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Les écrivains / adhérents

Cécile Vargaftig

Roman / Essais / Scénario

Cécile Vargaftig est née le 13 octobre 1965 en Lorraine. Elle a grandi à Nancy, dans un milieu dévoué à l’écriture. Classes préparatoires littéraires, puis études de philosophie, puis la Femis à Paris, première promotion (1986) section scénario. Depuis 1989, elle travaille comme scénariste de cinéma, auprès de nombreux cinéastes indépendants et exigeants. Elle écrit également des romans, drôles et libres, non autofictifs, qui explorent les limites formelles (et infinies) du genre sans dédaigner de raconter une histoire, et à participé à la collection Le livre La vie avec un essai très personnel sur Jacques le Fataliste de Diderot. Elle apprécie aussi de faire se rencontrer cinéma et littérature, d’abord comme scénariste, dans deux documentaires de Valérie Minetto dans les jardins de mon père (sur Bernard Vargaftig, son père, poète) et l’échappée, à la poursuite d’Annie Le Brun. Elle intervient également dans le film d’Esther Hoffenberg, Violette Leduc, la chasse à l’amour, a écrit une fiction sur Eugène Sue (de Valérie Minetto, en préparation) et prépare actuellement une adaptation de Stevenson. Elle vit à Paris, et parfois dans le Sud Ouest.

Janvier-Août 2017 : Résidence Île-de-France à la médiathèque de l'hôpital Raymond-Poincarré, Garches, 92. remue.net/spip.php?rubrique1022 & www.m-e-l.fr/fiche-residence.php?id=16

Bibliographie

Publications
– Frédérique, J’ai Lu, 1994, réédité en 1999 dans la collection Nouvelle Génération, roman
– Laisser Frémir, Julliard, 1999, roman
– Fantomette se pacse, Au diable Vauvert, 2006, roman
– Le soliloque du pauvre de Jehan Rictus, Au diable Vauvert, 2008, préface
Les nouveaux nouveaux mystères de Paris, Au diable Vauvert, 2011, roman
– Ma nuit d’octobre, Nouvelles Editions Cécile Defaut, collection le livre la vie, 2012, essai.

Scénarios de longs métrages
– L’échappée, à la poursuite d’Annie Le Brun de Valérie Minetto (documentaire, La vie est belle)
– Des étoiles de Dyana Gaye (Andolfi, 2014, prix du public et prix du jury au festival d’Angers)
– Jeunesse de Justice Malle (Tupelo films, 2013)
– Ich bine eine terroristin de Valérie Gaudissart (clandestine films, 2012)
– Pas de politique à table de Valérie Minetto (TS productions, téléfilm, sélection Fipa, 2010)
– La femme invisible de Agathe Teyssier (4à4 productions, 2009)
– Dans les jardins de mon père de Valérie Minetto (documentaire sur Bernard Vargaftig, TS productions, 2007)
– Barakat ! de Djamila Sarhaoui (les films d’ici, 2006)
– Oublier Cheyenne de Valérie Minetto (Bandoneon, acid Cannes, 2006)
– Stormy weather de Solveig Anspach (Agat films, 2003)
– Le lait de la tendresse humaine de Dominique Cabrera (Pelleas Films, 2000)
– Paris, mon petit corps est bien las de ce grand monde de Franssou Prenant (Ognon Pictures 2000)
– Mirek n'est pas parti de Bojena Horackova (Persona Films, 1994)
– Katia Ismaelova de Valeri Todorovski (Rivages films, 1994)
– Le ciel de Paris de Michel Béna (Sarafilm, 1992,)

