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Les écrivains / adhérents

Michelle Brieuc

Roman / Nouvelle / Essais
photo Michelle Brieuc

Née en 1949 à Saint-Brieuc, j’ai grandi dans le même quartier que Louis Guilloux. J’y ai appris le goût de la lecture, puis de l’écriture et du théâtre aussi.
Après des études commerciales (Caen) j’ai vécu deux ans à Londres pour poursuivre mes études linguistiques. Je maintiens toujours un lien fort avec l’Angleterre par des rencontres, des voyages. J’ai été membre du Cercle franco-britannique de Bordeaux et j’ai organisé régulièrement des rencontres partagées anglo-américaines avec des universités étrangères.
Mon parcours professionnel s’est bâti vers des ailleurs géographiques autour de mes envies de voyages. J’ai appris l’adaptabilité par l’intérim et la patience par l’intermittence du spectacle.
Un cycle de consultant-formateur en communication et relations internationales à Bordeaux en 1993 m’a permis de travailler avec le parlement Européen sur des territoires lointains dont la Turquie entre autres. Mon parcours professionnel vient de s’achever dans le secteur culturel.

Thèmes
Après avoir écrit beaucoup de nouvelles dans le cadre de concours littéraires (toutes primées), j’ai décidé d’abandonner ce style d’écriture et de me consacrer aux romans (prochaine publication 09/2010), mon thème de prédilection, et aux essais (deux en cours d’écriture, l’un qui porte sur l’évolution du monde politique et l’autre sur les ancrages et autres croyances, tout ce qui freine l’évolution de l’individu).
J’aime décortiquer tout ce qui touche à l’identité, à l’origine de l’être, découvrir un personnage à partir de ce qu’il est et le voir évoluer vers ce qu’il deviendra. Le terroir et les lignées familiales sont des thèmes vivants qui participent à notre histoire et qui nourrissent mes envies d’écriture. Le thème de la femme également est un formidable terreau pour la mettre au cœur de mon écriture, mais aussi pour animer des rencontres autour de la citoyenneté, sa place dans la société d’aujourd’hui, son histoire, son évolution, les bouleversements sociaux, les rapports hommes-femmes.
L’enfance est également un thème riche qui me séduit car l’imaginaire y est fertile et permet de belles compositions romanesques.

Interventions
J’interviens en lycées sur la création littéraire et la conception de mes écrits.
J’écris des billets d’humeur, des portraits, des réflexions journalistiques (marées noires, langues régionales, mouvement hippy, l’Europe et la Turquie, la place de l’enfance dans le parcours d’adulte…)
Passionnée de théâtre classique, très critique envers son évolution, je suis sensible à la Mémoire de théâtre que représente Silvia Monfort.

Projet
Je souhaite pouvoir vivre à Québec (2010) quelques mois dans le cadre d’une résidence d’auteur pour travailler sur la migration des Bretons vers le Canada, leur installation en Saskatchewan et la création de la ville de Saint-Brieux (1904)
Et puis lorsque je n’écris pas quelque fiction romanesque, je fais des conférences (7 thèmes à ce jour) sur la peinture, la littérature ou des sujets de société, ou je participe à des débats, des rencontres, des tables rondes de réflexion.

Bibliographie

– « La Promesse Illusoire » (2002), Editions Les 39 Marches (Nantes) - roman
– « Un Héritage de Sable » (2005), Editions Le Manuscrit - nouvelle
– « Voyages au Long Cours… Ou Le Rêve Disparu » (2006), Editions Le Manuscrit - nouvelle
– « Marie des Embruns » - (2006), Editions Lucien Souny, roman
– « De l’une à Elles » (2009), Editions Les Ateliers de Porthos - nouvelle
– « Une Vie entre Deux Rives » (2010), Editions Lucien Souny, roman
– "Une Terre de Sable aux Lumières de Feu", éd. Bleu de Mer - roman, 2011
– "Léopold", éd; de la Rue Nantaise, roman, 2011

Extraits

La Promesse Illusoire :
(Histoire d’une jeune photojournaliste entre Paris, Londres et le Rajasthan)

