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Les écrivains / adhérents

Chloé Radiguet

Poésie / Essais
photo Chloé Radiguet

Chloé Radiguet, chroniqueur littéraire pendant près de quinze ans, se consacre désormais à l’édition. Auteur de nouvelles et de textes critiques sur nombre d’auteurs classiques, elle a dédié à Raymond Radiguet, dont elle est la nièce, Fragments suivi de Traits, portrait (Regard, 1989 ; éditions Exantas/Odos Panos, Athènes, 1999), et Raymond Radiguet de Saint-Maur-des-Fossés (Alexandrines, 2000).

En collaboration avec Julien Cendres, Chloé Radiguet a publié les Œuvres complètes de Raymond Radiguet (Stock, 1993 ; nouvelle édition, Omnibus, 2012), Le Désert de Retz, paysage choisi (préface de François Mitterrand, Stock, 1997 ; nouvelle édition, L’Eclat, 2009), l’Œuvre poétique de Raymond Radiguet (préface de Georges-Emmanuel Clancier, La Table ronde, 2001), Raymond Radiguet, un jeune homme sérieux dans les années folles (Fayard/Mille et une Nuits, 2003), et Lettres retrouvées de Raymond Radiguet (Omnibus, 2012). Chloé Radiguet est aussi l’auteur de Brassens… à la lettre (préface de Georges Moustaki, éditions Denoël, 2006) et de l’Abécédaire de Boby Lapointe – C’est bon pour c’que t’as (préambule de Brigitte Fontaine, Le Cherche-midi, 2013).
« Parisétoise » depuis plus de quinze ans, Chloé Radiguet partage son temps entre Paris et Sète.

Photographie de Philippe Grunchec.

Bibliographie

Littérature
– Œuvres complètes de Raymond Radiguet, édition établie en collaboration avec Julien Cendres, Stock, 1993
– Le Désert de Retz, paysage choisi, en collaboration avec Julien Cendres, préface de François Mitterrand, Stock, 1997 - nouvelle édition en 2009 aux éditions de l'Eclat.
– Œuvre poétique de Raymond Radiguet, édition établie en collaboration avec Julien Cendres, préface de Georges-Emmanuel Clancier, La Table ronde, collection La Petite Vermillon, 2001
– Raymond Radiguet, un jeune homme sérieux dans les années folles, en collaboration avec Julien Cendres, Mille et une Nuits, 2003
– Brassens à la lettre, préface de Georges Moustaki, Denoël, 2006
– Le Désert de Retz, Paysage choisi, établi en collaboration avec Julien Cendres, préface de François Mitterrand, éditions de l'Eclat, 2009. Œuvres complète de Raymond Radiguet, nouvelle édition établie en collaboration avec Julien Cendres, Omnibus, 2012
– Lettres retrouvées de Raymond Radiguet, première édition établie en collaboration avec Julien Cendres, Omnibus, 2012
– Boby Lapointe, C’est bon pour c’que t’as, « Abécédaire », préambule de Brigitte Fontaine, Le Cherche-midi, 2013.
– Raymond Radiguet - Jean Cocteau : fragments, traits, portraits, Deo Éditions, 2015.

Livres pratiques
– L’Explorateur nu - Plaisir du jeu, découverte du monde, en collaboration avec Jean Epstein, AATEPE, 1981 ; Éditions Universitaires, 1982 (dernière réimpression en 2005)
– La Cuisine gourmande végétarienne, en collaboration avec Marie-Cécile Dubuis, M.A. Éditions, 1987
– Guide des examens médicaux, en collaboration avec le Dr Denis Labayle, M.A. Éditions, 1988
– Le Nouveau Guide des examens médicaux, en collaboration avec le Dr Denis Labayle, M.A. Éditions, 1990 (édition italienne, MEB, 1991) ; Marabout, 1992 ; Lamarre, 1993
– Tout savoir sur les examens médicaux, en collaboration avec le Dr. Denis Labayle, Le Cherche-Midi, 2010

