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Les écrivains / adhérents

Corinne Pasqua

Roman / Nouvelle

Auteure de romans et nouvelles ;
Chroniqueuse régulière pour la rubrique
« Ecrits intérieurs » de l’hebdomadaire
Témoignage Chrétien, depuis 2006.

Je suis ce que j’écris et sans doute plus encore ce que je n’arriverai jamais à écrire. Mais s’il faut quelques lignes pour me présenter…
À l’occasion de la publication de mon premier roman, « Inconsolation », on m’a comparée à un calamar, « utilisant pour se défendre ses jets d’encre, qui le dissimulent tout en révélant sa présence dans la transparence des eaux. » (S. Bukiet, écrivain et directrice de collections multiculturelles)… Saurais-je mieux dire…
Je suis née en 1962, mais aussi de nombreuses fois depuis, et plus réellement, à l’occasion de l’écriture et de la publication de mes textes.
Je pratique l’écriture comme questionnement du quotidien, requête et quête de sens, fondamentalement comme un « exercice de vie » – chemin vers les autres et ce que l’on découvre en soi-même, avancée vers le monde –, plus que comme un « exercice de
style ». Car je crois à la personne, à la rencontre, et que chaque phrase en est une.
J’espère, par l’écriture, convoquer plus encore qu’évoquer la présence, y accéder et permettre d’y accéder, comme par miracle. Mes textes cherchent en tous les cas ce qui « passe » entre les êtres, advient là, en l’être lui-même – et dans cet au-delà de soi qui l’accomplit.

http://www.corinnepasqua.fr
Bibliographie

Textes publiés
Romans
– Inconsolation, (Desclée de Brouwer / Nervures. 1997)
– Eaux fortes (avec V. Pascal) (Desclée de Brouwer / Nervures. 1998)
– Le silence de l’étoile, (Editions alternatives / Pollen. 1998)
– Simone Weil, biographie imaginaire (Souvenirs de celle que je n’ai pas rencontrée), (L’Harmattan / Espaces littéraires. 2005)
– Temps Mort, (L’Harmattan / L'Amarante. 2011)

Nouvelles
Parmi les chroniques publiées régulièrement dans la rubrique « Écrits intérieurs » de Témoignage Chrétien.
- « À double détente », (chronique parue dans le n° 3486
- « Rencontre capitale », (chronique parue dans le n° 3471)
- « Obligés ? » (chronique parue dans le n° 3467)
- « Méditation du jardin » (chronique parue dans le n° 3405)
- « Ce qui montre la nuit», (chronique parue dans le n° 3375)
- « Au cœur de ce qui est » (chronique parue dans le n° 3310)
- « À l'heure dite », (chronique parue dans le n° 3306)
- « Dans le tombeau », (chronique parue dans le n° 3292)
- « En présence », (chronique parue dans le n° 3289)
- « Terrible joie », (chronique parue dans le n° 3257)
- « Emboîter son pas », (chronique parue dans le n° 3253)
- « Lectures croisées », (chronique parue dans le n° 3246)
- « Le Chemin le plus court », (chronique parue dans le n° 3242)
- « Disparaître », (chronique parue dans le n° 3228)
- « Vaine controverse », (chronique parue dans le n° 3222)
- « Goût des mots, goût du sens », (chronique parue dans le n° 3216)
- « Enthousiasme », (chronique parue dans le n° 3211)
- « Le temps d’après… », (chronique parue dans le n° 3200)
- « Chute en soi », (chronique parue dans le n° 3196)

Extraits

Extrait de Inconsolation
« Avant de m’endormir, il m’arrivait de réciter à voix courbée et murmurante tous les noms des pays qui tournaient avec le globe, sur le bureau de mon père. Le sommeil venait doucement, sur la pointe des pieds, dans le prolongement de ce mouvement circulaire, lent et infini, au large des rives que soulignaient Singapour, ou, un peu plus loin, la pointe de Bornéo … » (p. 14)

Extrait de Simone Weil, biographie imaginaire. (Souvenirs de celle que je n’ai pas rencontrée)
« Depuis le matin elle était montée sous un soleil qui avait peu à peu séché même sa
soif, ou les mots de sa soif, tous les mots alors rocailleux et poussiéreux, tout saupoudré par l’explosion du jour. Elle grimpait une route aride sans plus savoir vers quoi : peutêtre
les villageois parmi lesquels elle avait passé la nuit lui avaient-ils conseillé cette randonnée ... L’or des heures s’était fondu dans un midi étale, absolu. Le vent rafraîchi sous les étoiles, hier à Carocca, l’odeur verte des buissons sur la grand-place et les
bruissements de conversations dont elle ne comprenait rien ou presque, si loin derrière qu’elle avait dû rêver, si loin qu’elle n’osait les rêver. Arrivée devant la cabane, elle n’avait besoin de rien, lui semblait-il, que de s’asseoir. Elle se reposa sur les restes d’un muret. En contrebas, le paysage brûlé continuait de disparaître ; la montagne tremblait ; des oliviers, les noeuds de leurs branches et de leurs racines impuissants à les retenir attachés à la terre, flottaient. Ramollies dans le souffle chaud, vaincues par l’ardeur, les pierres se désagrégeaient ; le feu grondait dans le granit, menaçait d’exploser dans le marbre. Nul oiseau, nulle créature dans le ciel blanc. Elle défaisait ses sandales quand il fut là. L’homme debout, entre deux âges, plus peut-être, lui tendait un gobelet de métal. D’abord elle refusa : elle ne voulait pas le
priver. D’ailleurs elle portait en bandoulière une gourde qui n’était pas encore vide. Elle la lui montrait pour s’acquitter. Il ne bougeait pas, le sourire tenace derrière une barbe trop longue et sale. Elle saisit le gobelet pour boire. Elle n’aima pas l’eau presque chaude dont elle avala une première gorgée : un goût douceâtre de terre et d’herbe. Elle réprima une grimace, quand le goût sembla s’éclaircir, et l’éclaircir avec lui. Une nouvelle gorgée réveilla une soif très ancienne ; l’eau lui en rappelait la saveur particulière. Un goût de source. Du regard, elle questionna son hôte. Quel était donc ce breuvage ? Pourquoi le lui offrait-il ? Par un hochement de tête, il lui fit signe de continuer, de boire jusqu’au bout.
Il ne lui fallait pas plus d’encouragement : elle ne laissa pas une goutte dans le gobelet, car plus elle buvait, plus elle avait d’émotion à boire. Oui, l’homme savait ; elle le devinait à son sourire. Quand elle lui rendit le gobelet, il lui sembla que jamais plus elle n’aurait soif. Elle se sentait contenir un lac, un océan, la source désormais. Mais cette réserve se logeait à l’autre extrémité du monde, par delà montagnes et dunes, et elle allait devoir en retrouver le chemin. Le goût de cette eau telle une cicatrice –
réouverte. » (page 84)

Lieu de vie

Île-de-France, 78 - Yvelines

Types d'interventions
  • Rencontres et lectures publiques
  • Rencontres en milieu universitaire
  • Ateliers / rencontres autres publics
  • Résidences
  • Rencontres en milieu scolaire