Tu pars en bateau, tu fais du tourisme … Je ne t’ai jamais vue comme ça. D’habitude, pendant les vacances, tu rouspètes tout le temps, tu dis qu’il n’y a pas de vacances pour les mères de famille.
Maman ne dit rien, elle me regarde. Ses yeux sont tendres. Ils me sourient. Je m’attendais à l’éruption d’un volcan, je me lançais, armée pour affronter le pire. Et je me retrouve toute petite fille.
Elle s’approche de Martin et pose doucement sa main sur son dos.
-Tu penses la même chose, Martin ?
Il hausse les épaules. Ce n’est pas pour se débarrasser de la main de maman, c’est pour dire qu’il est d’accord.
-Dis quelque chose enfin !
-J’ai rien à dire …
Silence. Je suis très mal à l’aise, Martin aussi, c’est sûr. Maman a l’air de tomber des nues. Elle ne se rendait pas compte, peut-être ?
Au bout d’un temps qui me paraît très long, elle se lève brusquement, fait quelques pas dans la pièce, et se retourne vers nous.
-Bon. D’accord. Vous avez le sentiment que je m’occupe plus de Gurvan que de vous. Mais de là à imaginer je ne sais quoi ! Alors, dorénavant …
Aïe ! Aïe ! Quand maman dit « dorénavant », l’avenir s’assombrit.
-…Dorénavant, je serais plus attentive à mon attitude envers Gurvan, sans pour autant le priver de ce qu’il lui manque le plus : la présence d’une femme qui pourrait être sa mère. Et ça, vous êtes assez grands et sensés pour le comprendre. Mais, je vous en prie, arrêtez les insinuations, et surtout … la mauvaise humeur. Martin ! Lève la tête quand je te parle !
Martin lève les yeux vers maman sans bouger la tête. Qu’est ce qu’il est têtu !
-Martin, j’attends tes excuses. Tu n’a pas à me parler comme tu viens de le faire.
Martin soutient le regard de maman, il essaie d’être arrogant, mais je sais bien qu’il est comme moi, il déteste se fâcher avec elle. A la fin, il baisse les yeux, on entend juste un murmure :
-S’cuse moi, ma’man.

Le violon d’autrefois/
Ils me racontaient leurs exploits de pêcheurs ou leurs rencontres au bal avec les filles du bourg. Je les enviais terriblement. Avoir leur âge me paraissait un moment de bonheur perpétuel. Mais c’était avant la guerre. Robert n’avait pas eu la chance de Jean, il était parti au STO. Je me souvenais d’une visite de Mme Jasper à la maison : « Après mon mari, ils me prennent mon bien le plus précieux, mon fils !». Je me souvenais de sa colère, de son chagrin déjà. Son fils était revenu, mais c’était un vieil homme maigre et malade, dont le sourire était éteint à jamais. Mme Jasper a posé une main sur son épaule. « Le STO me l’a renvoyé. Il a été blessé à la tête à l’usine où il travaillait… ». « Et j’en suis bien content, a affirmé Robert. Je fabriquais les Messerschmitt. Maintenant que je suis rentré, ils vont me tomber directement sur la gueule, a-t-il ajouté en riant. C’est plus une bosse que j’aurais…
Une grimace de douleur a achevé sa phrase. Il a porté la main à sa tête. « Ne te fatigue pas », a conseillé sa mère. Ses gestes étaient lents, lourds. Elle s’est laissée tomber sur une chaise et m’a invité d’un geste à m’asseoir avec eux. Elle avait beaucoup pleuré, ses yeux étaient gonflés. Je ne comprenais pas pourquoi puisque Robert était là, blessé mais à la maison. Mme Jasper m’a tendu un télégramme posé sur la table. « Lis, m’a-t-elle ordonné, je n’ai plus le courage ». C’était un message du haut commandement aux armées. J’ai compris le contenu plus vite que je ne l’ai déchiffré. C’était un avis de décès. « Ils m’ont rendu mon fils, mais ils ont tué mon mari… », a murmuré Mme Jasper dans un sanglot.

Lieu de vie

Île-de-France, 75 - Paris

Types d'interventions
  • Ateliers d'écriture en milieu scolaire
  • Rencontres et lectures publiques
  • Résidences
  • Rencontres en milieu scolaire