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Les écrivains / adhérents

Dominique Buisset

Poésie / Essais
photo Dominique Buisset

Dominique Buisset, né en 1945, vit à Paris et en Corse.
Textes brefs, poèmes en vers ou en prose. Traductions de poètes grecs et latins. Articles.

Bibliographie

Livres
2010 – Quadratures, poèmes – postface de Jacques Roubaud – Éditions NOUS (prix de poésie Paul Verlaine 2012 de l’Académie française).
2005 – Nous disions donc, Matteo, que le bruit de la mer empêche les poissons de dormir ? proses brèves, Éditions Le Mot et le Reste, Marseille
2003 – D’Estoc & d’Intaille, l’Épigramme, essai de lecture et d’anthologie, essai sur l’épigramme, traductions du grec, du latin, de l’allemand & versions françaises diverses. Les Belles lettres, coll. Architecture du Verbe
2000 – Aristophane, Appel aux oiseaux (Les Oiseaux, 227-262) dans le livre d’artiste d’Yves Jolivet, Appel aux oiseaux, Marseille, éditions Le Mot et le Reste.
1993 – Anthologie Grecque II, La Couronne de Philippe, choix d’épigrammes, texte et traduction, introduction et notes, Éditions de La Différence, collection Orphée.
1990 – Anthologie Grecque I, La Couronne de Méléagre, choix d’épigrammes, texte et traduction, introduction et notes, Éditions de La Différence, collection Orphée.
1984 – dans des jardins fictifs, poèmes pour des gravures de Narayanan, dans le livre d’artiste du même titre, Gilles Gaultier éditeur.

Livres pour la jeunesse
1999 – Marseille, de Phocée à César, récits historiques, Flammarion.
1997 – Les douze travaux d’Hercule, récit mythologique, Flammarion.
1997 – Course-poursuite à l’italienne, roman, Flammarion.
1991 – Sous le pseudonyme de Jean Martin, adaptation de l’Iliade, Nathan, coll. Contes et Légendes. Traduit en coréen, en espagnol et en turc, 2001.
1991 – Sous le pseudonyme de Jean Martin, adaptation de l’Odyssée, Nathan, coll. Contes et Légendes. Traduit en coréen, 2001.
1988 – Gaël et Réséda, conte, Nathan. Rééd. 1994. Traduction en grec par Silia Papathanasso-poulou, Éd. Patákis, Athènes, 1999.

Dans des revues (Action poétique, PO&SIE, fario…) ou des ouvrages collectifs
Poésie & prose brèves, notamment
2013 – Les mots pour l’ombre, proses brèves. – farìo, n° 12, hiver 2012 - printemps 2013, p. 79-90.
2009 – Petite eschatologie provisoire, méditation historico-philosophique assaisonnée de menus jeux formels, dans PO&SIE, n° 126, p. 58-63.
2008 – Avec Jacques Roubaud : Quatorzine luberonne à quatre mains, quenine, dans Formules, Revue des créations formelles, n° 12, « Le sonnet contemporain. Retour au sonnet », Éd. Noésis, 2008, p. 241-247 (et sur : www.formules.net).
2002 – PARI : (13 – 1) (XIII + 1) = S, deux proses brèves et trois sonnets, dans Paris par écrit, vingt écrivains parlent de leur arrondissement, Éditions de l’inventaire / La Maison des écrivains, p. 81-85.
2002 – L’Homme du XIIIe, conte en dialogues, dans Paris littéraires, brochure éditée par la Mairie du 13e arrondissement de Paris, à l’occasion de Lire en fête, p. 12-14.
2001 – Le facteur allégorique, vingt-et-une adresses (formelles) à Jacques Roubaud, dans Forme & Mesure. Cercle Polivanov : pour Jacques Roubaud/Mélanges. Inalco, Mezura n° 49.
1999 – Épître à Pierre Dubrunquez, poème, Poésie 99 (Maison de la poésie de Paris), n° 77, « La rime en l’an 2000 », p. 66-71.
1996 – Lettre familière, épître en réponse à des questions d’H. Deluy Action poétique, n° 144, p. 73 76.
1988 – Lumière brève, prose brève, dans le quotidien L’Humanité du 28 octobre 1988, dans le cadre de la chronique Le poète d’aujourd’hui, tenue par Dominique Grandmont.

