Contenu | Navigation | Politique d'accessibilité | Crédits Lettre internet

Les écrivains / adhérents

Yun Sun Limet

Roman / Essais / Contes / Récits
photo Yun Sun Limet

Yun Sun Limet est née à Séoul. De nationalité belge, elle vit à Paris depuis de nombreuses années. Docteur ès lettres, elle a enseigné à l’université avant dans travailler dans l’édition. En tant qu’auteure, elle alterne des textes de fiction et des essais, avec des incursions dans le domaine « jeunesse » (elle a écrit un conte musical en collaboration avec le compositeur Guillaume Connesson, créé en 2011 au théâtre de l’Athénée).

Elle a reçu le prix de la Première Œuvre de la Communauté française de Belgique pour Les Candidats, le Grand prix littéraire de l’Association des écrivains de langue française pour le roman 1993. Joseph, un récit paru en 2012 a fait partie de la sélection 2012-2013 du prix des lycéens d’Ile-de-France, et a reçu le prix Marianne.

Bibliographie

Romans, récits
– Joseph, La Différence, 2012. Récit
– 1993 La Rue de Russie, 2009. Roman
– Amsterdam, L’Olivier, 2006. Roman
– Les Candidats, La Martinière, « Points »-Seuil, 2005. Roman
– De la Vie en général et du Travail en particulier, Les Belles-Lettres, 2014.

Livre jeunesse
– Timouk. L’Enfant aux deux royaumes, sur une musique de Guillaume Connesson, illustré par Delphine Jacquot, Didier Jeunesse, 2014.

Essais
– Cioran et ses contemporains, Pierre-Guillaume de Roux, 2011. En collaboration avec Pierre-Emmanuel Dauzat. Essai
– Maurice Blanchot critique, La Différence, 2011. Essai

Extraits

1993, roman. Extrait (incipit)
Je n’ai toujours pas trouvé de sens à ma vie. Je sais que cela n’a aucune importance. Ma voix ne compte pour rien. Le seul fil qui me retient, c’est ma fille. C’est pour elle que je me lève le matin, que j’essaye de faire bonne figure, c’est avec elle que je connais mes seules joies, une course de vitesse jusqu’au marronnier là-bas, une question sur la vie des chimpanzés, une embrassade qui serre le plus fort possible, joue écrasée contre l’autre. C’est peut-être aussi pour elle que je commence ce cahier. Elle pourra le lire plus tard, et elle saura mieux, un jour, qui était sa mère, et comme c’était difficile, comme rien n’est jamais donné, jamais.
Pourtant, je ne suis pas quelqu’un de triste, enfin, je ne crois pas. La tristesse ne me vient que par à-coups, lorsque, soudain, le monde s’efface et que surgit ce qui vous manque réellement. Alors, oui, je suis infiniment triste. Et je pourrais aller d’un pas calme vers une branche d’un pommier quelque part pour m’y balancer, ou marcher dans la mer jusqu’à l’horizon. D’écrire ces mots, ma gorge se noue.

Joseph, récit. Extrait (incipit)
Il y a à Malonne, niché dans l’étroite vallée du Landoir, un bâtiment de briques datant du XIXe siècle. Autour, des forêts anciennes, où un saint aventurier a ouvert des essarts, fondé une abbaye, parlé aux animaux dans les clairières. L’aile principale est collée à la roche couverte de futaies. Deux autres bâtisses viennent former une cour un peu solennelle. L’église médiévale qui abrite les reliques du saint lance ses cinq clochers face à la statue d’un homme posant sa main sur l’épaule d’un enfant.
Nous entrons dans la cour. Je suis assise à l’arrière de la voiture, entre mes grands-parents. Ma grand-mère tient sur les genoux son sac à main qui renferme les caramels que je demande de façon rituelle au fil du voyage. Nous sommes attendus. Un religieux, habillé de gris, se tient en haut de l’escalier d’honneur. Il nous fait avancer à travers un hall et nous introduit dans un salon richement meublé. Nous voilà assis. Je suis cette fois entre ma grand-mère et mon père. Sur la table qui se trouve dans notre dos, un magnétophone à bandes a été placé. Je ne sais plus exactement quand et comment. Notre hôte enclenche la lecture. Une voix chante, a capella. A côté de moi, mon père cache son visage dans ses larges paumes. Ces mains aimées entre toutes. Il semble pris d’un hoquet. Je me tourne vers ma grand-mère. Qu’est-ce qu’il lui arrive ? Elle me fait un signe négatif de la tête, place son index devant la bouche, ferme les yeux. Et je comprends seulement alors. Mon père pleure. C’est la première fois que je le vois pleurer.

Lieu de vie

Île-de-France, 75 - Paris

Types d'interventions
  • Ateliers d'écriture en milieu scolaire
  • Rencontres et lectures publiques
  • Ateliers d'écriture en milieu universitaire
  • Rencontres en milieu universitaire
  • Ateliers / rencontres autres publics
  • Rencontres en milieu scolaire