Contenu | Navigation | Politique d'accessibilité | Crédits Lettre internet

Les écrivains / adhérents

Patrick Goujon

Roman / Nouvelle
photo Patrick Goujon

Né en 1978, Patrick Goujon, est l’auteur de quatre romans publiés aux Éditions Gallimard et d’un texte pour la jeunesse publié chez Actes Sud. Il écrit également pour le théâtre et a collaboré à des créations chorégraphiques. Depuis 2016, il est auteur associé à la compagnie Begat Theater, pour laquelle il a notamment écrit la dernière création, Askip, une pièce déambulatoire en collège.
Une de ses pièces, Je ne parle pas du soleil, a été lue au théâtre du Rond-Point en octobre 2019, dans une mise en scène de Suliane Brahim, et Forums, qu’il a coécrite, est représentée à la Comédie-Française à partir de janvier 2020, dans une mise en scène de Jeanne Herry.
Ses textes, qui oscillent entre monologue intérieur et oralité, ont pour thème récurrent le passage de l’enfance à l’âge adulte, le deuil du temps passé ; les histoires ayant souvent pour cadre un univers contemporain. 


En parallèle, il anime depuis dix ans des ateliers d’écriture, participe à l’élaboration de projets artistiques et pédagogiques transdisciplinaires, notamment pour la cellule éducative des Ballets de Monte-Carlo. Depuis 2017, il anime des formations de formateurs, au Louvre, ou à destination des auteurs à la Société des Gens De Lettres.

Bibliographie

Littérature adulte
– A l'arrache, roman, Gallimard, 2011
– Hier dernier, roman, Gallimard, 2008
– Carnet d’absences, roman, Gallimard, 2005
– Moi non, roman, Gallimard, 2003

Nouvelles
– Sous silence, Actes Sud junior, 2011
– Ligne de départ, pour le recueil Va y avoir du sport !, Gallimard jeunesse, 2006
– La source, pour le recueil De l’eau de-ci de-là, Gallimard jeunesse, 2005

Extraits

Carnet d’absences
J’ai un carnet dans lequel je note des choses. Zéro impression, zéro journal intime, uniquement des faits : qu’est-ce que j’ai mangé, qu’est-ce que j’ai fait dans la journée, je scotche un ticket de ciné ou une fleur toute nase entre les pages, et s’il se passe un événement grave, jamais quasiment, je fais une exception en écrivant ce que je ressens en une seule phrase. Je suis triste, J’ai mal au cœur, J’ai eu très peur, J’ai voulu disparaître. Détailler plus, j’ai déjà vu que ce n’était pas possible sans déformer la vérité. Ce n’est pas possible d’écrire la vérité qu’on ressent avec plus de huit mots, qu’ils soient bien tournés ou non.
J’ai fumé une cigarette à la fenêtre. Ça me fait l’impression de cracher sur les jacasses à mon ancienne école qui disent que c’est pour faire genre, les jalouses qu’arrivent même pas à crapoter. Là, c’est juste pour regarder les lumières à travers mon souffle et avoir tout l’intérieur du corps qui se détache. Je pourrais marquer ça, en biais : Fumé ma première cigarette seule. Tout le long de l’horizon, y a des lucioles synthétiques qui meurent tous les jours et toutes les nuits reviennent à de nouveaux endroits.

Hier dernier
Le ciel tirait au fuchsia, au crépuscule, éventré, des déclinaisons infinies de couleurs dans chaque entaille. Le soleil arrosait la mer de larges faisceaux, on aurait dit des révélations, des spots, des coups de projecteurs sur les profondeurs marines, et ça faisait des ovales dans l’eau, des cercles gondolés à la surface de l’eau ondoyante et limpide, à travers laquelle pointaient les récifs. On buvait et on s’allongeait et on s’embrassait, entre couples, on sentait le vin le crabe le rhum le citron la transpiration le sel, sans se poser la question de combien de temps ça durait, étendus là, enlacés là, d’une fin de jour incompressible à l’aube, combien ?

Lieu de vie

Île-de-France, 94 - Val-de-Marne

Types d'interventions
  • Ateliers d'écriture en milieu scolaire
  • Rencontres et lectures publiques
  • Ateliers d'écriture en milieu universitaire
  • Rencontres en milieu universitaire
  • Ateliers / rencontres autres publics
  • Résidences
  • Rencontres en milieu scolaire