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Les écrivains / adhérents

Virginie Poitrasson

Poésie / Récits / Traduction
photo Virginie Poitrasson

Virginie Poitrasson (née en 1975), écrivain, performeuse, traductrice et plasticienne, explore les frontières entre les langues, les genres et les modes d'expression plastiques (sons, vidéos, sérigraphie).
Originaire de Lyon, elle a vécu à la Nouvelle-Orléans, à New York et vit aujourd’hui à Paris.
Passionnée par la pluralité des langues et par la recherche universitaire transdisciplinaire, elle a fait un DEA sur le processus créatif dans la peinture et l’écriture dramaturgique de Valère Novarina (Université Lyon II).
En Louisiane, à Tulane University, elle a étudié les différences et similitudes linguistiques existantes entre le cajun et le créole (www.tulane.edu/~klingler/) et s’est passionnée pour les auteurs francophones des Caraïbes (Le territoire élémentaire chez Aimé Césaire dans Cadastre et Ferrements, essai, International Journal of Francophone Studies, 2002).
Elle a co-organisée à Paris, les soirées de poésie trilingues (anglais, arabe, français) Lettre : L'autre (I/II), au Point Éphémère, et à l’Institut du Monde Arabe en 2006-2007.
Elle traduit de nombreux poètes américains : Michaël Palmer, Lyn Hejinian, Cole Swensen, Marylin Hacker, Charles Bernstein, Jennifer K.Dick, Michelle Noteboom, Shanxing Wang, Rodrigo Toscano, Laura Elrick.
Elle collabore régulièrement a des séminaires de traduction (à la Maison des écrivains dans le cadre du cycle « PARIS-TIRET-U.S.A. » en 2008 et à Reid Hall (Université américaine de Paris) dans le cadre de READ 2010)
Comme performeuse, elle a été invitée dans de nombreux festivals en Europe et aux États-unis: Festival Relectures 8, Khiasma, Les Lilas (2009), Poezia presente, Milan (2009), In/Out Poetry, Théâtre de la Comédie, Saint Etienne, (2007), Espace Agora-Tête d'or, Lyon (2007), Expoésie, festival de poésie, Périgueux (2011 et 2006), TEXT/styles, Bowery Poetry Club, New York (2005), Winds, Haim Chanin Fine Arts gallery, New York (2004).
En 2007, elle a présenté Salle d’eau, une performance alliant danse, vidéo et lecture, à New York, Caen et Lyon, avec Olivier Gabrys (danseur chorégraphe) et Alice Robert (vidéo-actrice).
Elle a aussi été invitée par la Kunsthalle (centre d’art contemporain) de Mulhouse, la Galerie L’Ollave à Apt, par la galerie Poggi & Bertoux associés, la galerie Paul Frèches, la Galerie EOF à Paris, au Carré d’art de Nîmes et au Centre d'études poétiques, ENS Lyon.
Elle a animé des ateliers d’écriture à l’école des Beaux-Arts de Rouen, à l’ENSCI (école de design) dans le cadre d’une résidence d’écrivains financée par le Conseil régional d’Ile de France et dans des collèges du Val-de-Marne (94) organisé par la Biennale Internationale de la Poésie ainsi que dans le département de Seine-Saint-Denis (93) dans le cadre d’une résidence d’écrivains.
Spécialiste du français langue étrangère, elle a enseigné la langue et la littérature française à des publics très variés à l’étranger (universités, alliance française, école primaire, etc)

Novembre 2013-août 2014 : Résidence Ile-de-France à La Cimade, Paris. www.m-e-l.fr/fiche-residence.php?id=16

http://virginiepoitrasson.blogspot.com/
Bibliographie

Traductions (écrits d’artistes et poésie)
– L’art-comme-art (Art-as-art) d’Ad Reinhardt (à paraître)
– Première figure (First Figure) de Michael Palmer, éditions José Corti (2011)
– Lentement (Slowly), de Lyn Hejinian, éditions Format Américain (2006)

