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Les écrivains / adhérents

Monique Marta

Poésie / Roman / Jeunesse / Récits
photo Monique Marta

Comme j’aimerais être La Bruyère pour savoir dresser, en quelques lignes, un juste portrait de ma personnalité !
Et que retiendraient de moi un Bonnard, un Watteau, un Vermeer, un Rembrandt…, pour peindre mon visage et mon corps ?
Ce corps, dans quel contexte privilégié, le situeraient-ils ?
Dans les années ’80, le photographe André Villers a réalisé un portrait de moi: j’y ai la tête levée vers je ne sais quel ciel, le regard inquiet et rêveur. En arrière-plan, se trouve une Tahitienne qui, de façon tout à fait inattendue et à propos, renvoie à mes années passées dans le Pacifique.
Etonnament, ma vie ne correspond pas à ce que j’imagine de moi-même. Je me verrais bien, en effet, évoluer dans un jardin à la française, conversant avec Madame de Sévigné ou la Princesse de Clèves. Mais je fus davantage un personnage romantique, à la George Sand ; et exilée d’une terre aimée dans une autre terre, également aimée – la Nouvelle-Calédonie- , tout comme Louise Michel.
Je suis une grande bavarde muette, me parlant sans cesse à moi-même. Dans ma tête, se bousculent les plus sauvages et audacieuses pensées.
Mes doigts peignent avec amour, plaisir, un monde qui renvoie à une autre réalité ; surréaliste, selon certains.
Vivre sans écrire et sans peindre, non, je ne le peux pas !

Monique Marta, après avoir été enseignante (études de Lettres et de Linguistique) et dirigé, depuis 1983, une revue d’Art et de Poésie – revue qui existe encore – se consacre à présent à la peinture, à l’écriture et fait des conférences sur des thèmes qui correspondent à sa recherche personnelle (actuellement, le Moyen-Age).

Bibliographie

1971 : « Une petite bulle de verre », Hachette , Bibliothèque Verte (nouvelle – littérature jeunesse)
1983 : « Marchant en ma fidélité », Aléatoire (récit)
1994 : « Signes », Tipaza (prose poétique) en collaboration avec le photographe Olivier Houeix
2002 : « Inutile » , Tipaza (poésie) en collaboration avec l’artiste Jean-Jacques Laurent
Collaboration à de nombreuses revues : Vocatif, La Main Millénaire, Sémaphore, Carte Noire, Compendium, Verso, Médianalyses…
Collaboration à deux Antholgies : Vocatif (1989) et Anthologie des Poètes sémaphoristes (2018)
Traduite en Bulgrarie.
2000 : Prix de Poésie (section humour) des Arts et Lettres de France.
Critique littéraire.

Extraits

BROUILLARD
Omraam dit qu’il faut aménager sa demeure intérieure pour qu’elle devienne magnifique et qu’on puisse recevoir des invités ; pour que les esprits lumineux viennent nous rendre visite.
Ma demeure intérieure est faite d’un brouillard épais dans laquelle je ne vois goutte. Ce que je vois, c’est cette page blanche où l’écriture laisse trace, comme pattes d’oiseau dans la neige. Ou cette autre feuille blanche, où formes et couleurs occupent l’espace, expressions de mon imagination, de l’inconscient et de ce qui, en moi, est recherche de profonde harmonie.
L’aménagement de ma demeure intérieure serait cette page blanche, cette feuille blanche ; le silence qui les accompagne ; et ce qui, dans la quête du juste et du beau, serait ce qui attire les lumineux esprits.
Je ne sais pas.
J’avance dans le brouillard. Et, telle une balise, me laisse flotter sur une mer d’opale ; ou tel un goéland, plane entre les nuages.
Visibilité nulle.
Parfois des feux saint-Elme tournent autour de moi, lumières inutiles pour la navigation ; lumières me distrayant du suspend de l’inspiration.
J’avance, sans doute.
Vers où ?
Je l’ignore.

DERNIER JOUR…
Il n’y eut pire jour que ce dernier jour du mois de septembre.
Nous étions déjà dans le signe de la Balance, à l’équinoxe d’automne, les nuits étant égales aux jours.
Les heures avaient une infinie lenteur. Epier les aiguilles sur le cadran de la montre devenait une épreuve. Rien n’avançait.
Je regardais sans m’émouvoir une peinture que j’avais faite, m’interrogeant sur l’intérêt du portrait. Tirai de ma bibliothèque le livre longtemps délaissé de Perceval et la quête du Graal, examinai la carte qui conduit à la Sainte Coupe, depuis la Provence jusqu’à Glastonbury. Lus quelques pages de « La passion de Mathieu d’Anvers », de Christian Maria.
Il me semblait faire régression. Impression d’avoir quitté le centre de la Roue, point d’équilibre, pour la route, qui certes permet d’échapper à l’éternel retour, mais est le lieu de tous les périls…
Le nombre d’or, pour quoi faire ?, me demandai-je. L’art ne doit-il pas être libre et spontané ?
Je regardai encore ma peinture : un portrait…
Tentai, avec difficulté de revoir le visage de ma mère qui venait d’expirer. Comment étaient ses yeux baissés, son nez, sa bouche… ? Je n’y arrivais pas ! J’aurais dû peindre cet instant.
Serait-il vrai, alors, que le temps efface tout ? Y compris les souvenirs les plus chers…
Le temps est une chienne ! Ou bien il va trop vite. Ou bien trop lentement. Il reste dans sa niche aussi.
Et apporte l’oubli.
Oubli que l’on recherche parfois.
Ou qui nous désole.

Il n’y eut pire jour que ce dernier jour de septembre : je ne savais plus qui j’étais sur la carte. Sans boussole .
Ni sextant.
Ni surtout, sur moi posé, un doux regard d’amour.

Ma bibliothèque

Quelle question !!!
J’ai lu tant et tant de livres ! J’ai aimé tant et tant de livres !!!
Ma bibliothèque est hétéroclite, correspondant ainsi à mes divers centres d’intérêt, qui ne sont pas tous d’ordre littéraire, comme la médecine par les plantes et l’astrologie ; ou quelques grands livres de spiritualité ; des ouvrages d’art et d’Histoire…
Sinon, l’essentiel est composé de livres ou de revues de poésie. J’aime Victor Hugo, Verlaine, Rimbaud, Charles Baudelaire, William Blake, Yeats, Jules Supervielle, Francis Jammes, Paul Claudel, Charles Peguy, Eugenio de Andrade, André du Bouchet, Roger Caillois , Fernando Pessoa, R.-M. Rilke, Aragon, Eluard, Georges Perros... Et tant d’autres que je ne saurais les citer tous !
Parmi les auteurs de textes en prose, les romanciers entre autres : George Sand, Honoré de Balzac, Stendhal, Eugène Fromentin, Colette, l’inégalé Jean Giono, Romain Gary, Paolo Rumiz, Albert Camus, Jorn Riel, Selma Lagerlöf, Jack London, François Cheng, Christian Bobin…
Et, dans le domaine de la philosophie : Nietzsche, Gaston Bachelard, les présocratiques.
Je n’oublierai pas les dramaturges : Molière, bien entendu – et quelques passages de Corneille et Racine - ; Audiberti , Anouilh, Arrabal, Bertold Brecht, Pirandello… Les tragiques grecs , Shakespeare…

Lieu de vie

Provence-Alpes-Côte d'Azur, 06 - Alpes-Maritimes

Types d'interventions
  • Rencontres et lectures publiques
  • Rencontres en milieu universitaire
  • Résidences
  • Rencontres en milieu scolaire