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Les écrivains / adhérents

Isabelle Rossignol

Roman / Jeunesse
photo Isabelle Rossignol

Je suis née en 1965 dans la campagne bourguignonne. J’ai quitté cette région à l’âge de huit ans pour Cannes puis Nice. À 25 ans, je suis « montée » à Paris, avec l’envie naïve d’habiter la capitale. Depuis, j’y reste, plus naïve du tout mais heureuse de me lever chaque jour dans une ville qui me porte, par ses diversités culturelles notamment.
J’ai commencé à publier en 1998. Durant cinq ans, je n’ai écrit que pour les adultes, mais à partir de 2004, j’ai également publié en jeunesse.
En littérature adulte, dix livres ont pris forme, dix livres qui m’ont permis d’explorer ce qui se révèle être mon thème de prédilection : le féminin. Je mène cette exploration à partir d’une écriture dépouillée, tentant toujours de travailler une forme singulière qui me permette d’aller au plus près du corps. L’expérience la plus probante, me semble-t-il, est Mes larmes, un texte dont le style mime le rythme des pleurs tout en donnant à entendre la voix brute et brutale d’une femme confrontée à la douleur.
En ce qui concerne la littérature jeunesse, je n’abandonne pas cette thématique. Si mes personnages sont aussi bien masculins que féminins, il n’en demeure pas moins qu’ils se trouvent confrontés à la question de l’identité sexuelle. F comme garçon est ainsi le récit d’une adolescente qui se découvre homosexuelle. Je ne suis pas comme toi raconte l’histoire d’une petite fille que l’on traite de garçon manqué.
Dans tous ces cas, un autre thème est fédérateur : celui de l’origine. Comment devenir qui l’on doit (ou veut) être, indépendamment de son univers familial et/ou de son sexe ? Voilà, je crois, ce qui est habite tous mes textes.

Bibliographie

Fiction
Littérature adulte
Petites morts, éditions du Rouergue, Rodez, 1998. (Traduction italienne : Mancamenti d'amore, Édition Voland, 1999. Traduction coréenne : Erum publishing, 2001)
Vomica, éditions du Rouergue, Rodez, 1999.
Une nuit ordinaire, éditions du Rouergue, Rodez. 2001.
Histoires de lits, éditions du Rouergue, 2003.
Le champ des tours, texte de commande de la ville de Saint-Nazaire, éditions Joca Seria, Nantes. Théâtre.
Mes larmes, éditions Melville, 2003.
– "Entre les dents", in Comment ça va la guerre ?, Nuit myrtide éditions, Lille, 2004
Sale linge, éditions Joëlle Losfeld, 2006.
Les Ombres et la Plaie, éditions L’idée bleue, Nantes, 2006.
Au-dessous du genou, éditions Joëlle Losfeld, 2008.
Chambre 152, éditions Le Panseur, 2022.


Littérature jeunesse
Le Grand Jour, L’école des loisirs, coll. « Mouche », 2004.
Ma sœur a ses nerfs, L’école des loisirs, coll. « Neuf », 2004.
Mes mathématiques intimes, L’école des loisirs, coll. « Neuf », 2005.
Les monstres du bord de mer, L’école des loisirs, coll. « Neuf », 2005. Prix du jeune public de la ville de Nanterre, juin 2008.
Je ne suis pas comme toi, L’école des loisirs, coll. « Neuf », avril 2006.
F comme garçon, L’école des loisirs, coll. « Medium », décembre 2006.
Mamie Colette & Co, L’école des loisirs, coll. « Neuf », décembre 2006. Traduction coréenne en février 2008.
Tête nue, L’école des loisirs, coll. « Medium », avril 2007.
Les placards sont vides, L’école des loisirs, coll. « Médium », 2008.
Des crapauds dans la bouche, L’école des loisirs, coll. « Neuf », 2008.
Les Formules magiques, N°1 de la série « SOS sorcière », Hatier, 2008.
Deux bisous, N°2 de la série « SOS sorcière », Hatier, 2008
À l’attaque, L’école des loisirs, coll. « Mouche », septembre 2008.
La fabuleuse potion, N°3 de la série « SOS sorcière », Hatier, septembre 2008.
Moi sauvage, L'école des Loisirs, mai 2009
Il faut rester tranquille, L'école des Loisirs (collection Médium), 2010 - traduit en coréen en 2013.
J'ai décidé, Flammarion, avril 2012
Elle est si gentille, L'école des Loisirs, avril 2012
Pas à vendre, L'école des loisirs, collection théâtre, septembre 2012
Pour qui tu m'as prise ?, éditions Talents Hauts, 2014.
Myrtille, collection Mouche, L'école des loisirs, avril 2015
Les âmes vives, éditions Talents hauts, 2018
La guerre des jupes, éditions Talents Hauts, 2019.
Mon cœur gros, éditions Talents hauts, avril 2022

Théâtre pour la jeunesse
Pas à vendre., L'école des loisirs, 2012
Grève !, L'école des loisirs, 2013. Prix Littérature jeunesse 2016 (Maroc).

Essais
- L'invention des ateliers d'écriture en France, L'Harmattan, 1996.
- En collaboration : "D'un seuil à l'autre" in De la bibliothèque au droit de cité, BPI, 1997.