Contributions littéraires
– L’Être libre, anthologie (nouvelles), Les Lettres Libres, 1984
– Failles, Denis Emorine (préface), Éditions Lacombe, 1989
– Liber Amoricum : Jean Cocteau, le poète aux mille tours, Jean Cocteau, Raymond Radiguet : Fragments suivi de Traits, portrait (Regard, 1989), éditions Exantas/Odos Panos, Athènes, 1999
– Affinités licencieuses, textes choisis, L’Amant de verre, Régine Deforges, 1991
– Qu’est-ce que la littérature érotique ? Soixante écrivains répondent, Maison des Écrivains/Zulma, 1993
– Plaisirs d’amour II, anthologie, L’Amant de verre, Maren Sell/Calmann-Lévy, 1994
– Promenades en Val-de-Marne, Raymond Radiguet à Saint-Maur, Éditions Alexandrines, 2000
– Femme, Merci pour tout – Lettre à la mère, Éditions Hermaphrodite, 2005

Postfaces
Éditions Mille et une Nuits
– Fils peut-être, père jamais…, pour Un fils, Guy de Maupassant, 1993
– Le Poète prosateur, pour La Fanfarlo, Charles Baudelaire, 1993
– “Je est un autre”, pour Le Horla, Guy de Maupassant, 1994
– L’Art de se perdre, pour Femmes, Hombres, Paul Verlaine, 1995 en collaboration avec Laurence Fey
– Fascination, miroir de l’exclusion, pour Sarrasine, Honoré de Balzac, 1996
– Instants d’éternité, pour Les Sœurs Rondoli, Guy de Maupassant, 1996
– La Sensibilité masquée, pour Maximes et Pensées, Nicolas de Chamfort, 1997
– L’Errance ou la vie, pour Aurélia, Gérard de Nerval, 1998
– “C’est amusant d’écrire des romans”, pour Le Diable au corps Raymond Radiguet, 1998, en collaboration avec Julien Cendres
– “Les Écrivains n’inventent jamais rien”, pour La Fille aux yeux d’or, Honoré de Balzac, 1998
– Victime provocante, pour La Vénus à la fourrure, Sacher-Masoch, 1999
– Fenêtres sur l’infini, pour Le Spleen de Paris, Charles Baudelaire, 2000
– Laclos, féministe ou moraliste ?, pour De l’éducation des femmes, Choderlos de Laclos, 2000
– Maupassant l’illusionniste, pour Boule de Suif et La Maison Tellier, Guy de Maupassant, 2000
– L’Obscur Objet de la peur, pour La Nuit et autres contes fantastiques, Guy de Maupassant, 2000
– Du vice considéré comme la vertu, pour Manuel de civilité pour les petites filles à l’usage des maisons d’éducation, Pierre Louÿs, 2001
– L’Ombre du destin, pour La Main enchantée, Gérard de Nerval, 2001
– Une précieuse non ridicule, pour La Princesse de Montpensier, Madame de La Fayette, 2001

Publications dans des revues littéraires
– Les Lettres libres, nouvelles et poèmes
– Phréatique, poèmes
– Regard, nouvelles et poèmes

Extraits

Avant-propos (Extrait) Brassens à la lettre, parution le 9 novembre 2006 aux éditions Denoël (préface de Georges Moustaki)
[…] Dans une maison où les livres étaient légion, il n’entrait guère de chansons. Brassens fut pour moi l’ambassadeur d’un monde méconnu. Mise en musique, la poésie se fit proche, et la chanson ne me parut pas si loin de la littérature. Je compris en l’écoutant, encore et encore, combien les « faiseurs de couplets » savaient parfois être poètes – même s’ils s’en défendaient –, combien leurs écrits pouvaient atteindre à l’intemporel, à l’universel. Brassens se veut simple troubadour, parle de la «chansonnette» qui serait seulement « la petite sœur bâtarde de la poésie et de la musique », et il renchérit : « La pauvre enfant regarde ses deux aînées avec admiration et un peu d’amertume. C’est Cendrillon. » Peut-être, mais dans le conte, « la petite » est bel et bien la reine du bal !
Les chansons, la manière de Brassens m’ont toujours évoqué le lin pur, la soie sauvage : des aspérités – minimes imperfections – disent la matière non domestiquée, et sous l’apparence un peu brute la véritable beauté. Un jour, me vint le désir de le rencontrer. En 1972, rendez-vous est pris, à Bobino. À peine entré en scène, sans même saluer, il commence à chanter. Presque immobile, le pied gauche posé sur une chaise, les mains sur sa guitare, il penche un peu la tête, la relève soudain… Son visage seul paraît animé : un sourire ébauché, un regard vif soulignent le propos. Par les mots, l’homme se révèle : à l’exact opposé de la haine et du mépris se tient Brassens, tout de passion et de compassion – celle-ci née de sa vraie bonté, celle-là exprimée par sa vraie révolte. À la tyrannie de la société, à son hypocrisie, Brassens répond en effet par une indignation soutenue, une individualité respectueuse, une morale personnelle pétrie d’humanité.
L’artiste et l’homme, chez Brassens, ne font qu’un. Entre ses chansons et sa vie, nulle incohérence. Sans doute est-ce là l’aspect le plus touchant, le plus attachant de sa personnalité – et le secret d’une vie fertile en amitiés. Tant recevoir suscite à coup sûr l’envie de donner, de transmettre…