Nouvelles
2004 – Comment je suis devenu amateur d’art, lu en allemand, dans la traduction de Sigrid Vagt, par Mathieu Carrière, dans l’audiolivre Französische Liebesgeschischten, Berlin, Wagenbach, 2004.
1996 – Comment je suis devenu amateur d’art, nouvelle, dans Wüst ist auch schön, anthologie d’histoires d’amour françaises, p. 70-77, Berlin, Wagenbach, réédition.
1987 – Comment je suis devenu amateur d’art, nouvelle, dans Nouvelles nouvelles, n° 9, p. 31-38 ; traduite en allemand par Sigrid Vagt, dans Wüst ist auch schön, anthologie d’histoires d’amour françaises, p. 70-77, Berlin, Wagenbach, 1996.
1987 – Rêve de Valse, nouvelle, dans la revue Brèves, n° 26, p. 29-34.

Traductions de poésie grecque
2001 – Homère, Iliade, I, 1-91 & Odyssée, I, 1-79, suivi d’Homère, ou Homère ? – Europe, n° 865, mai 2001, « Homère », p. 321-332.
2001 – Euripide, Oreste, 174-186 : Électre veille sur le sommeil d’Oreste – Théocrite, Idylle 24, 1-10, La berceuse d’Alcmène. – Anthologie palatine, XIV, 56 & 110, deux énigmes – dans Pierre Lartigue, Une cantine de comptines, Les Belles Lettres, coll. Architecture du verbe, 2001, p. 23-26.
2000 – Sapphô, deux poèmes, ou presque… (I, 1 & 2), dans Cahier de la Biennale Internationale des Poètes en Val de Marne, n° 26, juin 2000.
1999 – Eschyle, Agamemnon, Prologue et entrée du chœur (1-263). Sophocle, Œdipe roi, Prologue et entrée du chœur (1-215). Précédés d’« Œdipe roi, Agamemnon tout court », Europe, n° 837-38, jan.-fév. 1999, « Les Tragiques grecs », p. 131-152.
1998 – Léonidès d’Alexandrie, Onze épigrammes, dans Traduire la contrainte isopséphique de Léonidès d’Alexandrie. Revue Formules, n° 2.
1996 – Philodème de Gadara, Treize épigrammes et une trace (avec une vie brève) dans Action poétique, n° 141, p. 8-18.
1995 – Eschyle, Les Suppliantes, traduction intégrale, Po&sie, n° 73, p. 3-46. (Jouée en 1993).
1991 – Callimaque, dix-neuf épigrammes, texte grec, trad., commentaire, Limon, n° 5, p. 83-111.

Traductions de poésie latine
2014 – Virgile, Énéide, chant II, présentation et traduction, dans PO&SIE, n° 147, p. 123-141.
2011 – Virgile, Énéide, chant I (prés. trad., notes). – Action poétique, n° 206, déc. 2011, p. 112-129.
2001 – Ovide, Tristes, livre III, élégie 3, Poésie 2001, n° 89, « Poétiques de la mélancolie », p. 44 48 ; Paris, Maison de la Poésie.
1993 – Lucrèce, Préambule du De rerum natura (I, 1-148), Poésie 93, n° 47, avril 1993, p. 19-23 ; Paris, Maison de la Poésie.
1992 – Lucrèce, Invocation à Vénus, traduction des v. 1-43 du chant I du De rerum natura, dans le quotidien L’Humanité, vendredi 8 mai 1992, dans le cadre de la chronique La poète d’aujourd’hui, tenue par Dominique Grandmont.
1988 – Catulle, huit poèmes, texte et traduction, Limon, n° 2, p. 27-43.