« ... A l’instant même où je tournais la tête, soudain mes yeux embrumés s’agrandirent. C’est difficile de voir lorsque les sens refusent l’évidence. Un corps s‘approchait de moi, peut-être était-il déjà là et cette chaleur c’était peut-être ce corps qui me la transmettait. Je le sentais comme une approche fantomatique, une présence impalpable. Le flou de mon regard trahissait ma vision, mais, au-delà de mes yeux, je ressentis un choc émotionnel bien plus grand qui élimina toute l’éventualité de quelque impression imaginaire. L’odeur, cette odeur je la connaissais au-delà de ce que j’avais déjà bien pu sentir. Je la respirais dans une sorte de vertige fortifiant. Elle m’appartenait. Sentir, ressentir… Quelle différence dans la confusion des sens. Le subconscient trie et clarifie. Mon bras se souleva, mu par une envie illisible d’atteindre mais aussi de toucher. Mes paupières se fermèrent tandis que mes doigts glissaient sur une forme que j’avais tant de fois effleurée, caressée : une simple cicatrice en forme d’ancre à laquelle je m’étais si souvent immobilisée dans mes approches avec Ishrar. Cette ancre, comme je la définissais, située au creux de l’épaule gauche, je l’aurais reconnue entre toutes. Aujourd’hui je m’y accrochais comme à un salut, une miséricorde pour enraciner ma volonté amoureuse, mon retour vers celui qui me manquait si cruellement, mon retour à la vie, notre vie. J’en connaissais les moindres méandres, la profondeur exacte, le contour spontané sur lequel mes doigts avaient erré avec une reconnaissance inégalée, comme un voyage sans fin avec l’envie d’y tendre à nouveau. Je reconnus en même temps ce léger recul qu’effectuait Ishrar dès que j’en forçais l’investigation »...


Marie des Embruns
(Marie, jeune paysanne bretonne, n’a guère le temps de débuter son métier d’institutrice lorsque la guerre es t déclarée. Elle décide de s’engager dans la résistance de son village.)

« ... Une odeur nauséabonde lui donne un haut-le-cœur, un mélange de marée gonflée d’iode, de sang, de mort, de pourri comme la vie qui s’enfuit.
- Reste près de lui, préserve le. Nous on va ramener les autres corps pour les planquer. Il faudrait pas qu’il en reste. Maintenant, ça va être difficile de comptabiliser. Les pertes semblent être importantes, mais comment compter vraiment ? Parle lui si tu peux, faut pas qu’il lâche, celui-là.
En fait pour l’instant, il semble le seul survivant de cette sauvage traversée. Lui a pu nager sans encombre jusqu’au sable. L’eau est entrée dans ses poumons, il la crache, la vomit dans des spasmes, avec toute la force expurgée dans sa volonté de survivre. Il râle sa douleur et Marie lui bâillonne la bouche. Il bouge avec véhémence, elle se couche sur lui pour le maintenir tranquille.
- I don’t want to die! No, I dont !
- Non, mais non, vous n’allez pas mourir ! Chut, je suis là, je vais vous aider !
- I want a go home, I want…
- Je vous le promets, mais avant il faut vous soigner. On va vous sauver.
Dans les quelques moments de lucidité qu’il présente, il presse fermement le bras de Marie, comme s’il avait peur. Il se retourne, épuisé, et la fait glisser sur le sable. Pourvu qu’il ne meure pas, pense-t-elle. Il lui tarde que les autres reviennent. Son coeur bat très vite et l’attente l’épuise, la trouille la gagne. Tout est obscur, dans la nuit le danger signe le moindre bruit, la moindre lueur. Elle croit qu’elle va s’évanouir tant l’émotion la bouscule. Il ne faut pas. Elle a bien peur, là maintenant et prend conscience de se trouver au cœur d’un sacré problème »...

Lieu de vie

Bretagne, 22 - Côtes-d'Armor

Types d'interventions
  • Ateliers d'écriture en milieu scolaire
  • Rencontres et lectures publiques
  • Rencontres en milieu universitaire
  • Résidences
  • Rencontres en milieu scolaire