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Les écrivains / adhérents

Sylvie Durbec

Poésie / Roman / Jeunesse
photo Sylvie Durbec

Sylvie Durbec est née à Marseille en 1952. Fait ses études à Aix en Provence, loin de la mer.
Devient professeur de lettres et mère de quatre garçons.
Ecrit de la poésie, regarde le temps qu’il fait, prend patience.

Je vis et écris en province. Née à Marseille. Ville des lointains immobiles. Habite dans la campagne, en dessous du ciel. Voyage un peu depuis que les enfants ont grandi.
Loin de Paris.
J’écris depuis longtemps et suis publiée depuis une dizaine d’années.
Poésie, théâtre, romans.
Et aussi livres pour enfants, comme on dit.
J’aime travailler avec des artistes, ne pas rester isolée dans les mots.
Mais la solitude m’est nécessaire. Et l’éloignement. Ce qui m’a entraînée vers le Nord (Finlande, Belgique) et le Sud ( Portugal, Italie).
Ecrire comme marcher, écrire comme avancer dans un paysage invisible.
D’où la passion de traduire.
Ce serait aller vers l’inconnu, celui qui se découvre à la fin de l’histoire.

Bibliographie

Poésie
1995 : Marseille, éclats et quartiers in revue Po&sie n°71, éditions Belin
1997 : Extraits de Marseille éclats et quartiers, in revue L’Extrême contemporain, Belin éditeur
1999 : Fontaines, in revue Po&sie n° 89
2000 : Lisbonne, in revue Bleue n°2
2003 : Saorge, poèmes en français et traduits en italien par Lucetta Frisa in revue Scriptions, éditions Le arie del Tempo
2005 Les Nuits de Vollezele, les Jours de Flandre, recueil édition Cousu Main
2005 : Stanze, traduction de Lucetta Frisa in revue Ciminiera
2005 : Walser à Marseille, in revue Arca, Gênes.
2006 : 3, édition COUSU MAIN, dialogue entre deux poètes et une plasticienne.
2006 : Promenade de Robert Walser, traduit en allemand par Christine Pfammater, in revue bilingue franco-allemande, revue NORD-SUD
Fughe, traduction de récits inédits par Lucetta Frisa, edizioni Joker
2009 : Marseille, éclats et quartiers, recueil, aux éditions Jacques Brémond, prix Jean Follain
(traduction en cours en espagnol (Mexique) par la poète Karla Olvera)
2009 : Comme un jardin (bleu), recueil, édition Potentille
2010 : Prendre place, une écriture de Brenne, recueil, édition Collodion
(sélectionné pour le Prix des Découvreurs 2011)
2010 : Chaussures vides, scarpe vuote, recueil aux éditions du Dessert de Lune (traduction en italien aux éditions Joker en mars 2014)
2011 : La huppe de Virginia, recueil éditions Jacques Brémond
2011 : Ce rouge qui brillait, Soutine, Atelier du Hanneton
(Traduction de Denis Hirson en 2015 aux Etats-Unis, Amherst dans la revue universitaire The Common)
2011 : La lessive de la folie, remue.net
2012 : participe à l’Anthologie Pas d’ici Pas d’ailleurs
2013 : Le paradis de l’oiseleur, éditions Al Manar-Alain Gorius
2014 : Scarpe vuote, edizioni Joker, printemps 2014
2014 : SANPATRI, aux éditions Jacques Brémond, texte écrit en résidence à la Maison de la Poésie de Rennes
2014 : Vif Tambour route d’avril, Atelier du Hanneton
2015 : L’idiot(e) devant la peinture, Propos2 éditions
2018 : (bien difficile de) Transformer la jalousie en ballon rond, éditions Le Phare du Cousseix

Textes dans les revues Po&sie, Triages, Anthologies, TLF T16 et revue Alsacienne, Place de la Sorbonne (en mars 2015)

Romans
– Un été de Reine en Finlande, aux éditions Fayard, 2000
– L’Apprentissage du détachement, Fayard, 2000
– Un bon Indien est un Indien mort, Fayard, 2002

Récits
2005 : Le noir Metternich in revue Bleeker Street, Abordages, Dumerchez éditeur
2006 : Sebald, in revue NUNC, juin 2006
2006 : Fughe, édizioni JOKER, novembre 2006, publication en italien, traduction Lucetta Frisa
2006 : La lézarde et le caillou, une correspondance, Ediitons Grammont-Ritter
2008 Territoires de la folie, aux éditions COUSUMAIN (Robert Walser et Louis Soutter)
2015, Fughe, Propos2 éditions
Publications en revue : Bleeker street, Brèves etc…

Traductions de l’italien vers le français
Poèmes de Lucetta Frisa, in revue Nunc
Ames inquiètes, de L.Frisa et Marco Ercolani, aux éditions des Etats Civils, 2011
J’entends des voix, de L.Frisa et Marco Ercolani, aux éditions des Etats Civils, 2011
Que les paroles retrouvent leur souffle, Elena Jurissevitch, Editions du murmure, 2012
Diverses traductions en revue de Filippo Ravizza, Marco Ercolani (dans Recours au poème), Lucetta Frisa et Mariano Bargellini

