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Les écrivains / adhérents

Katia Roessel

Poésie / Nouvelle / Essais
photo Katia Roessel

Katia Roessel est née en 1983. Originaire de Halle dans l’ancienne Allemagne de l’Est elle a passé son enfance dans le communisme jusqu’à l’âge de six ans. Elle a reçu sa formation artistique initiale au Burggymnasium Wettin, ancien siège de la maison de Wettin. La région du Burgenland, territoire allemand ennobli par Friedrich Leopold, Freiherr von Hardenberg dit Novalis et Friedrich Nietzsche, l’a particulièrement stimulée dans ses créations littéraires.
Vit en France depuis 2004.
Katia Roessel aime à s'aventurer à l'aventure dans des chemins périlleux alors qu’elle conçoit des nouvelles qui seront regroupées dans un ouvrage « L’or de la vague bleue & palm graphics (juillet 2006)», où une gargouille sardonique, sensiblement nihiliste s’écriait : « La langue fut sauvegardée malgré tout, mais elle dut traverser son propre manque de réponse. (…) Lorsque la tragédie finit par s’affirmer alors que la mort nous fait voir à nouveau, nous sommes invités à pressentir ce levant comme partie prenante de l’illumination, de l’éclaircissement peut-être, mais certainement en tant qu’une aube nouvelle. »
Elle a obtenu une bourse d’écriture aux archives littéraires de Marbach, Allemagne, pour son essai « Jeanne d’Arc dans l’imaginaire de Friedrich Schiller ».

Bibliographie

Recueils
– "Les Yeux Bandés", aux Editions Mémoire Vivante, 2010

En revues
– Verso n° 174 - dirigée par Alain Wexler, 2018
– Phœnix, n° 28 - dirigée par André Ughetto, 2018
– L'étrangère, n° 43/44 - dirigée par Pierre-Yves Soucy, 2017
– À L'INDEX, n° 33 - dirigée par Jean-Claude Tardif, 2017
– Thauma, n° 14 - dirigée par Isabelle Raviolo, 2016
– Verso, n° 164 - dirigée par Alain Wexler, 2016
– L'incertain, n° 5 - dirigée par Jean-Marc Rosier, 2016
– Friches, n° 119 - dirigée par Jean-Pierre Thuillat, 2015
– Phœnix, n° 17 - dirigée par André Ughetto, 2015
– Poésie Première, n° 61 - dirigée par Martine Morillon-Carreau, 2015
– Passage d'encres II, n° 04 - dirigée par Christiane Tricoit, 2013
– Passage d'encres II, n° 02 - dirigée par Christiane Tricoit, 2012
– La Passe, n° 16, 2012
– La NRM n° 30 - La Nouvelle Revue Moderne, dirigée par Philippe Lemaire, 2012
– revue « Ort der Augen », Allemagne, 2005, 2007, 2008

Sur internet
– Page personnelle
www.initialscr.blogspot.fr/
–Le Capital des Mots, dirigé par Eric Dubois
www.le-capital-des-mots.fr/2018/06/le-capital-des-mots-katia-roessel.html
www.le-capital-des-mots.fr/2018/02/le-capital-des-mots-katia-roessel.html

– revue Recours au Poème, dirigé par Gwen Garnier-Duguy
www.recoursaupoeme.fr/poetes/katia-roessel
– revue inks, dirigée par Christiane Tricoit
www.inks-passagedencres.fr/spip.php?mot115
– revue landes, dirigée par Aymeric Brun
– revue neiges, dirigée par Aymeric Brun
– Revue Verso, dirigée par Alain Wexler
revueverso.blogspot.fr/2016/10/chronique-du-livre-de-katia-roessel-les.html


