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Les écrivains / adhérents

Catherine Gucher

Poésie / Roman / Nouvelle / Récits
photo Catherine Gucher

Catherine Gucher est née en 1961 à Chambéry. Après une quinzaine d’années consacrées au travail social, elle découvre la sociologie et à l’issue de sa formation, devient enseignant chercheur à l’Université de Grenoble. La question du vieillir et des vulnérabilités est au centre de ses activités de recherche et fonde son rapport au monde. La littérature l’accompagne depuis l’enfance, comme fenêtre essentielle et indispensable sur le monde. Son parcours est marqué par la rencontre de grands textes qui ont en commun de donner à entendre la voix de femmes et d’hommes dont les tragédies intérieures s’inscrivent sur la trame de l’histoire et des paysages. Les littératures étrangères du Nord, des Amériques, des caraïbes nourrissent ses voyages immobiles. La force de l’imaginaire, la beauté de la langue, la puissance des images, le silence des mots, sont au cœur de ses choix littéraires. A travers ses mots écrits, elle cherche à saisir la voix des arbres et des taiseux. On retrouve dans ses textes, une attention bienveillante pour les existences chaotiques et la confiance absolue dans toutes les ressources improbables qui délivrent de l’intolérable de vivre.
C G a publié jusqu’alors de courts textes poétiques, des ouvrages universitaires et un premier roman.

Bibliographie

Poésie
– Troubles saisons, éditions La vague à l’âme, Grenoble, 1989
– Sans mobile apparent, éditions Brault de Bournonville, Grenoble, 1991.
– Femmes, Revue Bacchanales, Maison de la Poésie Rhône alpes, Saint Martin d’Hères, 1994.

Récit
– Le fou d’Espagne, éditions Brault de Bournonville, Grenoble, 1993.

Roman
– Transcolorado, éditions GAIA, Montfort en Chalosse, 2017.

Nouvelles
– Exils, in FRAGMENTS, prix international de la Nouvelle George Sand, sous la direction de F. Bonardi, L’Harmattan, 2017.

Distinctions :
XXI° concours de littérature et de poésie de Bergerac, Premier prix, prix Fénelon, poésie en vers libres, pour le poème « Robe d’organdi » (inédit), 2002.
Palmarès 2009 du concours Art et Poésie de la société des poètes et artistes de France, délégation Bugey Savoie Alpes Dauphiné, Premier prix Poésie libre, pour le recueil « Escale sous le temps », inédit.
Lauréate concours de nouvelles FNAC Dauphiné Libéré, 2006, pour la nouvelle L’égaré, publiée in Le dauphiné Libéré, 07/2006.
Lauréate concours international de la nouvelle George Sand, 2016, pour la nouvelle Exils, à paraître dans recueil collectif éditions L’Harmattan.

Extraits

Extraits de TRANSCOLORADO, roman, éditions GAIA, 2017

« À l’arrêt des quatre montagnes, je suis souvent la seule. Il faut dire qu’il n’y a même pas un petit toit de tôle pour s’abriter du froid et de la pluie et pas d’arbre non plus pour se protéger du soleil en plein été. Mais c’est toujours là que j’attends ce bus. J’aime bien être seule au milieu de tout ce rien, quand le ciel est trop bleu. Parfois je m’assieds au bord de la route et je me sens déjà mieux. Parce que le ciel trop bleu me fait mal quand je suis seule chez moi. Mais à cet endroit, je sais que quelqu’un va venir et s’arrêtera pour moi. Je le vois arriver de loin le bus, parce qu’il n’y a rien dans cette plaine qui stoppe le regard. Hormis quelques pick-up défoncés, le bus Transcolorado est le seul engin à moteur à sillonner la route 55. Quand il s’approche, un nuage de poussière m’enveloppe et me fait tousser. Le chauffeur me connaît bien à force de me voir là. Il me fait un petit signe de la main, ouvre la porte devant et me laisse monter. Parfois, je paie le trajet mais d’autres fois, d’un hochement de tête, il m’ouvre le passage et je vais m’asseoir tout au fond, là où on sent le mieux les trous de la route. Le vieux diesel peine toujours un peu à redémarrer mais, au bout d’un moment, le moteur trouve son plein régime et je m’endors. »

