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Les écrivains / adhérents

Serge Ritman Martin

Poésie / Essais
photo Serge Ritman Martin

Serge Ritman est né Martin en 1954 à Cholet (49). Après avoir été longtemps enseignant puis formateur d’enseignants à Cergy-Pontoise (Val d’Oise), il s’installe à Caen. Il est maître de conférences en langue et littérature françaises à l’Université de Caen-Basse-Normandie (IUFM de Basse-Normandie) et chercheur au centre de recherche « Textes, Histoire, Langage » (laboratoire LASLAR) et à l’IMEC (Institut Mémoire de l’Edition Contemporaine) où il dirige un séminaire avec Albert Dichy, directeur littéraire, intitulé « Archives, vie et théorie du langage ». Il est membre de POLART (Poétique et politique de l’art). Il anime avec Laurent Mourey et Philippe Païni la revue Résonance Générale (éd. L’atelier du grand tétras, 25210 Mont-de-Laval) dont il a pris l’initiative en 2007.
Serge Ritman a commencé à publier tardivement mais son écriture d'emblée placée sous le signe des commencements (En Herbe) porte devant elle une enfance à la fois innocente et malicieuse. Ce qui fait tout l'intérêt de ce travail dans l'époque. La diatribe sociale n'est jamais éloignée de la déclaration amoureuse mais l'une et l'autre n'ont de sens qu'en s'incorporant dans le mouvement relationnel d'un "je-tu" infini. C'est qu'une telle poésie est d'abord éthique et par là politique avant d'être l'affirmation d'une maîtrise ou d'une quête formelles. Le langage pour ce poète est d'abord la recherche de la vie, du vrai de la vie plus que de la vraie vie. Les titres font alors un parcours marquée par autant de reprises que de "muances" chères à Montaigne. On peut reprocher à cette écriture d'être discursive, de penser sans cesse sa situation ou au contraire de s'oublier, de se perdre même dans le vertige. C'est ce paradoxe qu'elle tient justement dans son mouvement, dans son passage car il n’y est jamais question de s’y affirmer ou de s’y retrouver mais toujours de s’y engager. On peut alors douter qu'une telle poésie rencontre vraiment un accueil favorable dans le paysage contemporain puisque ce dernier n'est constitué que de places et d'étiquettes. Mais n'est-ce pas la fonction du poème que de renverser les assises... Sa devise est prise à Ghérasim Luca : « s’asseoir sans chaises ».

http://martinritman.blogspot.com/
Bibliographie

Publications
– Lavis l’infini(e) avec des lavis or et argent de Colette Deblé (éd. De, 1996)
– En Herbe avec des lavis de Maria Desmée (éd. Le Dé bleu, 1997)
– Rossignols & Rouges-gorges (éd. Tarabuste, 1999)
– A Jour avec des lavis de Ben-Ami Koller (éd. L’Amourier, 2000)
– Illyriques (éd. Voix-Richard Meier, 2000)
– Scènes de boucherie (éd. Rafael de Surtis, 2001)
– Ta Résonance avec des lavis de Colette Deblé (éd. Océanes, 2003)
– De l’air (éd. l’épi de seigle, 2003)
– Ta Manière noire avec des lavis de Laurence Maurel (éd. L’Attentive, 2004)
– Non mais ! avec des collages de Danielle Avezard (éd. Tarabuste, 2004)
– Ma Retenue, petits contes en rêve avec des peintures de Ben-Ami Koller (éd. Comp’Act, 2005)
– « Correspondances et circonstances, Trois petits contes en lettres » dans Ciel nocturne, Douze poètes et nouvellistes bulgares et français (Paris/Caen, L’Inventaire, Association « Balkans-Transit », 2006) – ouvrage bilingue bulgare/français.
– Éclairs d’œil, avec des lavis de Laurence Maurel (éd. Tarabuste, 2007)
– À l’heure de tes naissances, avec des lavis de Laurence Maurel (éd. L’atelier du grand tétras, 2007)
– Ton nom dans mon oui, avec une couverture de Ben-Ami Koller, éd. Publie.net, 2010
– Claire la nuit, avec des lavis de Laurence Maurel, éd. L'atelier du grand Tétras, 2011
– Ta résonance, ma retenue, éditions Tarabuste, 2017

Et dans les revues
Contre-allées, Décharge, Europe, Nu(e), Poésie & Arts, Rehauts, Poésie & Art, Résonance générale, Sapriphage, Serta, Triages.
Poèmes traduits en grec, en bulgare et en hébreu.