Travaux menés avec des publics spécifiques
Nombreux ateliers en milieu scolaire et adultes.
Les plus récents : Chemins d’écriture, atelier conduit avec le Foyer du 3° âge, ville de Gardanne, 2010-2012
Un jour sans nouvelle, édition Mille Univers, avec un collège et une école primaire de Bourges, 2013-14
Ateliers et rencontres avec le groupe des Jardins partagés, quartier de l’aéroport, Bourges, 2013-14
Atelier avec le groupe d’alphabétisation du quartier de Jas de Bouffan, Aix en Provence, 2013
(femmes, jeunes étrangers, personnes réfugiées)
Ateliers avec les collégiens du collège et avec les résidents de la maison de retraite de Bellevue à Bourges, 2014-2015 qui a donné lieu à un spectacle-lecture à l’Abbaye de Noirlac ( Les futurs de l’écrit, 2015)

A paraître, livre écrit à la suite de l’atelier avec les résidents de la maison de retraite de Nohant en Goût (Cher) aux éditions Mille Univers

Théâtre jeunesse
– Les trois vies de madame Zéfurine, éditions Armand Gatti, 2002
– Nous on sème, éditions du Bonhomme vert, 2006

Littérature jeunesse
1997 Le Nom du Roi, aux éditions GRANDIR
2004 Princesse LUNA, GRANDIR
2004 Naissance d’un Voyage, édition bilingue, français-arabe, en collaboration avec Raouf Karay, GRANDIR
2005 L’ami de Lumi, conte bilingue franco-finnois GRANDIR
2005 Dièse l’Enchanteur aux éditions LIRABELLE
2006, Nous on sème, éditions du BONHOMME VERT
2007: CD avec accompagnement musical de Farshad Soltani, Suites de Bach pour violoncelle, contes écrits pour les enfants et les plus grands, LIRABELLE
2009 : Un grain de sel sur la langue, édition-bilingue franco-arabe, Medali, Sfax, Tunisie avec l’illustrateur Raouf Karay
2010 : Au zoo, éditions du Bonhomme vert
2010 : Qui fait quoi sur un circuit, Bonhomme vert
2010 : Qui fait quoi dans un train aux éditions du Bonhomme vert

Extraits

Extrait de Territoire de la folie, Entre nus
La position d’un lit dans une chambre modifie non seulement le sommeil du dormeur, mais sa qualité. Nous voulons parler non seulement de la qualité du sommeil du dormeur, mais aussi de la qualité du dormeur lui-même. Car tout se relie en ce pays.
De même, la situation d’une route entraîne naturellement chez le marcheur une qualité de pas particulière. En effet, si la route sinue, il lui faudra la suivre et sa marche sera serpentine. Ou encore si la route est droite et rectiligne, pour ne pas céder à l’ennui, le marcheur devra nécessairement accélérer pour compenser, en quelque sorte, l’absence de relief et de sinuosité par un pas rapide et sportif.
Ce que certains esprits chagrins appellent la décadence de nos moeurs helvétiques n’est en fait que la nécessaire adaptation du dormeur à son lit ou du marcheur à la déclivité de la route.
Car la Suisse est un pays qui nous encercle comme une mère dans ses artères mais dont nous devons nous affranchir. La marche et le sommeil sont d’excellentes manières d’affirmer notre indépendance vis à vis d’elle. D’où l’importance de quelques solides principes auxquels s’arrimer en cas de tempête, comme par exemple ce que nous invoquerons désormais à l’aide de l’expression civilisation de la route mais également nous refuserons de céder à ce qu’il faut bien nommer des conceptions patte de mouche qui ne pourraient que nuire à notre santé mentale.


Parcourant à midi le parc de la villa Hellebosch, je me surprends à répéter intérieurement un mot, émigrante, émigrante. Je l’entends résonner dans ma poitrine silencieuse. Tout en continuant à arpenter le parc, observant la hauteur des arbres, l’étang gelé ou les statues muettes, je continue de répéter dans ma tête : EMIGRANTE, EMIGRANTE. Ce mot provient à la fois du titre d’un livre de W.G.Sebald, Emigrants, écrivain à l’origine de ma présence en Brabant flamand, et d’un sentiment puissant ressenti dès le décollage de l’avion, nourri de la conscience d’être à Vollezele une parfaite étrangère. La voyageuse derrière moi n’était-elle pas d’origine polonaise ?
Elle venait de loin.
Je viens de loin.
Je viens d’une langue qui me sépare de celle parlée ici, à la poste ou à l’église. Je suis venue pour entendre en moi l’écho de cette séparation et sentir combien ma présence en ce lieu tient du miracle. D’où je viens est salé et venteux, un pays violent et lumineux que je nomme Marseille et dont les éclats rassemblés constituent une langue. La même que celle de mes parents et de mes enfants. Celle que j’utilise pour écrire ces lignes brisées, comme on dit en géométrie, une géographie de mots que l’on pourra nommer ensuite poésie ou roman, ou encore patrie, Die Heimat. La langue comme refuge ou exil ou désespoir.

Texte extrait d’Emigrante, publié dans Fughe, éditions Joker, et à paraître dans la revue Septentrion et aux éditions Sulliver, 2007

Lieu de vie

Provence-Alpes-Côte d'Azur, 13 - Bouches-du-Rhône

Types d'interventions
  • Ateliers d'écriture en milieu scolaire
  • Rencontres et lectures publiques
  • Ateliers d'écriture en milieu universitaire
  • Ateliers / rencontres autres publics
  • Résidences