Une apparition, une disparition, publié dans la revue Regart, 1989 (extrait de Traits, Portrait) À Raymond Radiguet – 1981
Malgré de fréquentes promenades au Père-Lachaise, jamais l’idée ne m’avait effleurée d’y chercher ta tombe. Ce jour de mars, pourtant, lestée de renseignements approximatifs, je parcourais les allées, bien décidée à trouver ton marbre. Lassée d’une quête par trop vaine, j’allais abandonner lorsque tu me fis signe – un signe gris veiné de noir. La pluie se mit à tomber, toujours plus dru. D’abord figée sous l’averse, j’attaquai soudain la pierre tombale de mes escarpins trop fragiles pour une victoire. Je grondais, rageais – ton frère t’avait rejoint, mon père m’avait quittée. Je t’ai détesté, vraiment, de tout mon cœur. La pluie ne désarmait pas ma colère inutile. Il fallut la stupeur de trois passants pour que cessent mes assauts tout de désespoir. Je restai là longtemps, sans force, ruisselante de larmes. Je repartis enfin vers la ville, vers la vie, accablée d’une solitude irrémédiable.

Avant-propos (extraits), Boby Lapointe – C’est bon pour c’que t’as – Abécédaire, parution aux Cherche-midi éditeur le 11 avril 2013 (préambule de Brigitte Fontaine)
Il est des rencontres qui paraissent sinon impossibles, du moins fort improbables. Ainsi en est-il de la mienne avec Boby Lapointe, le créateur comme son œuvre.
Rétive aux mathématiques, plus habituée des musées que des salles de concert, élevée à la littérature classique, passant mes soirées non devant un poste de télévision mais un livre à la main… le rendez-vous semblait bien manqué d’avance.
Et puis, voilà trois décennies, deux 33 tours firent irruption dans ma vie, le même jour : une mi-août, en guise de cadeau d’anniversaire, un ami – peut-être lassé de mes disques trop “sages” – m’offrit la compil’ intitulée Avanie et Framboise et, plus intrigant à mes yeux, l’étonnant Comprend qui peut ou comprend qui veut. […]
Dès lors, Boby Lapointe prit place auprès de mes amis de papier dont la fantaisie déjà m’avait conquise, Queneau et Vian en particulier, capables comme lui de susciter mon rire autant que mes larmes, d’engendrer les émotions les plus contradictoires, juste comme ça ! l’air de rien… Et à force de l’entendre chanter, je l’écoutai de plus en plus, de mieux en mieux. (Indispensable, car Boby, contrairement aux apparences, ne se livre pas si aisément, excepté peut-être aux enfants.)
Et, tout naturellement, me vint l’envie de le rencontrer. Hélas ! la Camarde l’avait déjà emporté… Je le vis néanmoins, sur la pellicule, capté plutôt que capturé, et ne pus m’empêcher de rire aux larmes, de pleurer aussi. Sans me lasser de son sourire enfantin, de son regard malicieux, de son « gigotis » qui dissimulent – oh ! à peine – un esprit toujours en alerte, un cœur toujours à vif.
Il fallut du temps pour que, sans pour autant prétendre me consoler de ne l’avoir jamais connu, je décide d’une approche raisonnée, sinon raisonnable : un abécédaire, avec ses multiples entrées, autorise un portrait en facettes – à mon sens particulièrement adapté à la personnalité du Piscénois chantant. Non exhaustif, et absolument subjectif, quoique sous-tendu par un travail rigoureux, mon « Abécédaire » a pour seule ambition de tenter d’accoster au pays de Boby, pour aller le découvrir : lui, le philosophe et l’esthète
– toujours un peu caché derrière « le poète de l’herbette et des jeux de mollets ».

Lieu de vie

Île-de-France, 75 - Paris

Types d'interventions
  • Rencontres et lectures publiques