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Les écrivains / adhérents

Robert Bigot

Roman / Essais / Jeunesse
photo Robert Bigot

Né à Paris en 1933, j’ai vu mon enfance bouleversée par la guerre de 39/45, ma jeunesse gâchée par la guerre d’Algérie (1), ma vie d’adulte profondément marquée par ces deux conflits.
Ingénieur, j’ai achevé en 1993 une carrière professionnelle heureuse. Parallèlement, mon attachement aux enfants et aux jeunes — à l’UFOVAL, encadrement de colonies de vacances, maisons familiales, camps d’adolescents, centres aérés —, m’avait conduit très tôt à écrire pour eux des contes et des chansons. Encouragé par Mathilde Leriche — elle avait lu quelques-unes de mes nouvelles —, je lui dois d’avoir écrit mon premier roman à thème historique, Les Lumières du matin, couronné par la Ligue française de l’enseignement.
Cofondateur en 1975 de la Charte des auteurs et illustrateurs pour la jeunesse — et membre du bureau de cette association entre 1984 et 1999 —, je suis administrateur et intervenant au Centre de recherche et d’information sur la littérature pour la jeunesse (CRILJ), auteur sélectionné par La Maison des écrivains et de la littérature dans le cadre de son programme subventionné “L’ami littéraire ”, et chargé de formation occasionnel au pôle “Métiers du livre” (Médiadix, université Paris X).
Au cours de fréquentes rencontres-débats avec mes jeunes lecteurs, et la coordination d’ateliers d’écriture, du CM2 à la terminale, je m’applique à rester proche du milieu scolaire, des enfants et des adolescents, en faveur desquels je milite pour une littérature de qualité, créative et respectueuse des valeurs morales et sociales. Accueilli en résidence (en partenariat avec des compagnies théâtrales), j’ai aussi animé des ateliers d’écriture pour adultes (y compris en milieu carcéral).
Robert Bigot - janvier 2009

(1) Voir aussi, sur le site Internet de “La Charte des auteurs jeunesse”, l’interview de l’association “Les Incorruptibles”, autour du roman “Sous le calme du djebel…”.

Bibliographie

Nota : les romans ci-dessous constituent la “saga de la famille Clarisse”, construite autour d’un arbre généalogique imaginé dès le premier roman.

– Les lumières du matin. Prix Jean Macé 1974 (Ligue française de l’enseignement)
Hachette :
- 1975, “Bibliothèque Rouge”,
- 1978, “Bibliothèque Verte Senior”,
- 1990, “Bibliothèque Verte Aventure”
Traduit en :
- polonais (Nasza Ksiegarnia),
- italien (Bruno Mondadori),
- chinois (Éditeur inconnu).
Actes Sud Junior :
- 2000, “Les couleurs de l’histoire”.
- 2004, même collection, format poche.
La Commune de Paris vécue par un adolescent. Ce roman a été repris par Actes Sud Junior en mars 2000 pour ouvrir sa nouvelle collection “Les couleurs de l’Histoire”.

– Dans les jardins d’mon père. (“Les couleurs d’un siècle” ou “La saga”) Hachette - 1990, “Bibliothèque Verte Aventure”
Actes Sud Junior - 2000, “Les couleurs de l’histoire”.
Traduit en braille (CTEB, Toulouse)
Un des vingt romans de la “Saga” (ou “Les couleurs d’un siècle”) imaginée par des écrivains de La Charte des auteurs jeunesse en 1987, sous l’impulsion de Christian Grenier.
Pascal, l’adolescent des “Lumières du matin“, est grand-père sous le Front populaire ; Jean, son petit-fils, romantique et idéaliste, part à la recherche d’un père dont on lui a tout caché. Dans sa quête, il va croiser Léon Blum, Marx Dormois…

– Une si petite flamme.Syros jeunesse - 1995, “Les uns les autres” - 1999, même collection.
Gulf Stream - 2007, “L’histoire comme un roman”.
Hélèna Kolbe a 18 ans lorsqu’elle entreprend de retrouver ses parents (juifs allemands) arrêtés en 1942 dans le hameau du Jura où la famille s’était réfugiée. Construit sur le thème de la délation, ce roman crypto-biographique est une quête douloureuse, un roman pour que l’on n’oublie pas. Pas trop vite.