Extraits

Extrait de Ma nuit d’octobre

Je n’ai jamais eu de gout, ni bon, ni mauvais, si ce n’est pour ce qui ce mange ou ce qui se boit. Mon éducation et mon instinct rebelle m’ont incitée à aimer les contraires, les incompatibles, à mélanger le bon grain et l’ivraie, de la façon la plus anarchique possible. Comme j’ai lu très tôt, et de façon très solitaire, je crois que j’ai capté trop tard la dimension sociale de la culture, son aspect d’entregent, d’entremise, les amis de mes amis sont mes amis, nous avons les mêmes gouts, donc nous nous ressemblons, à bas les bourgeois, vive nous, à bas les snobs, vive nous. Je n’y ai jamais cru, ni vu le moindre intérêt, si ce n’est de mettre les œuvres dans des jolies cases, avec de belles étiquettes, ce qui est quand même plus pratique si on veut tout le temps penser quelque chose à propos de tout, et de nous mettre avec, nous les humains, dans des cases comparables, genre paniers de crabes ou coffres de banque, au choix. Sans ça, comment faire pour savoir ce qui est beau et ce qui est laid ? Ce qui est bien et ce qui est mal ? Ce qui a raison et ce qui a tort ? Ce qui est nous et ce qui est les autres ? Pour ma part, j’aime davantage être désorientée que rangée dans une boite, quand bien même ce serait avec mes livres préférés. Je me moque bien d’être la seule à penser ce que je pense. Et quand je me fais des amis, c’est sur d’autres bases que nos points communs. A bas le gout, vive l’amour.


Extrait de Les nouveaux nouveaux mystères de Paris

Une fin de roman, si je regarde dans ma bibliothèque, peut prendre de multiples formes. Ça peut être une résolution, ainsi c’était donc ça, bon sang mais c’est bien sûr, ou alors un doux atterrissage, au revoir tout le monde (un des plus beau que je connaisse étant celui des vacances, de la Comtesse de Ségur : les vacances étant finies, nous laisserons grandir, vivre et mourir nos amis sans plus en parler…) ou alors un envol, une spirale folle. Ou alors un arrêt brutal, boum, finito basta. Tout est possible, à condition que ça marche. C’est un aboutissement, et il ne s’agirait pas de le rater, genre le truc vers quoi on tend depuis le début. Mais, me dis-je alors, et cette fameuse anti-linéarité que je revendiquais au chapitre cinq ? Ne vient-elle pas s’échouer lamentablement sur ce qu’on appelle la fin, fin qui conditionne forcément un début, et pire, un milieu ? J’espère bien que non. Il n’y a rien qui m’ennuie plus que quelque chose qui arrive sous prétexte qu’on l’a savamment annoncé, comme si le livre n’en était qu’un inlassable différé. Le problème d’une fin de roman est donc de donner l’impression au lecteur qu’on finit quelque chose sans pour autant tout dénouer, car ce sont les fils tissés qui font la richesse d’un texte. Imagine-t-on une fin de tapis sous forme de pelotes empilées ?
D’ailleurs il me vient une idée : et si au lieu d’un dénouement, je nous faisais un nouement ? Si je nous offrais sur un plateau cette scène à laquelle, si je suis le fil de mon livre, je n’arriverais jamais ? Si je me commandais cette rencontre comme on commande un plateau de sushis ? Juste pour le plaisir ! Allez, Manuelle et Frédérique, tournez vous l’une vers l’autre, en scène pour la scène.
(Les esprits malicieux diront qu’on y allait quand même, à la scène, que c’était sur, etc., etc. Mais j’insiste. Si je ne l’avais pas décidé arbitrairement, comme je suis en train de le faire là, juste au moment où j’écris ces lignes, je vous mets au défi de réussir à les réunir, Manuelle et Frédérique. Comme quoi un roman, c’est comme un bateau, il faut un capitaine pour l’emmener à bon port. Terre ! Terre !)

Lieu de vie

Île-de-France, 75 - Paris

Types d'interventions
  • Ateliers d'écriture en milieu scolaire
  • Rencontres et lectures publiques
  • Rencontres en milieu universitaire
  • Ateliers / rencontres autres publics
  • Résidences
  • Rencontres en milieu scolaire