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Les écrivains / adhérents

Christophe Forgeot

Poésie / Théâtre
photo Christophe Forgeot

Christophe Forgeot a publié une quinzaine de recueils de poèmes et une pièce de théâtre, des nouvelles et des fictions. Plusieurs de ses poèmes ont été traduits en slovaque, en anglais, en allemand et en italien. Ses textes figurent dans une centaine de revues et d’anthologies. Il a publié notamment dans les revues Question de (avec, entre autres auteurs, René Barbier et Edgar Morin, éditions Albin Michel), Décharge, Le Cri d’os, Le Journal des Poètes (Belgique), Les Cahiers Luxembourgeois (Grand Duché de Luxembourg), L’Envol (Canada), Ancrages (États-Unis), etc. Il fut le cofondateur de la revue de poésie interculturelle Le Matin déboutonné, soutenue par Robert Sabatier, Guillevic, Jean Rousselot, Mohamed Dib, Hervé Bazin… Il a également participé aux anthologies francophones Les Cahiers des Poètes de l’École de Rochefort-sur-Loire pour le centième anniversaire de la naissance du poète René Guy Cadou (1920-2020) (éditions Le Petit Véhicule), Sauvons les migrants (au bénéfice de SOS Méditerranée, éditions Parole & Poésie), Anthologie de l’intime (éditions Unicité) Attention, chutes de droits ! (éditions Corps Puce), Sur la route de la poésie et de la lumière (éditions Aga & L’Harmattan), Entre ciel et terre, l'olivier en vers (Edizioni Universitarie Romane, Italie), Voix poétiques (éditions Hermann), Poèmes aux réfugiants et réfugiés (éditions Corps Puce), Monsieur Mandela (éditions Panafrika), La poésie érotique française du Moyen Age à nos jours (éditions Hermann), Pour Haïti (éditions Desnel), Visages de poésie (éditions Raphaël de Surtis)… Actuellement, ses notes de lectures sont publiées dans Phœnix (Marseille), Interventions à Hautes Voix (Chaville) et Comme en poésie (Hossegor).

Né en 1966, en région parisienne, Christophe Forgeot vit actuellement en Touraine. Il détient un Diplôme d’Études Approfondies en Sciences de l’éducation et devient chargé d’enseignement à l’université Paris 8 puis à l’université de Toulon où il enseigne toujours. En parallèle, il est comédien professionnel et a joué avec Amarande et Luc Barney sous la direction de Jacques Ardouin. Il anime des ateliers et des stages d’écriture, de théâtre et a une vie associative riche. Il a « rencontré » une quarantaine de pays. Il écrit depuis son adolescence et publie ses poèmes depuis 1991. Il participe à la vie de la poésie et du théâtre dans les médiathèques, les librairies, les établissements scolaires, en France et dans d’autres pays (Tchad et Slovaquie notamment). Il présente également au public des lectures-concerts à partir de ses propres textes : Haïkus du voyage, des invitations au voyage et au retentissement intérieur, à bord de textes courts (avec la contrebassiste Christiane Ildevert), Au long courT, florilège poétique et musical de la forme longue à la forme courte (avec le contrebassiste Michel Cerny) ; L'Homme traversé, de l'émotion au sens et du sens à l'émotion, une parole lue, chantée et mise en musique (avec les contrebassistes Christiane Ildevert et Jeff de La Chaise en alternance). Il lit aussi les textes d’autres auteurs, qu’ils soient classiques ou contemporains (avec le concours de la poétesse Brigitte Broc et du poète-musicien Bernard Vanmalle) dans Littérature et gastronomie, un menu gourmand constitué de textes de nos plus grands auteurs et de nos plus grands cuisiniers... ainsi que de moins connus !
En effet, il apprécie particulièrement le « faire ensemble », c'est-à-dire la collaboration avec d'autres artistes, qu'il admire : musiciens, peintres…

L’encyclopédie Wikimonde présente le parcours de l’auteur : https://wikimonde.com/article/Christophe_Forgeot

Photo : Lydia Belostyk

https://christopheforgeot.fr/
Bibliographie

Poésie

- Petit frichti de mots, illustrations de Christine Cadoret, coll. Poids Plume, Mots nomades, 2022
- Ode à l’O, illustrations de Christine Cadoret, coll. Poids Plume, Mots nomades, 2021
- Pleine ruine, Unicité, 2020
- La Chambre des récoltes, Interventions à Haute Voix, 2019
- De loin en loin, livre d'artiste avec Henri Baviera (gravure), Les Cahiers du museur, 2016
- Haïkus du voyage, illustrations de Nicolas Geffroy, coll. La Galerie de l'or du temps, Le Petit Véhicule, 2015
- Saisir la route, photographies d'Agnès Mallez, coll. Art Square, Jacques André éditeur, 2013
- Porte de la paix intérieure, préface de Lin Chi-Yi, coll. Témoignages poétiques, L’Harmattan, 2009
- Murmures d’Éros, préface de Jacques Salomé, peinture de Josette Mingot, coll. Voile d’Or, Wallâda, 2008
- Le Carquois des résistances, 4ème de couverture d’Antoine Simon, coll. Encres Blanches, Encres Vives, 2007
- Lire l’enfance, dessin de Loriola, supplément à la revue Esquisse, L’Espaventau, 2007
- Être de la revue, coll. Les Ami(e)s à Voix, Clapàs, 2002
- L’Entretien imaginaire, coll. Poètes Ensemble, Hélices, 2000
- Caravane mirobolante, coll. Poètes des Cinq Continents, L'Harmattan, 1998
- La Guerche, regards d'artistes sur un village de Touraine, préface de Simone Boisgard, nouvelles d’Olivier Bleys, aquarelles de Gaston Valran et de Raoul de Croÿ, références historiques de Jean-Pierre Chaumain, Fer de Chances, 1998
- La Tension du jeu de yo-yo, préface de René Barbier, coll. Modernités, La Bartavelle, 1996
- Douves et Coursives, préface de Colette Nys-Mazure. Unimuse (Belgique), 1995