Fictions radiophoniques
- D'un lit à l'autre, 27 minutes. France Culture. Diffusée le 24-02-2000. Rediffusée le 16-06-2000.
- La Permission, 1h. France Culture. Diffusée le 19-07-2000.
- Pas à vendre !, 27 minutes. Fiction jeunesse. France Culture. Diffusée en mars 2007. Rediffusée en avril 2007.
- La Valise rouge, 20 minutes. « Nuit noire ». France Inter. Diffusée en mai 2007.
- Tam-tam dans la ville. 27 minutes. Fiction jeunesse. France Culture. Diffusée en avril 2008.
- 30 minutes pour sauver Ermine. Fiction jeunesse. France Culture. Diffusée le 11 juillet 2010 à 16h30.

À venir
- Porter plainte. 50 minutes. Fiction adulte. France Culture.

Extraits

Chambre 152, éditions Le Panseur, 2022

1

Oh je sais.


2

Je sais avant même d’arriver que vous êtes là à ne pas m’attendre pas me voir pas m’entendre.

Je le sais à vos airs et mille autres détails qu’à votre insu vous exhalez de vos yeux de vos bouches de vos rictus entêtés au-dessus de vos blouses éminentes et blanches.

Vos corps unis massés qui ne font qu’un et pour cela, toujours, j’ai éprouvé à votre égard une très grande, une très très grande méfiance et vous de même pour les progénitures de mon espèce – nous ne nous aimons pas.


3

Que mes pas sont lourds sur les marches.

Je voudrais reculer acquiescer d’un bond à la vie courir vers la mer rieuse échevelée front suant de l’été.

Enfin libre de vous.

Toi enfin libre d’eux.


4

Oui je sais que ma présence encore encore vous direz-vous en me voyant, si sûrs d’être dans votre bon droit qu’à votre déplaisir se mêleront de retenus mais vibrants soupirs.

Si communes si rasoir sont les comme moi dont la présence est pour vous mouche à chasser quand je ne suis que hurlements qui couvent et vous le savez comme je sais que vous ne m’attendez pas ou alors une autre.


5

Une qui vous laisserait faire.


6

Moi je ne veux pas vous laisser faire je ne veux pas de votre science de vos blocs de vos chimies pugnaces et présomptueuses, votre sens opiniâtre à tout prix pour la vie.
Je veux comme toi que tout s’arrête.

Je veux ton au-delà que tu réclames auquel tu crois comme une grande porte dorée que tu franchiras sous le regard des anges.

Soulagée et radieuse car chacun, là-haut, de t’absoudre mais vous, vous.

Qui jugera de votre entêtement à lutter contre l’appel des anges ?


7

Mourir bon Dieu dis-leur.

Dis-leur que ma mère veut.

Que ma mère veut mourir.


Au-dessous du genou, éditions Joëlle Losfeld, 2008.

Il y a des villages qui ont un air de vieux vêtement. On les reconnaît dès que l’on passe devant leurs murs aux pierres grises et prostrées, semblables à des corps usés, courbés sur un bâton. Mon village est de ceux-là.
Il s’étend sur une plaine, s’allonge en quatre rues longues et droites, entrecoupées de trois autres, toutes aussi longilignes. Au centre, une minuscule place brise leur raideur, à moins qu’elle ne la souligne.
Quelques marronniers poussent ça et là, souvent tourmentés par un vent qui se réjouit de n’avoir ni montagnes ni collines pour l’arrêter. Comme s’il s’obstinait à vouloir faire sortir le village de sa torpeur, ces jours-là il fait durement claquer les volets. Il peut aussi griffer les portes sans relâche. Mais lorsqu’il cesse finalement, vers la fin de l’hiver, les maisons se souviennent tellement de ce que provoque son absence qu’elles restent sur leurs gardes.


À l’attaque, L’école des loisirs, coll. « Mouche », septembre 2008.

J’ai fait une moue pour lui montrer que je ne la croyais pas. Et puis, tout bien réfléchi, j’ai trouvé qu’avoir un amoureux secret qui viendrait un beau matin me déclarer son amour, ce n’était pas si mal. Ça m’a même fait penser à quelque chose.
— Si je comprends bien, c’est un peu comme dans les contes. Un jour, il y a un prince qui arrive...
— Pas du tout, m’a coupé maman. Les princes, ça n’apporte que des problèmes. C’était un vrai garçon qui m’avait écrit. Et ton amoureux, ce sera un vrai garçon aussi. Un vrai, comme toi, tu es une vraie fille.
Pourquoi les princes n’apportent que des problèmes, je n’ai pas trop compris, mais je n’ai pas cherché à en savoir plus. Dans le fond, je préférais avoir un amoureux normal plutôt qu’un homme qui arriverait sur un cheval et m’emporterait dans un château sans télévision, sans chauffage, sans baignoire et forcément loin de l’école et de chez moi.

Lieu de vie

Provence-Alpes-Côte d'Azur, 06 - Alpes-Maritimes

Types d'interventions
  • Rencontres et lectures publiques
  • Rencontres en milieu universitaire
  • Ateliers / rencontres autres publics
  • Rencontres en milieu scolaire