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Les écrivains / adhérents

Ludovic Bernhardt

Poésie
photo Ludovic Bernhardt

Ludovic Bernhardt est écrivain et artiste, diplômé du Fresnoy ; il vit et travaille actuellement à Nogent-sur-Marne, résident à Guy Loë de la Maison de Arts Bernard Anthonioz. Il réalise des installations, œuvres numériques, peintures et poésie expérimentale ou post-poésie.
Il est l'auteur de trois livres. Il effectue des lectures performées de ses textes en festival et galeries
Son travail artistique est représenté par the Sanatorium gallery à Istanbul. Il a collaboré avec l'espace artistique Plateforme à Paris et a participé à plusieurs expositions et art fairs. Il a été co-curateur des expositions "Hyphologie" et "Fragments Of A Hologram Rose".
Ludovic Bernhardt est actuellement doctorant en recherche-création à l'Université Paris 8, EDESTA, Ecole Doctorale Esthétique, Sciences et Technologies des Arts, labo AIAC.


http://www.ludovicbernhardt.com
Bibliographie

Livres, romans
RÉACTEUR 3 [Fukushima], éditions LansKine, France. 2022. Grand Prix SGDL 2022 de poésie (Société des Gens De Lettres)
WORK BITCH, éditions JOU, France. 2019.
INVERSION, roman, éditions Gravitons, 2016.
RUINES, roman, éditions (Global)*Z, 2010.

Livres d'artistes
Transcription. Artist book. Edition / 500. Le Fresnoy éditions. 2000

Extraits

WORK BITCH, 2019
Editions JOU
Extrait 1 :

Map 1

Dans une salle de classe, un gros plan révèle la chaussure à hauts talons d’une lycéenne à gilet gris et chemisier blanc. Son pied tape mécaniquement contre le tube chromé de la table. Ses cheveux blonds sont coiffés d’un élastique rose à longs poils ébouriffés.

Dans une usine automobile, une voiture rouge, brillante, dépourvue de roues et de moteur est suspendue à une machine qui descend son bras articulé vers le sol. Un ouvrier en tenue bleue agrippe la carrosserie pour la diriger vers un socle de réception.

Dans la salle de classe, la lycéenne blonde secoue son crayon à papier entre ses deux doigts dans un rythme effréné et regarde l’horloge murale accrochée au-dessus d’une carte du monde, laissant passer les secondes qui lui paraissent interminables.

Dans l’usine automobile le bras articulé lâche la prise de la carrosserie rouge alors qu’elle est arrivée à terre, pendant que les ouvriers maintiennent la stabilité du volume et que les bruits des machines alentours résonnent dans l’ensemble de l’architecture de métal.

Dans la salle de classe la sonnerie de fin de cours retentit et tous les lycéens s’emparent précipitamment de leurs sacs posés à terre à côté de leur table. Une musique enclenche un rythme, celui agrémentant la vie d’une lycéenne vouée à exprimer pleinement sa sexualité adolescente.

Dans l’usine automobile une voix énonce les mots British Petroleum, musique Pop, Euro, Dollars et loi antisyndicale et elle ajoute que la bourgeoisie a détruit toutes les relations humaines.

Dans la salle de classe, une voix féminine chante All right, All right puis les lycéens sortent de la salle et se retrouvent dans le couloir du campus. La jeune star maquillée se gare au centre du large corridor en écartant les jambes et en levant son bras droit nonchalamment sur le côté.

Dans l’usine automobile le même plan nous dévoile un faisceau de câbles électriques défilant vers l’arrière de la carrosserie puis atteignant une deuxième voiture rouge rangée sur une plateforme.


INVERSION, 2017
Editions Gravitons
Extrait 2 :
« Comme tous les soirs, la rue Istiklal était saturée de monde ; la foule, sortie pour goûter à l’ambiance nocturne du Istanbul Shopping Festival, s’agglutinait et s’entremêlait en consommant des glaces, gaufres ou kebabs. Les yeux des badauds embrassaient des vitrines lumineuses emplies de victuailles dégoulinantes de sucre liquide et de produits de consommation courante.
Des clubs balançaient du son électronique polluant jusque dans la rue afin d’attirer la jeunesse turque dans leur antre généralement dépeuplé. Moh erra un petit temps dans le flux de la foule à double sens et se laissa traîner par les différents courants humains aléatoires. Il passa devant un temple de la consommation qui ouvrait ses portes à la manière d’un grand magasin du Boulevard Haussman, avec en prime le cinéma 3D à 10 lires et le magasin Sephora pour l’artillerie servante d’une théorie de la jeune fille. Trois femmes, dont le nez était recouvert d’un large pansement blanc appliqué avec soin par un praticien de la chirurgie plastique, sortirent de la boutique et passèrent devant une grande affiche de Joan Smalls. Le mannequin portoricain, du haut de son image retro-éclairée, fixait ses yeux offensifs sur la foule en brandissant le poing droit vers le ciel, déclarant ainsi la lutte finale du capital contre la vie. »


Lieu de vie

Île-de-France, 94 - Val-de-Marne

Types d'interventions
  • Ateliers d'écriture en milieu scolaire
  • Rencontres et lectures publiques
  • Ateliers d'écriture en milieu universitaire
  • Rencontres en milieu universitaire
  • Ateliers / rencontres autres publics
  • Résidences