Contenu | Navigation | Politique d'accessibilité | Crédits Lettre internet

Les écrivains / adhérents

Anne Duprez

Roman / Nouvelle / Essais
photo Anne Duprez

Je suis née en 1966 à Versailles. Après des études à l’Ecole du Louvre, je m’installe à Bordeaux en 1992, où je travaille toujours, et depuis 1993, en tant que Guide Conférencière.
Depuis toujours passionnée par l’écrit, je me lance, à l’âge de 40 ans, dans l’écriture d’un roman « Mathurine », enfin terminé en avril 2018 mais sur lequel je retravaille actuellement après plusieurs refus auprès d’ éditeurs.
En 2006, je rejoins l’équipe du journal en ligne Aqui.fr, fondé par Joël AUBERT, ancien rédacteur en chef du quotidien Sud-Ouest. Je crée et rédige consécutivement deux rubriques littéraires hebdomadaires intitulées « Nos Lectures du Vendredi » et « Entre les Lignes », jusqu’en 2014. A ce titre, j’accompagne pendant 7 ans, l’équipe de l’agence ECLA Aquitaine (aujourd’hui ALCA Nouvelle Aquitaine) sur le stand Aquitaine du Salon du Livre de Paris, afin de rendre compte en direct de l’actualité des éditeurs aquitains et de leurs auteurs (rédaction d’articles, notes de lecture, interviews d’auteurs). En 2012, je participe à la Revue Bordel, consacrée à la Chine, publiée chez Stéphane Million Editeur, avec une nouvelle « Les Poseurs d’Encre ». Parallèlement, je collabore régulièrement à la Revue Le Festin, consacré au patrimoine de la région Aquitaine, en signant plusieurs articles : « Quand l’Aquitaine s’éveille en Chine », « Dans le cochon, tout est bon », ainsi que plusieurs vignettes consacrées à Bordeaux, et enfin un article consacré à François MAURIAC.
J’anime également plusieurs modérations, pour l’Escale du Livre et la librairie MOLLAT à Bordeaux (accueil d’auteurs : Katherine PANCOL, Fatou DIOME, Marion LARAT) ou pour le compte de l’agence ALCA Nouvelle Aquitaine. En 2014, je commence la rédaction de « Claire Mauriac, le roman d’une mère », première biographie de la mère de François MAURIAC, publiée en septembre 2015 aux éditions LE FESTIN, et pour laquelle j’ai bénéficié d’une résidence d’auteur de quatre semaines au Chalet Mauriac, à saint Symphorien (Nouvelle Aquitaine).
Depuis 2015, je travaille sur plusieurs projets en cours : rédaction de nouvelles, réécriture de « Mathurine », écriture d’un nouveau roman, ainsi qu’un projet, très différent, de guide destiné aux touristes visitant Bordeaux.

Photo : Élisabeth Roger-Ecla Aquitaine

Bibliographie

Septembre 2015 :
– Claire Mauriac, le roman d’une mère. Biographie de la mère de François Mauriac, éditions Le Festin.

De 2015 à 2017 :
Divers articles pour la revue Le Festin. Quand l’Aquitaine s’éveille en Chine ; Dans le cochon tout est bon ; Bordeaux en 101 monuments : la cathédrale saint André, la rue Notre Dame, le monument aux Girondins, Miss Fanny ; Les lieux bordelais de François Mauriac.

Janvier 2012 :
– Nouvelle Les Poseurs d’Encre, dans la Revue Bordel Made in China, Stéphane Million éditeur.

De 2008 à 2014 :
Création de deux chroniques littéraires hebdomadaires sur le site Aqui.fr, Nos Lectures du Vendredi, puis Entre les Lignes. Série d’articles consacrés à l’actualité littéraire des éditeurs aquitains.

Extraits

Claire Mauriac, le roman d’une mère.
Extrait.
Un attelage se dirige au petit trot à travers la ville. Les sabots résonnent sur le pavé, les roues de bois, cerclées de fer, tanguent un peu lorsqu’il aborde l’ample arrondi des fossés des Tanneurs. Il tourne à droite, dans la rue des Ayres, suit, à gauche, la rue du Peugue qui longe le cloître de la Cathédrale, arrive place Rohan et s’immobilise enfin devant l’Hôtel de Ville. Il fait froid en ce 15 novembre 1853 à Bordeaux, le souffle du cheval de fiacre forme une brume à ses naseaux. Il piaffe pour éviter de s’engourdir, même si le soleil pointe déjà haut dans le ciel : Il est midi. Raymond Coiffard descend de la voiture, et replace fièrement son élégant chapeau haut de forme sur ses cheveux lissés à plat. A ses côtés, son frère Emile, venu spécialement de La Réole où il est négociant, emboîte amicalement le pas au marchand Paul Frontin. Tous trois traversent maintenant la cour de la mairie. L’heure est joyeuse : Raymond Coiffard est, depuis la veille, père pour la troisième fois. Après Marguerite, qui a maintenant trois ans, et le petit Georges né l’année passée, Irma son épouse a mis au monde une nouvelle fille. A quatre heures, le 14 novembre 1853. Au moment où, tendrement, le jour cherchait à se déprendre de la nuit.
Marguerite Marie Claire Coiffard vient de naitre. Elle entame ici sa première véritable aurore, lorsque son père, Phorien Coiffard, dit Raymond, son oncle Emile Coiffard, le marchand Frontin et l’Adjoint au Maire Cayrou signent ensemble le registre d’Etat Civil.


Les poseurs d’encre
Extrait
Je suis né en un temps rendu flou par l’oubli. L’aube de mon premier cri, déjà, a flambé son dernier crépuscule. Elle aborde à présent l’heure des chiens et des loups, celles des ombres perdues, ouatées de brume. Je suis des peuples d’autrefois. De la Chine des empereurs, de splendeur et de moire. Des cités interdites, des légions de soldats. J’ai entendu le monde et ses bouleversements, connu l’homme de la longue marche. Comme lui je me suis dressé à la croisée des chemins: ceux obscurs des hiers révolus, ceux clairs et fiers des puissants lendemains. Aujourd’hui je suis vieux, très vieux même, et mes pas sont comptés. Je me plie aux lois d’un destin qui ralentit. Je suis maintenant du temps des passages dont on ne revient pas, mais où frappe, comme un cœur, l’écho des chants et des tambours des nouvelles aurores.
Nous sommes quelques uns ici dans mon village à enjamber les siècles. De jeunes coqs viennent, de très loin, pour nous voir et nous montrer au monde, comme des bêtes de foire. Je les regarde, amusé, mais je ne les entends plus. Leur bouche de fruit charnu bouge devant mes yeux comme un insecte, je ne perçois plus les sons. Pourtant je sais qu’ils parlent fort : « Vous m’entendez grand−père ?! », alors qu’il suffirait d’un souffle au creux de mon oreille. Oui, j’entends encore les murmures. Le temps infini réduit l’espace, encore faut−il s’approcher, prendre la peine de savoir et ne pas avoir peur.

Lieu de vie

Nouvelle-Aquitaine, 33 - Gironde