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Les écrivains / adhérents

Madeleine Melquiond

Poésie / Roman / Récits
photo Madeleine Melquiond

Départ dans la vie sur les chapeaux de roues : Normale’sup, agrégation. Avec un vœu secret : travailler dans la presse écrite. Démission subséquente de l’Education Nationale, bon accueil au Matin de Paris, enrôlée dans la Dream Team du Centre de formation des journalistes, collaboration chaleureuse au Monde.
1980 : la mort subite de mon troisième enfant provoque un deuil destructeur. Ses effets collatéraux me percutent. divorce, chômage. Sale temps. J’ignorais alors que le deuil « se gère » comme le fric.

Relisons Machiavel : mieux vaut un repli en bon ordre qu’une obstination dans l’offensive. Ce temps permet de reposer la troupe, acheminer des vivres, revoir la stratégie. De là, virage vers la presse institutionnelle où le feuillet est mieux rémunéré que dans l’élite du métier.
Divine surprise : Tout m’intéresse, des débuts laborieux de la voiture électrique, le ferroutage en panne, le spleen du dernier gardien de phare, jusqu’aux marées noires, aux quotas de pêche et même les arcanes des fonds dérivés…
Notre actualité se dessine en pointillés…

A cinquante ans, que faire, sinon devenir patronne ? Déjà que je n’avais pas de Rolex. J’édite une carte de visite de consultante en conception-rédaction de publications. Notre Président aurait approuvé.
Voici la retraite. J’ai mon idée. Ecrire autrement. En sept ans, publication de trois témoignages autobiographiques. Succès. Pas énorme, mais succès. Je passe à la télé. Les maquilleuses sont sympas.
N’en restons pas là. Aujourd’hui remonte du tréfonds de mon être le goût de lâcher la bride à mon imaginaire.
La suite reste à écrire.

Bibliographie

– Longtemps j’ai vécu avec une bouteille (Albin Michel, 2007)
– On n’est pas sérieux quand on a soixante ans ( Max Milo, 2013)
– Chère mère détestée (Max Milo, 2014)
– Une femme ne se plaint jamais, avec des ill. de Lourtis (Ed. Lucarne des écrivains, 115 rue de l’Ourcq 75019 Paris, 2018)


Poèmes : revue Verso
Collaboration : La Gazette de La Lucarne ( Editions de La lucarne des Ecrivains)
Edition électronique : Errances parisiennes ( Collectif, Edilivre 2013)

Extraits

– Chère mère détestée
(La fille soumise se révolte)

Je me suis levée brusquement, je t’ai agrippée et j’ai hurlé : « Sors d’ici, dehors ». J’empoignai ta tête et je la secouai. Je vis tout contre moi tes yeux terrifiés. L’odeur de ta crème de jour, légèrement poivrée, me donna la nausée. « Ouste, file ! Je ne veux plus te voir ici, ta seule présence me rend malade. Dès que tu entres dans cette pièce, l’atmosphère est polluée. A cause de toi et de ton parfum dégoûtant. »
(…)
Pourquoi, demanderez-vous, lorsque toi, mère détestée, t’es vraiment enfoncée dans la vieillesse, pourquoi te suis-je tu restée fidèle ? Pourquoi, ais-je, sans hésiter, pris le parti irrévocable de t’accompagner jusqu’à la mort ?
Quel lien souterrain, obscur, archaïque, inexprimable me fait encore prendre soin de toi, maintenant que tu es à ma merci, dans une maison de retraite, démente ?
(Chap.1)

– Longtemps j’ai vécu avec une bouteille
(Pendant un repas de famille)

« Mais qu’est-ce que je vois là, cousine, un verre vide ? On va réparer ça ! »
Ce fut, à cet instant, comme si la table s’était retournée et que tous les commensaux étaient collés à l’envers de leurs chaises. Mets, bouteilles et couverts ressemblèrent à ces leurres en carton dont on se sert au théâtre, fixés à la nappe, celle-ci hermétiquement collée à la table. La fête se renversa.
De ce point de vue inhabituel, tu découvris un spectacle de foire. Des trognes encore plus rouges, des lèvres distordues, des seins ballants, des entrecuisses humides, des sous-vêtements moites, des ourlets mal cousus, des ventres ballonnés… Sous tes yeux stupéfaits, la scène tantôt se rapetissait comme un petit format de Breughel, tantôt se dilatait comme un portrait halluciné de James Ensor. Alors que tu n’avais pas avalé une goutte de vin par prudence d’alcoolique clandestin.
La bouteille inclinée, la bouche qui articulait : « On va réparer ça ! » te furent intolérables. Tu refusa dans un cri : « Merci, j’ai assez bu » !
Tu demeuras sur ta chaise, isolée dans la fête, stupéfaite de voir cette assemblée gagnée par l’ivresse, mangeant, parlant, crachant, éructant, hors d’elle…
(page 124)

Ma bibliothèque

Mon panthéon : Louis-Ferdinand Céline, Umberto Eco, William Faulkner, John Scott Fitzgerald, Nicolas Gogol, Günther Grass, Julien Gracq, Imre Kertész, Jack London, Guy de Maupassant, Virginia Wolf, John Steinbeck , Léon Tolstoï, Gao Xingjian

Les plus chers à mon cœur : Dino Buzatti, Julio Cortázar, Italo Calvino, Daniel Defoe, John Fante, Frantz Kafka, Colleen Mac Culough, Mo Yan, Merwyn Peake, Hector Quiroga, Pouchkine, Isaac Sterne, José Saramago

Lieu de vie

Île-de-France, 75 - Paris

Types d'interventions
  • Ateliers d'écriture en milieu scolaire
  • Rencontres et lectures publiques
  • Ateliers / rencontres autres publics
  • Résidences
  • Rencontres en milieu scolaire