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Les écrivains / adhérents

Christiane Schapira

Roman / Théâtre
photo Christiane Schapira

Christiane Schapira naît à Nice dans le quartier industrieux de La Madeleine. Les usines de blanchisserie côtoient les ateliers des carnavaliers qui apportent fantaisie et poésie dans la tristesse du vallon. Après des études aux Arts décoratifs de Nice, elle travaille dans la Presse écrite d’abord comme graphiste puis comme journaliste pigiste. Sa collaboration à plusieurs journaux aux orientations fort diverses éveille sa curiosité pour les autres supports de l’information qui la conduiront à suivre plusieurs formations puis à participer à une émission pour enfants à TF1. Cet accès à l’écrit est une première victoire sur le violent interdit au livre imposé par son père qui, sans relâche, pourchassera l’adolescente coupable. L'interdit mis à bas elle commence à lire puis à écrire des romans. Passionnée de théâtre elle entreprend un cursus universitaire à Nanterre dans les années 90. Elle découvre l'écriture dramatique avec une première pièce écrite dans le cadre de ces études. Ces formes, dit-elle, lui offrent deux postures qui lui permettent de travailler tantôt dans le “je” et tantôt dans le “jeu”.
L’interdit traverse son travail. Elle parle de l’écriture comme d’un "accompagnement d'une vie". Quelle que soit la forme, il y a toujours une intrigue romanesque ou dramaturgique dans ses écrits, celle-ci mettant en scène, ou en jeu, la difficulté du personnage à s'affirmer comme un individu libre.

Bibliographie

– L'Héritage (roman). Editions DCL 2000.
– Flash in La plus grande grande pièce du monde (théâtre) 2002. Editions L'Amandier et le Théâtre du Rond-Point.
– Des bruits sans importance (théâtre) 2003. Lauréate des Journées de Lyon des Auteurs de Théâtre. Editions Comp'Act.
– LELLA, Danielle Casanova, une vie (théâtre) 2004. Editions L'Amandier. Création de la pièce en 2004 aux Rencontres Internationales de Théâtre de Corse, dirigées par Robin Renucci. La pièce sera reprise par d’autres compagnies et jouée dans plusieurs lieux, les derniers étant le Théâtre du Gymnase à Paris en janvier 2008, et le Palais des Congrès à Ajaccio. L'oratorio a été créé à Bastia en 2012.
– Le lit de ma mère (roman) 2006. Editions L'Amandier.
– Ce qui appartient aux nuages (théâtre). 2013. Editions L'Amandier avec le soutien de la Fondation Beaumarchais.
Textes écrits pour Lire en Fête et lus au Grenier des Grands Augustines/Atelier de Picasso (CNEA-Centre National d’Education Artistique), au Centre Culturel Tchèque, au Théâtre de la Huchette, à L’Aire Falguière :
– Un beau voyage
– La femme assise sous le couteau
– Dernier métro

Christiane Schapira est membre de l’Académie des Molières

Extraits

Le lit de ma mère

Elle sauta dans l’eau en m’enjoignant de la suivre. Je m’approchai prudemment du bord. Elle s’ébattait avec des roucoulades et des éclats de rire, et moi, craignant qu’ils n’alertent les hommes sur les restanques, je la pressais de sortir en souhaitant qu’elle n’en fît rien. Elle disparaissait, ressurgissait plus loin dans l’eau verte et douteuse avec un plaisir qui laissait croire que la vie serait un enchaînement d’instants joyeux semblables à ceux-là. Viens, criait Mathéa, c’est doux comme une caresse. Une caresse !? Elle était folle.
Elle sortit enfin avec des jeux pleins la voix et le corps, ruisselante, dorée par le soleil, comme si en cet instant, parce qu’il n’y avait rien de plus beau à montrer, toute la lumière du monde avait été concentrée sur le corps magnifique de Mathéa. J’étais sans voix. Elle se roula dans l’herbe, s’y sécha, et, d’un geste vif saisit ma cheville. Déséquilibrée je tombai auprès d’elle.

LELLA, Danielle Casanova, une vie

Grete - Elles chantaient à tue-tête malgré le froid comme si c'était la dernière fois qu'elles chanteraient
Manca - Leur voix ! Ô leur voix qui fouettaient notre stupeur hébétée ! On s'étaient crues mortes et elles nous faisaient mettre debout. Debout les mortes ! Debout ! J'ai senti une onde palpitante courir dans les rangs et j'ai deviné que des centaines de corps épuisés se redressaient pour saluer leur courage. Oui, on était debout. Droites. Suspendues à ce chant
Benedikt - En affirmant leur dignité elles nous rendaient la nôtre
Grete - J'ai vu le sang quitter le visage des S.S, j'ai vu la stupeur y apparaître. Mais ils n'ont pas fait un geste pour interrompre le chant. C'était pourtant facile de lever le bras et de tirer quelques rafales dans le tas pour qu'elles se taisent.

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Et les contemporains : Quignard, Des Forêts, Kundera, Carrère, Bon, Juliet, Garat, Ernaux, Kertez, Jelinek, Perec, Racine, Modiano et bcp d'autres ...

Lieu de vie

Provence-Alpes-Côte d'Azur, 06 - Alpes-Maritimes

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  • Rencontres et lectures publiques
  • Ateliers d'écriture en milieu universitaire
  • Rencontres en milieu universitaire
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