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Les écrivains / adhérents

Philippe Cuisset

photo Philippe Cuisset

Naissance en 1961
De 1978 à 1983 différents emplois d’intérimaire.
Études de lettres à l’université de Reims.
Soutenance de thèse et Doctorat en 1993 (Directeur de thèse Michel Picard)
Participations à plusieurs colloques et publications d’articles sur l’Imaginaire et la place de la femme dans les littératures de langue anglaise (éditions des Presses Universitaires de Reims).
Professeur de lettres jusqu’à ce jour.

Activités :
Bénévole dans plusieurs collectifs d’aide aux réfugiés depuis 2016.
En 2017, sous l’impulsion d’une amie et suite à la rencontre sur un camp rémois de musiciens albanais, création d’un groupe baptisé « les Vagabonds ». Début 2018, répétitions avec Agim, Shqelkim, Fatjon et Léa pour constituer un répertoire de musiques des Balkans.
Mars 2018 : premier concert solidaire en faveur des demandeurs d’asile. Depuis cette date, les Vagabonds donnent des concerts, les dons sont répartis entre les musiciens albanais et un collectif d’aide aux réfugiés. Participation du groupe à plusieurs festivals : Festisol (Festival des solidarités), Festival des Bure’Lesques, Festival des vers solidaires, Festival « Sous le manguier » (en soutien à l’Association Singuila, fondatrice d’un orphelinat en Centrafrique).

Bibliographie

- Zacharie Blondel, voleur de poules, roman, Kyklos éditions 2018

  • sur Zachary...
  • - Miranda, roman, Kyklos éditions 2020

  • sur Miranda
  • - Des Torrents de sang et d’argent, roman, Kyklos éditions 2022

  • sur Des torrents...
  • - Sur le fil de l’exil, ouvrage collectif (l’Harmattan 2022)

  • sur Sur le fil...
  • - Il y a une jolie fleur non loin de Tirana, roman, éditions Elyzad 2023.

  • sur Il y a une jolie fleur...
  • ... et aussi
  • Recueil constitué de poèmes et de textes écrits par Philippe Cuisset et par Tomàs Junior, ami et demandeur d’asile ayant fui l’Angola en tant qu’opposant au régime, le livre est illustré par Léa Gariglietti, bénévole et également chanteuse du groupe Les Vagabonds.

  • Les Vagabonds
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    Extraits

    Extrait 1 : Miranda

    Je partirai quand tu voudras. Aide-moi Sainte Mort à rester là. A rester là pour veiller sur la tombe de ma mère. Pour le temps qu’il me reste. Donne-moi une bonne mort je t’en prie et je viendrai et je t’adorerai de toutes mes forces. Mon cœur est sec et mes larmes ne coulent plus qu’avec toi. Tu le sais bien. Ma vie est mauvaise et toi seule peux me ramener dans mon corps. Ne me prends pas déjà, je ne veux pas partir maintenant. Protège-moi. Garde loin de moi la misère, la maladie et le couteau de l’assassin. Garde-moi de tout cela encore. Ne laisse pas une des ces faces de porcs me démolir. Leurs poings tombent comme des pierres. Si je crie ils frappent de plus belle. Efface le goût du sang qui ne veut plus oublier ma bouche. Tout ce que je mange, tout ce que je bois a cette saveur qui m’écœure. Puissent tes chuchotements couvrir encore le grognement des ces brutes. Ne m’en veux pas quand je laisse entrer le démon pour deux cents pesos. Aide-moi. Aide-moi Sainte Mort à faire taire ma douleur, aide-moi à la rendre muette et donne-moi la force de garder le silence.

    Miranda se relève sans quitter des yeux la Sainte Mort de la chapelle de la calle Sierra Soledad. Elle verse sur le sol en béton quelques gouttes de bière puis elle ajuste sa robe avant de joindre les mains pour une dernière parole d’amour. Dans son manteau de fibre de verre peint d’un blanc crémeux rehaussé de liserés et d’ourlets d’un rouge vif, la Sainte à tête de mort semble sonder le cœur de la prostituée. Les orbites profondes dévoilent une bienveillance inexpressive, une douceur sombre, une tendresse immuable que seuls Miranda et la trentaine de fidèles qui fréquentent ce lieu peuvent regarder en face.

    Extrait 2 : Il y a une jolie fleur non loin de Tirana

    Qui peut dire ce qu’il adviendra d’elle demain ou dans une semaine ? Cette question prend une dimension obsédante. Dans un an sera-t-elle encore coincée ici, ou en prison, au cimetière ? Impossible de s’extirper de ce labyrinthe d’angoisse. Le voies du destin ressemblent toutes à des impasses. Autrefois, quand elle n’avait qu’une douzaine d’années, les chemins de vie étaient bien plus lisibles et évidents. Sa mère s’appliquait à lui éviter tout questionnement inutile au sujet de son avenir. Elle lui répétait qu’elle deviendrait la femme d’un gentil garçon du coin. Moins de deux ans plus tard, le « gentil garçon » en question avait déjà été sélectionné parmi un panel de prétendants convenables. Il s’appelait Dardan. L’horizon était limpide, la voie toute tracée. L’adolescente ignorait encore l’une des règles de la tradition, qui stipule que l’épousée devient propriété définitive de la famille de l’époux Avant même de devenir une criminelle en fuite, cette coutume rétrograde l’avait déjà enchaînée, telle une chienne à son maître, et l’avait condamnée à perpétuité.

    Ma bibliothèque

    Préférences littéraires :
    Les ouvrages de J.M. Coetzee, Éric Vuillard, Eri de Luca...
    Un attachement particulier pour Le Journal de Kafka.

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