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Les écrivains / adhérents

Lilyane Beauquel

Roman
photo Lilyane Beauquel

Agrégée de lettres modernes, 3 enfants, vit en Lorraine. Études à Nancy, à l’issue desquelles elle publie une Introduction aux contes de Perrault et Grimm, aux éditions Minard, puis enseignement en collège, en lycée et une mission de chargée de projets culturels à l’université de Lorraine, IUFM depuis 1999. La part de création est primordiale dans son métier d’enseignante, au-delà de l’enseignement de la littérature, elle mène des ateliers artistiques avec des artistes auprès de ses élèves, en photographie, vidéo, danse contemporaine, arts visuels. Elle a initié une cinquantaine d’exposition à la galerie Le préau et Les Arches, au sein de l’IUFM Maxéville/Nancy et Metz, en mettant la création contemporaine des artistes de la région lorraine au sein de la formation des jeunes professeurs, en arts visuels, littérature, musique, arts du spectacles en partenariat avec les structures culturelles, dans une politique soutenue par la Direction Régionale des Affaires Culturelles de Lorraine. Longtemps ce bonheur militant dans les pratiques culturelles ajouté à celui d’enseigner la littérature et de la vie de famille a laissé peu de temps pour explorer de façon visible la création mais la poésie et la photographie, l’art vidéo ont toujours fait partie de ses modes d’expression favoris. Une nouvelle, un roman, en tentatives rapides et éphémères puis l’écriture romanesque a pris corps dans son premier roman publié Avant le silence des forêts, Gallimard, en août 2011.
Depuis 2009, l’écriture est devenue centrale dans ses activités.

http://avantlesilencedesforets.blogspot.com/
Bibliographie

L'Apaisement, collection Blanche, Gallimard, 2016
En remontant vers le Nord, Gallimard collection Blanche, 2014
Avant le silence des forêts, Collection blanche, Gallimard, août 2011
Premier roman
Prix des Hebdos en Région 2012
Sélectionné dans les Prix FNAC, Virgin, Wepler, RTBF, ENS Cachan, Erckmann Chatrian, Lycéens Ile de France…

Extraits

Extrait de Avant le silence des forêts, Collection blanche, Gallimard, 2011
« Alors avant l’arrachement à notre pays, j’avoue pourtant le désir que longtemps je n’ai pas su dire et la chambre d’Anke devient, un temps, un rempart contre la menace. Et nous avons notre cérémonie, au creux de nuits comptées. Le plafond est sans constellation mais la confiance, les lèvres et le corps entier d’Anke, son torse vibrant, le faux aplat de son front haut, ses yeux du vert qui voit plus loin que je ne le peux sont la forme idéale du bonheur.
Anke, du rond du genou à la nuque en cascade sous les boucles de miel, contre ce que je n’ai pas encore imaginé, offre l’empreinte de ses mains. Et les miennes tremblent devant la blancheur de son visage, sainte comme une hostie. Le grand emmêlement de nos corps protège du lever du jour, nous restons blottis dans les angles du lit, ne comptant plus les heures au clocher, définitivement trop courtes.
Nous pressentons les gueules de canons : cela se confirme, nous n’avons aucun reproche contre ceux de l’autre côté et pourtant il me faudra partir, avec Otto et Nathan et Heinrich.
Certains de nos pères prédisent des combats de rapide victoire. Les maladresses des premiers temps sont passées, des envies de frontières et d’empires frémissent. On nous met ces images dans les poches. Les vieillards observent. Il faut vite remplacer les générations tombées, nous savons que cela ne va rien ajouter à nos vies, et sommes sûrs qu’il sera retranché ce que nous n’avons même pas entr'aperçu : nos talents encore si vagues et nos désirs, confus comme ceux des jeunes mariés.
Le volet claque comme un coup de feu, et, près d’Anke, pour le plus infime des battements de ses cils, je voudrais arrêter la montée de l’or vers la rousseur du soir, pour que jamais ne vienne la nuit qui tord les entrailles. Nous installons la lenteur au creux des draps, marquant les temps et les pauses, dans l’absolu du carré de la chambre quand il donne les murmures que l’on étouffe de la main. Anke, ses reins, l’infini des déserts. Nous ne péchons contre personne, et son poignet garde l’empreinte de mes ongles, nos corps ne laissent qu’une fente étroite au désaccord, nous sommes l’un à l’autre compatissants, au nom des chagrins des lendemains, quand nous gravirons le volcan qui nous engloutira... Que la nuit s’étire et dure. Et que les choses du monde s’apaisent … »

Lieu de vie

Grand Est, 54 - Meurthe-et-Moselle

Types d'interventions
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