Articles
2014 – « Dactyl’ spondée… dactyl’ spondée… \ Où l’âcre amour peut-il trouver \ Une mesure à son pied ? » article sur des épigrammes de Philodème de Gadara, d’Asclépiade de Samos, et peut-être même de Platon, dans H. Vial (dir.) La Variatio. L’aventure d’un principe d’écriture de l’Antiquité au XXIe siècle. Paris, Classiques Garnier, 2014, p. 117-138.
2010 – Compte-rendu du livre d’Aldo Schiavone, Ius. L’invention du droit en Occident (trad. G. & J. Bouffartigue, Belin, 2008, dans Europe, n° 971, mars 2010, p. 462-469.
2008 – « Il charge à son épaule la gloire et les destins de sa postérité. Où il est démontré par les plus excellentes raisons que le pieux Énée n’avait pas lu la Poétique d’Aristote. » Europe, janvier-février 2008, n° 945-946, « Historiens de l’Antiquité », p. 191-203.
2006 – « Le Poème inexistant, ou Dieu, que le grincement du calame est triste au fond du scriptorium », article sur le « poème XXV » d’Optatianus Porfyrius, dans Formules, n° 10, Éd. Noésis.
2005 – « Stasimon », réflexions sur une politique du poétique dans la tragédie grecque, dans L’esprit du Théâtre d’Aristote à Shakespeare, textes présentés par D. Goy-Blanquet, In’hui, n° 64. Bruxelles, Le Cri, p. 13-35.
2003 – Échec à la reine, échec à l’Orient, ou Le nez de Cléopatre, s’il eût été plus court, l’Énéide serait moins longue, dans Le poète dans la cité de Platon à Shakespeare, actes du colloque organisé par Dominique Goy-Blanquet et Jacques Darras à l’université de Picardie en décembre 2001, In’hui n° 59 / Le Cri, 2003, p. 30-55.
2003 – Chacun où le plaisir nous mène, article sur Lucrèce, Virgile et Théocrite, dans Baratti. Un échange de commentaires sur la traduction de poésie, textes réunis par Jacques Thiers avec le concours de Francescu Micheli Durazzo, Éd. Albiana – B.U. – C.C.U. (Centre Culturel Universitaire, université de Corse) – IITM, octobre 2003, p. 104-128.
2002 – D’une certaine nécessité du traduire, en poésie dans Traduire, en poésie ? Éd. farrago, coll. Biennale Internationale des Poètes en Val-de-Marne – Éditions Léo Scheer (h. c.) p. 17-25.
2001 – Quelques réflexions sur le « vers blanc » et la traduction de la poésie antique, Actes du colloque organisé par Jacques Darras à l’université de Picardie en décembre 2000, revue In’hui, n° 55, p. 46-57 ; Bruxelles, Le Cri.
2000 – Quelques mots de Lucrèce, dans Poésie & Philosophie, Actes du colloque du Centre international de Poésie Marseille, 10-12 octobre 1997, p. 131-158.
1999 – Jules Lacroix traducteur de Sophocle dans Romantisme, revue du XIXe siècle, n° 106, p. 89-95.
1998 – Faut-il fuir le détroit d’Euripe ? dans Prose/Poésie, circulations ? Éd. Fourbis, coll. Biennale Internationale des Poètes en Val-de-Marne (h. c.)
1995 – « Leçon de Ténèbres » ? dans Reprendre Aragon, In’hui, n° 45, p. 27-30 ; Bruxelles, Le Cri.
1993 – Tradition grecque et antique, participation à la table ronde Les grandes traditions poétiques, dirigée par Jacques Roubaud (États généraux de la Poésie, cipM (Centre international de poésie Marseille), 1992. Volumes d’Actes, p. 27-31.

Critique, direction d’ouvrage
1992 – 2001, À propos de poésie grecque et latine, chronique régulière dans Action poétique : présentation critique de traductions nouvelles.
2002 – Cent titres 2 : Poésie grecque et latine, (conception et coordination), ouvrage collectif de présentation des poésies grecque et latine édité par le cipM (Centre international de poésie Marseille), [avec des contributions de Michel Banniard, Catherine Baroin, Fabienne Blaise, Patrick Counillon, Christophe Cusset, Alain Deremetz, Florence Dupont, Marie-Christine Fayant, Jean Irigoin (†), Jean-Christophe Jolivet, Pierre Judet de La Combe, Marie-Christine Leclerc, Bernard Mezzadri, Annick Monet, Denis Montebello, Catherine Notter, Jean-Baptiste Para, Philippe Rousseau, Henri Tournier (†)].

