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Les écrivains / adhérents

Philippe Chartron

Poésie / Essais
photo Philippe Chartron

(Lorsque je réussis à émerger de mes contraintes sociales et du travail, je m'arrête.)
Mes pensées s'orientent vers ce que j’ignore, et demeurent muettes au milieu de ce que je soupçonne.
J’espère trouver un moyen pour consigner quelque révélation. Pourtant celle-ci opère sans travail, sans effort. Elle viendra d’avoir maintenu cette vigilance aveugle, cette attente sans méthode.
Je prends quelques notes. Ce presque rien est cet accès de l’invu, du non su, de l’invécu qui entre dans la conscience. Peu suffit, et trop le tuerait.
Pas trop de mots.
Ecrire avec la part de soi, muette, invisible, rebelle à toute injonction, mais opérante lorsqu'elle contemple les détails cruciaux de la vie.
Faire le tour de soi avec des mots qui jusque-là n‘ont pas été dits –pour pressentir cette part, se mettre en quête de son secret, et lui faire le chemin. Cette part fait trace et sens dans la parole, et transmute ce monde qui était devant nous en ce qu’il attendait d’être.
Guetter, sans grande volonté mais inlassablement cette chose "qu'on ne veut ou ne peut nommer", cette frontière du vécu et du pensé, où se transmute notre être de chair en énergie en route vers une forme à venir ; pour formuler ce qui se refuse et pourtant se manifeste dans cette évite permanente.
Est-il bien raisonnable de s’enfoncer dans la recherche de ces faits sans suite, de ces situations abandonnées ? Mais ils sont le futur d'une plénitude encore à naître. Ce monde n’est qu’une ébauche humble et persévérante, ce monde encore en naissance.
Quand j'écris, quelquefois, le presque invisible devient presque visible, au moins pour moi-même.

(Ensuite, j'écoute beaucoup de musique.)

Bibliographie

Passage en revues de 1970 à 2013
InTerVention, StarScrewer, Chorus, Orion, Offset, Cahiers de Lieu 5, Vocatif, Cahiers de l'Atelier Création, Le Jardin Littéraire, Grèges, Scriptions, Alliage, Chroniques Errantes, ImproJazz, Comme en Poésie, Arpa, Verso, Les Allumés du Jazz, Cairns, Propos de Campagne.
Larges extraits de prose dans la revue PO&SIE, 2006, 2008, 2010.

Publications
– Rencontre, récit, Aléatoire, 1987
– Le Chingom, avec Edmond Baudoin. Seuil/Jeunesse, 1997
– L'Autocar, récit, l'Amourier 2001
– Dernières Nuits, poésie, avec Muriel Grégoire, Tipaza 2001
– Auvergne 25 Août , poésie, Encres Vives 2002
– Jazz, poésie, Festival de la Seyne/Mer 2004
– Veille, poésie, La Porte 2006
– Songe de la Limite, poésie, Gros Textes 2006
– Croquis Païens, récit, Nu(e) 2007
– Sur deux concerts, Festival de La Seyne/Mer 2007
– Nice-Ville, poésie, avec Raymond Valente, l’Amourier 2009
– Améthode, essai, site Bribes.en.ligne.fr 2010
– En Lumière basse du Solstice, poésie, La Porte 2012
– Une Lettre Déchirée, poésie, l'Ormaie 2013

Livres d’artistes
– Place de la Libération avec Raymond Valente (photographie) Ceruleum 1984, Croquis Païens, avec Frank Lalou (calligraphie), 1987
– Le Très Précieux Septembre, avec Jean-Marie Pouey (gravure) chez Claude Riccardi, 1988
– Catherine et ses ombres, pour Catherine Delserre (dessin), 1990
– Bien Après, avec Raymond Valente (image) Les Cahiers du Museur, 2005
– Les Saisons du Minéral, avec Gérard Serée (gravure) Atelier Gestes et Traces, 2006
– Dans l'Esprit de la Tête, avec Gérard Serée (livre peint) Atelier Gestes et Traces. 2009
– Rue Reine Jeanne, avec Raymond Valente (photographie), 2012
– Mes photos de vacances, avec Jean Brasille (photographie), 2012
– Page d’histoire, avec Jean Brasille (photographie), 2012
– Résurrection, avec Henri Baviera (gravure), 2013

Collaboration avec musiciens
Poésie pour The Listener Writer, duo Raymond Boni et Luc Bouquet (ImproJazz 002) 2006

Publications collectives
– Rumeurs de Villes, dirigé par B. Griot, Certu, 2005
– Le Jardin de l’Editeur, l'Amourier, 2007
– Le Partage des Mondes, Tipaza, 2012

Résidence d’écriture au Monastère de Saorge (2002/2003)
Bourse du CNL en 2003
Résidences d’écriture au Festival de Jazz de la Seyne sur Mer,
Juillet 2005 et Juillet 2006 – publication en 2007 de ces travaux
sur la musique (plaquette diffusée lors des concerts)

Extraits

Extrait 1
L’été, tout se passe dans le dehors brûlant qui ouate les sons des enfants, des mobylettes, et des bavardages des vacanciers.
Tout ceci forme l’enveloppe d’une matrice qui bien qu’exposée au grand ciel vide, contient toujours le corps dans un monde familier, biologique, temporel, où des micas, des pétales, et les molécules du vent scintillent en un rythme homogène.
L’excès du son de la rivière, tenu, prolongé, infatigable, forme un ou des signes qui traversent le corps et la matrice, et des lignes qu’un simple coup de crayon, appuyé et long, figure sur un plus grand dessin représentant la campagne, la rivière, les peupliers avec leurs millions de feuilles clignotant les unes dans les autres.
(texte intégral sur www.tribunes.com/alliage/57/htm)

Extrait 2
La ferveur voit très loin, et déplace toute forme vers son ultime. Elle continue d’avancer dans le temple de lumière pétrifiée.

Ici, nous recueillerons les traces qui consentent à demeurer, dans la durée infime de l’acte, puis retournent où elles résident, vers l’univers encore à naître.
Des images à peine ramenées dans la veille de l’insomnie, propice, active, toujours repoussée devant nous qui avançons.
Des espaces révélés par la seule acuité de la perception accrue par quelque outil sans forme décisive, une pierre noire, ou une poignée d’éclats de verre, aussi dur que la lumière lointaine du ciel obscur.
D’autres espaces encore. Une attention et une attente de chaque instant les guette.
C’est notre persévérance, exercée à marcher aux bords du jour.

Lieu de vie

Provence-Alpes-Côte d'Azur, 06 - Alpes-Maritimes

Types d'interventions
  • Rencontres et lectures publiques
  • Résidences
Agenda

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