Littérature
– Il faut toujours garder en tête une formule magique, éditions de l’Attente (2012)
– Vraisemblance du perméable, avec l’artiste Gabriele Chiari, éditions Méridianes (2011)
– « Autour de Pierrette Bloch », in Le geste à l’œuvre, collection Beautés, éditions Lienart (2011)
– Écrivains en séries, saison 2, Collectif - 133 séries vues par 99 écrivains, éditions Léo Scheer (2010)
– Journal d’une disparition, Ink #1 (2010)
– Tendre les liens, www.publie.net, (2009)
– Nous sommes des dispositifs, La camera verde, bilingue français-italien (2009)
– Demi-valeurs, éditions de l’Attente (2008)
– Série ombragée, avec l’artiste Martina Kramer, Propos2 éditions (2006)
– Épisodes de la lueur, L'Atelier du Hanneton (2004)

Ses textes ont également été publiés en français et en anglais dans des revues en France et à l'étranger : Nioques, Action poétique, Vacarme, Poésie-espace public (Le Bleu du ciel), Double Change, Hapax, Ici&Là, RoToR, 22Mdp, Triages, Aufgabe, Upstairs at Duroc, Décharge, La Polygraphe, Ouste, Boxon, Compresse, Le Foudulire.

Extraits

Extraits du livre Il faut toujours garder en tête une formule magique, paru aux éditions de l’Attente

Nous sommes des vases,
Parallèles,
Phase d’autres,
Alertes,
On se plie,
On se déplie, se replie,
Et si on se déliait ?
Une enveloppe,
Une coquille,
Une ligne ramassée à sec.

Étroit,
L’homme s’enveloppe,
Un point.
Le point est un mot,
Le point est un mot minuscule
que l’on ne peut pas encore lire,
peut-être à la loupe…
point noir translucide.

L’écriture est une peau,
la plus fine possible,
Collant au sujet
Cherchant à apparaître,
Absorbant concavités, convexités se présentant à elle,
Diaphane,
Éclairant d’une certaine lumière les choses.

Le minime m’est toujours irréel.

***

FICTION V

Une fois, une seule fois peut-être nous étions sept dans le lit, tissés ensemble. La couche alignée face aux échafaudages les plus mentaux. Tout procédait par renvoi. Les boyaux s’étiraient à perte de vue, déroulés à même le sol. Le linge lui restait suspendu. Principalement des chemises de nuit. Tout était conduits. Nos bouches restaient entrouvertes pour laisser circuler l’air. Il fallait ventiler. Se faire traverser, se faire percer de mille minuscules coups d’aiguilles. Mais nous ne nous sommes jamais laissés complètement embobinés. Nous connaissions les lieux, la chambre rouge, ses paravents, ses grincements métalliques (fer et boiseries) et le déroulement attendu, par reflets alternés, de l’histoire. Chacun d’entre nous s’y moulait ou plutôt s’y modulait, parce que dans la modulation, il n’y a jamais arrêt pour démoulage et que moduler c’est mouler de manière continue et perpétuellement variable. Donc une fois, une fois seulement nous avons été sept dans le lit. Couchés, alignés ensemble les uns contre les autres. Reliés de fil rose. Même si ce n’est pas totalement vrai, car la vérité est dans la variation et que cette histoire n’est qu’une position, qu’un lieu, qu’un site, qu’une ligne issue de lignes. Une autre fois, une fois plus tard, ailleurs, autrement, nos mains, cruelles, s’étaient disjointes et nous avons alors élaboré tous les gestes, toutes les positions imaginables pour les rendre accessibles à nouveau les unes aux autres. Tendues, étirées, bras accoudés, ramenées, en oblique, contre des parois, en appui sur le sol, plongées dans un liquide, dans la chaleur de la cire, face à un miroir, rien ne les a ramenées. Elles sont restées disjointes jusqu’à cette fois, cette nouvelle fois, cette autre fois où nous étions tellement proches, d’une telle proximité que nous en devenions invisibles l’un pour l’autre, une sorte de sur-intimité, à la chaleur étouffante, qui ramenait nos corps à leur premier transport, et nous rappelait que nous avions un corps, réservoir d’eau, de sang, de bruits sourds, de profondeurs, un corps porteur d’obscur. Mais peut-être que toutes ces fois, dont je parle n’ont jamais eu lieu, ou peut-être ne sont-elles que de petites inclinations, de petites inflexions, aiguillons d’inquiétude de notre perception en constante variation.

Lieu de vie

Île-de-France, 75 - Paris

Types d'interventions
  • Ateliers d'écriture en milieu scolaire
  • Rencontres et lectures publiques
  • Ateliers d'écriture en milieu universitaire
  • Rencontres en milieu universitaire
  • Ateliers / rencontres autres publics
  • Rencontres en milieu scolaire