Sous le nom de Serge Martin
(outre des manuels scolaires et de nombreuses participations à des colloques et collectifs ainsi qu’à la revue Le Français aujourd’hui pour laquelle il réalise une chronique sur la poésie contemporaine : bientôt une cinquantaine d’entretiens réalisés) :
– Francis Ponge (Bertrand-Lacoste, 1994)
– (avec Marie-Claire Martin) Les Poésies, l’école (PUF, 1997)
– Les Contes à l’école (Bertrand-Lacoste, 1997)
– (avec Marie-Claire Martin) Les Poèmes à l’école (Bertrand-Lacoste, 1997)
– La Poésie dans les soulèvements. Avec Bernard Vargaftig (L’Harmattan, 2001)
– (direction) Chercher les passages. Avec Daniel Delas (L’Harmattan, 2003)
– (direction) Avec Bernard Noël, toute rencontre est l’énigme (Rumeur des âges, 2004)
– L’Amour en fragments. Poétique de la relation critique (Artois Presses Université, 2004)
– Langage et relation. Poétique de l’amour (L’Harmattan, 2006)
– Rythmes amoureux. Poétique du corps-langage (à paraître)
– Quelle littérature pour la jeunesse ? (avec Marie-Claire Martin), éd. Klindsieck, 2009

Il a dirigé des ouvrages collectifs sur Bernard Noël (éd. Rumeur des âges à La Rochelle), Ghérasim Luca (éd. Tarabuste à Saint-Benoît-du-Sault) et Henri Meschonnic (éd. In’Press, Paris).

Extraits

Le poème du vertige, Serge Ritman
(inédit)

Il y a dans la nuit ton cri. Oui ! tu le répètes au moins trois fois. Je ne l’entends qu’en m’affolant. Tu cries avec les étoiles. Tu cries avec ton ventre qui déchire. Je dors dans la surdité de l’écrasement. Non ! je ne t’entends pas. Mais les étoiles traversent mon rêve. Les déchirements de ton ventre m’ouvrent les yeux. Oui ! je t’entends tomber. J’entends ton cri descendre me prendre. Dans la nuit éblouissante. Oui ! je m’accroche à ta chute. Non ! tu tombes à la vitesse de mon réveil. Et tu m’emportes dans l’oubli de ton corps. Tu m’élèves dans tes jambes qui ne tiennent plus. Non ! tes yeux ne peuvent voir derrière. Ils me renversent dans ton ciel très bas. Ils me voient au fond de tes étoiles. Je te crie que je viens. Tu ne réponds plus à mon vertige. Oui ! ton cri résonne longtemps. Et ton corps se réchauffe au mien. C’est le dos. Non ! c’est le ventre ! Je ne sais plus tellement je te tourne. Non ! tu me tournes. Oui ! tu me retournes dans tes rêves et c’est mon corps qui n’arrête pas de faire le tour de ta chaleur. Voilà que mon corps s’engourdit quand tes yeux blancs m’éclairent. C’est que nous avons étreint notre mort. Non ! ta vie tient à mon vertige que tu fais vivre. Tu vis dans cette nuit. Ta douleur crie à la mort. Ton cri ouvre au silence d’un sommeil. Oui ! d’un sommeil plein d’étoiles. Elles filent jusqu’à notre lit.

Lieu de vie

Normandie, 14 - Calvados

Types d'interventions
  • Rencontres et lectures publiques
  • Ateliers d'écriture en milieu universitaire
  • Rencontres en milieu universitaire
  • Résidences