Les écrivains / adhérents
Yves Boudier
Poésie
Né en 1951 en Basse Normandie. Vit à Paris. Membre des comités de rédaction d’Action Poétique et de Passage d’Encres. Publie notes et poèmes en revues (Aujourd’hui-Poème, CCP, Digraphe, Europe, Petite, La Polygraphe, Rehauts...). Activités radiophoniques et collaborations diverses avec des musiciens et des plasticiens.
Lectures publiques (Musée d’Art Moderne de la ville de Paris, Fondation Royaumont, Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon, Revue parlée du Centre Pompidou, Bpi Beaubourg, librairies et médiathèques.) Invité de la Biennale Internationale des poètes, 1997. Activités radiophoniques (France-Culture, France-Musiques), collaborations avec des musiciens (Ina-Grm) et des plasticiens (Gaston Planet, Christiane Tricoit, Jean Gaudaire Thor, Andoche Praudel, Joël Paubel.)
Yves Boudier a été Président de la Mel de juin 2012 à juin 2015.
photo : François Flohic
Bibliographie
– Le Fabuliste, La Répétition, 1979
– « Ovide était notre maître », Aencrages & C°, 1987
– L’Infans ou la peinture regardée, Dessins de G. Planet, Aencrages & C°, 1990
– Scènes naturelles, Encres de C. Tricoit, coll. Traces, Passage d’Encres, 1999
– De la terre, Encres de C. Tricoit, coll. Traces, Passage d’Encres, 2000
– L’Enfant second (un récit), Coll. La Polygraphe, Comp’Act, 2003
– Là, Coll. Biennale Internationale des Poètes, Farrago, 2003
– fins, Comp’Act, 2005
– Vanités Carré misère, Propos d’Avant de Michel Deguy, L’Act Mem, 2009
– Consolatio, postface de Martin Rueff, Argol, 2011
– La seule raison poème, Le Temps des Cerises, coll. Action poétique, 2015
Extraits
Épigraphies
(pour ceux qui nous précèdent et nous suivent)
Un cadre décloué
au plus près du groupe noir tous
des ombres rapides les oreilles de neige
la griffe sur l’image aux aguets
écrasée froissée
une entaille
une fente entre deux écorces
entre deux écailles
(un animal jetant son cri)
elles peuvent se refermer hurler au matin
hurler d’une voix défunte
le jour venu un rameau d’olivier
ou de buis une croix
au centre du lit
sur le mur l’image un visage tué
En balancier sa croix d’enfant
sous la couverture
elle disparaît comme le serpent dans la rivière
libre le corps creux
muet dans le sillage
corrigé de sa grimace
Sous les herbes couchées
la crevasse végétale
(chair endormie sur son intrigue)
dévore entière douleur
le relent du défunt qu’elle retient
dévêtu de clarté dans son fourreau de feuilles
Cosse d'absence au jour fini
avant que sous le drap la peau
ne s’ouvre à l’âme du sang qui cogne
s’enfuit se dilate aux têtes éclate
le cri les mains plaquées
pour mettre au noir l’effroi son cœur
à ce point si fragile car il meurt
sous les tiges et les fleurs sans épines
désormais délivré l’instant est accompli
de ce don partagé en silence
sous le bois refermé qui l’emporte
les rivières nous livrent à la durée
Et ruissellent
(ce trait si fin du ciel)
les pluies qui nous unissent
le lien pleuré perdu
car nos mains ont frotté
champ sur champ linge rougi
tissé l’impatience
aux plis des enfants nés
le nom lettre à lettre de chacun
lâché au bord des larmes
où les doigts palpent frôlent
la leçon mise à nue
les membres à la peau tiède
où le seul cri jaillit
humide et rauque dans le phrasé du monstre
qui nous attend nous guette
langue bandée gueule ouverte
sur le vide et l’amour
nos têtes passant à peine
le col les jours éteints
un arbre planté noir aux fruits piqués de blanc
et la mort altérée par l’haleine des vivants
Ce qui reste s’écroule et lève
le désir simple du monde
(la ligne du dehors)
les oiseaux exemplaires
tant de vies acharnées
à la défense du jour gagné
au cœur des vallées
où la terre noircit
la peau
la quête du vivre écrit
la loi qui nous anime
là même visibles
Par à-coups
dans la brèche du temps
chaque testament est une invitation
une source
le flot transfiguré l’infans
à tête d’animal qui prend parole
sous les pigments paraissent
le premier don l’instinct
un lien
(à mains nues)
l’ombre portée l’emporte
sur la mort ancestrale
Et pourtant sur les places
dans les villes plus encore
aux terres dépeuplées
au fond des caves de cendres
sous la pierre immobile
la griffe se retend lente
déguise sa noire figure
lacérée elle patiente
grosse de coups de cris
en spirale sur les murs
les fils horizontaux
une tresse électrique
pour couronner
les dalles les caveaux
la terre levée sur nos chairs en poudre
Ma bibliothèque
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Les poètes le plus possible, contemporains et étrangers.
Lieu de vie
Île-de-France, 75 - Paris
Types d'interventions
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