– La double vie de Chloris Locuste, Actes Sud Junior - 2000, “Les petits polars”.
Traduit en italien (Motta Junior)
Dans la collection “Les petits polars”, ce roman bucolico-fantastico-historique prend un tour volontiers humoristique. L’action nous conduit dans un château de Touraine à la recherche d’une hypothétique “Dame grise”.

– Camille Clarisse, Actes Sud Junior :
- 2000, “Raisons d’enfance”.
- 2001, même collection
- 2004, même collection, format poche
Traduit en :
- braille (CTEB, Toulouse)
- chinois (nom d’éditeur intraduisible…)
Une adolescente de 16 ans est dans le coma après un accident de scooter incompréhensible. Réel accident ? Tentative de suicide ? Son entourage témoigne, cherche à comprendre, dessine son portrait. En 4ème, des élèves sont parfois désorientés par ce récit non linéaire, mais les échanges sont particulièrement fertiles avec des classes de 3ème et de seconde.

– Sous le calme du djebel… Actes Sud Junior :
- 2003, “Les couleurs de l’Histoire”.
- 2004, même collection, format “poche”
Sélection des classes de 4ème/3ème du prix des Incorruptibles (2004/05)
- 2004, édition Les Incorruptibles.
Hélèna Kolbe, l’héroïne de “Une si petite flamme”, étudiante en sociologie, part rédiger sa thèse en Algérie, dans l’Aurès, en septembre 1954, sous la direction de Germaine Tillion. Elle vivra, au plus près, les premiers moments de l’insurrection, les débuts de l’impitoyable guerre d’Algérie.

– Le mal en patience. (coécrit avec Christian Grenier), Syros jeunesse - 2005, “Les uns les autres” - 2006, même collection.
Gulf Stream (en partenariat avec Pharmaciens sans frontières) :
- 2009, “L’histoire comme un roman”.
Roman épistolaire. Deux jeunes gens échangent des lettres : Patrick Faure, passionné et généreux, membre actif d’une équipe de “Pharmaciens sans frontières” dans Sarajevo assiégée, et Romain Clarisse, professeur de musique en Touraine, rêveur et délicat, qu’une grave intervention chirurgicale va conduire à rejoindre son ami sur place, en pleine guerre de Bosnie. Un réquisitoire contre tous les conflits armés.

– Jules Vallès, 4ème E. Syros jeunesse - 2007, “Tempo +”
Recueil de vingt courtes nouvelles construites autour de la vie intime ou cachée des élèves et des professeurs d’une classe de 4ème, dans un collège Jules Vallès géographiquement insituable et pourtant bien réel…

– Le cœur à la renverse.Le Seuil jeunesse - 2008, “Karactère(s)”
La vie sentimentale déchirée de Colin, seize ans, entre Toinette, la fille de ses voisins, et Fleur, trop jolie fille d’un notable. La famille Clarisse, auprès de tant d’autres, lutte contre la noblesse arrogante, forte de ses privilèges, et survit dans le milieu vigneron de la région parisienne (à Taverny), à l’aube de la Révolution française.

– Comme une fleur coupée…. (coécrit avec Françoise Grard)
Gulf Stream - 2008, “Les romans”
Sophie Clarisse découvre, à 18 ans, qu’elle est une enfant adoptée. L’enquête qu’elle mène secrètement sur ses origines, aidée de son frère Benjamin, les conduira d’Autriche en Hongrie, à travers le passé mouvementée de leur mère Birgit, jusqu’à la révélation de cette filiation longtemps cachée.