Théâtre

- Le Voisin, préface de Victor Haïm. Encres de Siagnes, 2013

Extraits

J'ai grandi dans une grotte

Il faisait noir je n'y voyais rien
J'étais bien − j'avais l'impression d'être dans une poche
Flottant au sein d'un univers de pétales − dans un parfum d'anis étoilé
A l'abri d'une maison de feuilles − couché sur un lit d'ardoises
Dans un âtre de langues et de lèvres chaudes
Au milieu de lignes courbes − de formes rondes et onctueuses
Tout autour une digue molle − un rempart enveloppant dont la pureté était invisible
C'était comme une grotte à la roche tendre
Une grotte tapissée de plumes charnues − d'une constellation de coussins, d'un nuage de flocons − de milliards de sons − de fables musicales venant à moi par vagues maternelles − comme une pluie − une petite pluie d'amour

J'étais dans une grotte nomade et je me balançais au rythme de ses pas
Une grotte sculptée juste pour moi
Où je pouvais graver à loisir sur les parois de mes ongles naissants
Je pouvais y laisser ma trace − pendant toute sa vie elle porterait mes inscriptions − mes graffitis − mes tags − les dessins d'un être à venir
Il y avait des frontières entre elle et moi et pourtant il n'y en avait pas
Nous étions deux et nous ne formions qu'un − nos cellules chantaient du même corps − nos globules globulisaient ensemble et elle m'aidait à prolonger mes synapses pour qu'elles se connectent parmi des étincelles de légende − au cœur de voix étrangères filtrées par des rideaux de douceurs
Et dans ma grotte la pluie redoublait de puissance

Je me souviens je grandissais − rapide − il y avait tant à faire
Le battement des fleurs envahissait la grotte qui rétrécissait − l'espace se remplissait d'impatience jusque dans le sommeil − Ma grotte devint une usine où le sang se compressait dans la chambre du moteur − Où le sang ne demandait qu'à gicler en dehors de la machine − Et le temps − le temps de dire − le temps de faire − le temps de croire − le déluge du temps et la danse des eaux vives s'accéléraient

Le vol des étourneaux − le chargement du vide − la matrice − la mécanique de la vie et les artères de la fabrique − tout prenait de l'importance − le cri des tuyaux s'amplifiait et les délais se comptaient − je me sentais de plus en plus à l'étroit dans le nid et l'obscurité volait en éclats avec son anti-miroir − J'entendais la glace ardente craquer sous mon poids − je sentais ce bateau de chair qui n'en pouvait plus de me porter − de me donner − depuis tant de mois − sans arrêter un seul instant je lui avais pris l'essentiel − Moi son centre − Moi le centre de ma grotte − Moi le centre du monde
Alors que je n'étais que des millions de cellules comme une goutte d'eau dans la mer je me prenais pour le soleil − jusqu'à la seconde où tout céda − où je fus aspiré par une coulée de mots − par une pluie torrentielle − par un flot de merveilleuse misère expulsée de la grotte − un mystère craché face à la lumière étouffante

Sous le choc plus rien − mourir ou respirer − Et puis soudain une multitude de choses − de l'oxygène violant mon corps − d'autres voix étrangères sans le filtre des rideaux − des voix montées à cru sur mon cerveau − des pressions de toutes parts − et puis l'odeur de sa peau
J'avais changé d'atmosphère − J'avais changé d'environnement − de freins et de limites − En franchissant la rivière maternelle − le rubicon de ma caverne − je perdais ma tanière et j'étais moi-même devenu le repaire vivant de ma grotte − une pièce détachée de ses mouvements de lune

Cette niche qui me mettait au monde était rouge noire blanche jaune − elle s'habillait de couleurs et son accouchement flottait dans le vent comme une chevelure poétique
Après la pluie de sang et la pluie de douleur j'ai gardé l'ombre de ses forêts et j'ai recueilli ses larmes de joie − sa pluie de paradis − pour vivre désormais dans sa grotte à ciel ouvert

Christophe Forgeot
Le texte J’ai grandi dans une grotte est paru dans la revue numérique La Lettre sous le bruit n°7, en 2013,
ainsi que dans la revue Phœnix n°24 (Marseille), en 2017.

Lieu de vie

Centre-Val de Loire, 37 - Indre-et-Loire

Types d'interventions
  • Rencontres et lectures publiques
  • Ateliers / rencontres autres publics
  • Rencontres en milieu scolaire