« J’ai caché mes premiers hoquets-sanglots dans un mouchoir sous un petit éclat de rire dur et effilé comme un silex. Cette pierre-là m’avait un peu déchiré le coin des lèvres au passage et j’ai imaginé que j’aurai bientôt une balafre sur le coin de la joue, tout comme Tommy. Parce qu’une balafre c’est comme une déchirure de ciel : c’est beau et ça rend prudent. »


Extrait de EXILS, nouvelles paru dans FRAGMENTS, concours international de la nouvelle George Sand, sous la direction de F. Bonardi, L’Harmattan, 2017.
« La vie de Simone, après l’Algérie, a longtemps été sans couleurs. Les jours étaient ouatés malgré la douleur lancinante. Dans les ombres du domaine de Gardette, les hommes et les femmes se déplaçaient sans bruit. Elle ne pouvait plus les saisir. Ils semblaient s’évanouir dès qu’elle tentait de les approcher. Tout était flou : les dates, les années, la nuit, les jours. Simone vivait à demi, dans une semi pénombre, orchestrant de façon mécanique et réglementaire la vie de la maisonnée. Hubert avait besoin d’ordre pour se rassurer. Ils ne se parlaient plus depuis longtemps. Les derniers mots qu’ils avaient échangés étaient sûrement les cris d’Alger. Depuis, rien que le silence et des regards lourds, chacun portant en lui le poids de la faute et l’adressant pourtant à l’autre. Les soirs de mistral, les gémissements du vent dans les serres leur apportaient une sorte de soulagement. Dans la cuisine d’été, ils se tenaient ensemble, les yeux fixés sur la mer et leurs corps s’approchaient enfin. Cette existence endeuillée dura tout le temps qu’ils mirent à vieillir côte à côte. »

Ma bibliothèque

Lorsque je découvre et apprécie un auteur, j’engage avec lui un compagnonnage, qui m’amène à explorer l’ensemble de son œuvre.

GIONO : Un roi sans divertissement, le Hussard sur le toit…
DOSTOIEVSKI : Humiliés et offensés…
CAMUS : L’étranger, La peste, Noces et les autres
MODIANO : Rue des Boutiques obscures, Dimanche d’août et tous les autres
DURAS : Un barrage contre le Pacifique et tous les autres
BUZZATI : Le désert des Tartares
KAZANTZAKIS : Le Christ recrucifié, Zorba …
Carlo LEVI : Le Christ s’est arrêté à Eboli
Alvaro MUTIS : La dernière escale du Tramp Steamer et les autres
Francisco COLOANE : Le golfe des peines
STEINBECK : Les raisins de la colère et les autres
James GALVIN : Prairie
Thomas Mc GUANE : A la cadence de l’herbe…
Edward ABBEY : Le gang de la clef à mollettes
Thomas MANN : La montagne magique
JORN RIEL : Le chant pour celui qui désire vivre, Les racontars de l’arctique….
GUOMUNDSON : Le testament des gouttes de pluie
Hubert MINGARELLI : La beauté des loutres et les autres
Antoine CHOPLIN : Le héron de Guernica/ Quelques jours dans la vie de Tomas Kusar
Patrick CHAMOISEAU : Texaco et les autres
Edouard GLISSANT : La vierge du grand retour
Jon Kalman STEFANSON : la trilogie Entre ciel et terre/ La tristesse des anges/Le cœur de l’homme
LAO SHE : Quatre générations sous un même toit
Annie ERNAUX : La honte et les autres
Jean ECHENOZ : 14
Jean Rouaud : Champs d’honneur
Nicolas BOUVIER : L’usage du monde
Et la poésie japonaise : Basho, Issa, Buson…

Lieu de vie

Auvergne-Rhône-Alpes, 38 - Isère

Types d'interventions
  • Rencontres et lectures publiques