En musique
1999 – Création, à Kyoto, de l’œuvre d’André Bon, d’amour du dire, cantate pour contralto, baryton, flûte en sol, alto, violoncelle et piano, sur le poème du même titre (inédit, 1976).

Au théâtre
2013, 2014 — La Récitation du chant I de l’Énéide de Virgile, une proposition de Miloud Khetib, présentée par la Compagnie du Singulier, avec Miloud Khetib et Sofy Jordan, Marseille, Théâtre du Petit-Matin, avril 2013, & Théâtre des Bernardines, 11-22 février 2014.
1993 – Eschyle, Les Suppliantes, traduction pour une mise en scène de Miloud Khetib, avec Miloud Khetib, Claudine Movsessian (clarinette) et François Bedel (zarb), Strasbourg, Le maillon & Saint-Denis, Th. Gérard Philipe. — Publiée en 1995 dans PO&SIE.

Extraits

— Un neuvain d’ennéasyllabes extrait de Quadratures
Éditions NOUS, 2010, p. 91.

De tout faire une ligne de mots
tout réduire à cette noircissure
peu à peu dont se griffe la page
grincement où s’étouffe la rage
et se déjoue le piège d’émo-
tion que tend la vieille narcissure
à soi regardante et pas si sûre
d’aimer reconnaître au tavelage
du miroir un saugrenu jumeau.

— Une prose brève extraite de Les mots pour l’ombre,
dans farìo, n° 12, hiver 2012 - printemps 2013, p. 89-90.


IV – Ablution de la nuit

La route, dans les phares, est plus que secondaire. Étroite et mal entretenue, elle monte raide, en tournant comme au gré de son caprice. Quitté la nationale, dans cette campagne obscurcie, ce n’est plus, déjà, la soirée, mais l’insondable énormité de la nuit. Pas âme qui vive, pas pierre qui roule. Les virages font rudement sentir la difficulté de s’élever. N’étaient machine et moteur, on souffrirait, d’évidence, d’avoir à rentrer chez soi. Bien plutôt, on y serait encore : on n’en aurait pas bougé. Il n’aurait même pas été question, dans l’obscur autrefois impénétrable, de s’aventurer, soleil couché, hors du repaire. Mais on est là, pas si mal, dans le ronronnement motorique et le défilement grisâtre et sûr de l’asphalte.
Tout d’un coup, au milieu de l’écran du pare-brise, dans un nid-de-poule empli d’eau : un obstacle qui bouge ! C’est tout petit, et ça s’ébroue, en faisant jaillir en tous sens des nuages de gouttes d’eau. On prend un bain ! et l’on s’agite à la mesure d’un plaisir apparemment fort vif. La boule d’eau et de plumes dans le faisceau de la lumière crue ne peut être qu’un oiseau nocturne. Manque une tête… la voilà ! Une rotation diamétrale révèle l’image aperçue à la panse des vases : la chouette d’Athéna — noctua. Minuscule au regard de l’idée qu’on s’en faisait, elle contemple en face le double soleil, un instant. Cette fois, la mort n’y est pas : pied levé, devant le spectacle, la voiture tombe en arrêt. Encore un coup d’éclaboussures, et puis, à peine les feux baissés, rappelé à sa vocation, l’oiseau prend son vol dans la nuit tombée.
À terre, sur la route désertée, menu et pas bien haut, dans le trou rond, comme dans la vasque délaissée d’une fontaine aux jardins disparus de la Perse ou de l’Andalousie, on voit jaillir l’eau en fuite que les services départementaux de l’équipement ont, jusqu’alors, négligé de poursuivre.
Sans un froissement, l’oiseau bref a regagné l’absence, vers quel impensé ou le poing de quelle déesse endormie ?

Lieu de vie

Île-de-France, 75 - Paris

Types d'interventions
  • Ateliers d'écriture en milieu scolaire
  • Rencontres et lectures publiques
  • Ateliers d'écriture en milieu universitaire
  • Rencontres en milieu universitaire
  • Résidences