Extraits

étonnement


i

des châtaigniers près de la gare, une marmaille
descendit du train dans un nuage coloré
de pluie. acides en un liquide industriel,
les enfants couraient devant. ils étaient
partiellement présents avec des légions d’anges
radioactifs d’un dessin signé de 1969, je crois,
mais je ne me souviens plus d’une date précise.
il y avait un cinéma délabré, quelque chose
qui m’a fait naître; et avec ce que j’avais fait,
on m’a laissé la première chambre pour dix
jours où je logeais et dormais rassurée par
une agressivité indécise.
(charleville le 30 mai 06)

ii

calmes méditations nocturnes ponctuées par les
sonorités voilées ou imprécises d’un univers
qui n’est connu qu’à distance, de prime abord
de cet arabia/ un marché se produit, se déplace
; une pénombre qui brûle et s’évade pourtant
du noël sur terre. il y avait un défi quasiment
diabolique, la graine blanche sur des lettres
d’abysse, une matrice d’où procède tout le
discours. or, j'avais rangé des cartes postales,
un cri par intervalle glissant à travers l’écran
des souvenirs ou la barrière des portes et
des volets entrebâillés ; le chrome au corps
du cadavre luisait dans une nuit meurtrière
qui était le cinéma.

iii

une foule exaltante débouche sur le vacarme
sauvage d'un clan de garçons ne cessant de
m’attirer par leur fauve saleté, tout en partance,
qui braillent encore des hymnes sur paris,
au loin dans la lumière violacée. c’était
la postérité, la nation entière qui paraissait
sur scène, lorsque le flambard ignare,
en bas de ma fenêtre, crie à sa farce.
demain, je vais dérober toute une gerbe de
roses lie-de-vin, la poser sur la tombe à la
lisière de l’empire nouveau et celle de ma
princesse
-J. Nicolas Arthur Rimbaud
(charleville/ juin 2006)

iv

tout en étant héritier du punk, le vrai rejeton
musical des écrivains américains de la beat
génération dont émane élégamment l'esprit tout
à la fois bohème et iconoclaste, déferlait en ma
princesse new-yorkaise et la commémorait
dans une liberté dégoûtante. de films longs,
muets, austères, le psychédélisme dans le
cinéma expérimental de stan brakhage
me faisait pleurer.


v

deux femmes sont groupées autour du tombeau
projeté ; la morte se regardant dans un miroir
avec une servante debout ouvrant un coffret
d’armures, disposées à leur sécurité future.
il se trouve un triptyque en mosaïque dans son
creux dont la princesse dénoue un nœud crème
sur ses bras et ses ganglions, avant qu’elle ne
m’ait donné une poignée de main contractée
qui fut retenue par les faisceaux dans la nuit.
elle était un membre sans mort/ection visible.
elle se dévoua à une valve imperméable
d’encre à tatouage et des numéros.
il y avait des larmes soutenues sur une rampe
de rayons visuels et limpides, dans les
interstices des rues, et d’un immeuble à l’autre,
tel un reflet de l’incendie lointain et désolant ;
de là-bas derrière des grèves, elle voyait mes
larmes.
pourtant, dans l’évocation pour les noces de sa
sœur, elle a obtenu un fragment transcendant ;
et, en mouvance, un fanal parfaitement
incandescent résidant en sa présence justement
souveraine. elle réfléchit. elle défiait l’ordre
d’une telle illumination, prise au préalable dans
l’évangile, dans le paysage d’un soldat
nocturne ; et dans l’étonnement, dans le
morcellement du pays, le soleil se reflète sur le
vernis de la miniature ; il se cogne et se brise là
où elle a regardé.


vi

la lumière se noie dans une bruine anodine
et cendrée du contact antérieur. ma main
tremble alors que le contact me redresse.
l’ultime moment collectif : un garçon regarde
deux femmes ; je suis rassurée par leur
proximité et par son rêve d’évasion.

Paris, 2006
"Les Yeux Bandés", Éditions Mémoire Vivante, 2010
www.recoursaupoeme.fr/critiques/fil-de-lectures-de-carole-carcillo-mesrobian-autour-de-fabrice-murtin-katia-roessel

Lieu de vie

Île-de-France, 75 - Paris

Types d'interventions
  • Rencontres et lectures publiques
  • Ateliers / rencontres autres publics
  • Résidences