Extraits

1) "Le cœur à la renverse" - Le Seuil jeunesse, 2008.
… « Franchement, j’eus du mal à croire que cette fille de notable s’intéressait à nos misères, mais il n’y avait aucune raison de lui cacher la vérité.
– Allez, vous avez ben compris, mademoiselle…
– Appelle-moi Fleur. Toi, c’est Colin, n’est-ce pas ?
– …vous avez ben compris que les paysans d’par ici, les vignerons, les manouvriers, les brassiers, nous autres, on a besoin d’ça, d’la vaine pâture où on a coutume de m’ner nos bêtes. On n’a pas d’prés. Une vache, quand par chance y en a une à la ferme, comme chez nous, c’est du lait, du fromage blanc ou fermenté, un peu d’beurre. Si des chevaux y en a guère qu’chez les laboureurs, les ânes et les mulets n’manquent pas, qui pâturent de même…
Elle m’écoutait sans m’interrompre, sérieuse, attentive comme une écolière.
– …et si on n’peut plus m’ner les bêtes aux vaines pâtures du long des ch’mins ou sur les friches, elles vont crever. Et nous autres avec. L’année est mauvaise, les bêtes sont maigres, la maladie peut v’nir…
Á cet instant une voix de femme appela, qui provenait de la grande maison. Je bondis vers le roncier. Fleur se releva et sans me quitter des yeux cria vers l’appel :
– J’arrive !
Déjà un pied dans la rue, je tirai sur la manche qu’elle retenait encore :
– Tu ne me dis pas au revoir, Colin ?
Pendant que je bredouillais un vague bonsoir elle m’agrippa le cou, me plaqua un baiser sur la joue :
– Tu sens le chien… Tu reviendras ?
J’étais déjà loin. »


2) "Une si petite flamme" - Syros, 1995 - Gulf Stream, 2007
… « Nous nous arrêtions net et descendions ; la route sur laquelle cheminaient tant et tant de familles comme les nôtres fleurissait, au passage de ces oiseaux immenses et fous, de bouquets fugaces de poussière qui me terrorisaient. Il n’est pas nécessaire d’être instruite, à six ans, de l’usage des balles de mitrailleuses pour en comprendre le mortel pouvoir. Á cet âge on ne peut non plus l’oublier, peut-être aussi à cause de ma dernière…

IMAGE-SOUVENIR EN COULEURS :
Les avions ont dû arriver pendant ma sieste et m’ont réveillée. Il fait grand soleil. Le camion dans l’ombre duquel nous sommes réfugiés est arrêté sur le mauvais côté de la route bordée de peupliers. Devant nous, derrière, autant de voitures, de camions, de camionnettes, de charrettes à chevaux, de carrioles à bras qu’on peut imaginer, en cohorte dense et compacte. Je suis couchée dans le fossé, de tout mon long, et grand-mère Eva, allongée près de moi, me serre la main. J’entends grand-père Martius souffler à tateleh : « Que les raisins prient pour la santé du cep. » et tout de suite après le tonnerre montant, ponctué de rafales, des avions qui enfilent la route et ses charrois comme les perles d’un collier. Lorsque l’ombre de l’un d’eux passe sur nous si vite, si près qu’il doit frôler la cime des grands arbres, maman se couche sur moi, me couvre comme d’une dalle et, dans sa peur, m’inonde. Je n’ai pas quitté la main de grand-mère Eva ; on ne bouge plus. J’entends des cris, une bouteille qui se brise ou bien une vitre d’auto, très loin. On attend des centaines de temps et la main de grand-mère s’attiédit graduellement, dans le soleil. Une voix d’homme crie près de nous : « Je suis mouillé, j’ai du sang… ». Je suis mouillée aussi, mais pour une fois ce n’est pas de moi…

Grand-mère Eva est enterrée à Champdeniers, quelque part entre Niort et Parthenay. C’est un moine en robe brune, ceint de sa corde blanche qui lut, après grand-père Martius, les versets qu’il fallait dans la Bible familiale : « La mer n’a pas de fond et la souffrance des juifs n’a pas de rive. » conclut-il en se signant ; ce salmigondis religieux fit plaisir à tout le monde et surtout au maire, qui avait tenu à être présent.
Je pleurai, parce j’avais eu peur, parce que la mort m’avait tenu la main et que c’était froid.
Sixt - 8 et 9 juillet 1952 »

Lieu de vie

Île-de-France, 95 - Val-d'Oise

Types d'interventions
  • Ateliers d'écriture en milieu scolaire
  • Rencontres et lectures publiques
  • Ateliers d'écriture en milieu universitaire
  • Rencontres en milieu universitaire
  • Ateliers / rencontres autres publics
  • Résidences
  • Rencontres en milieu scolaire