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Les écrivains / adhérents

Juliette Mézenc

Poésie / Roman
photo Juliette Mézenc

Juliette Mézenc vit et écrit à Sète. Elle travaille régulièrement avec d’autres écrivains et artistes, en particulier Stéphane Gantelet et Cécile Portier. Ses terrains de jeu : l’écriture "entre les genres", la fiction transmédia, la performance et le vidéopoème.
Juliette Mézenc mène également de nombreux ateliers d'écriture auprès de publics très variés.

Photo de Benoit Viguier.

http://www.motmaquis.net/
Bibliographie

Littérature papier
– Journal du brise-lames, à paraître chez Publie.net en mai 2020
– Des espèces de dissolution, Editions de l'attente (2019)
– Laissez-passer, Editions de l’Attente (2016)
– Une chambre à écrire (2016) à L’Ire des marges, avec Michèle Lesbre, Sophie Poirier et Dominique Sigaud
– Elles en chambre (2014) aux éditions de l’Attente

Publication en revue
Contributions à la revue Espace(s) du CNES (n°16 et 18), à la revue Faire-part (numéro consacré à Liliane Giraudon) et à Chimères (N°88)

Littérature numérique
– Poreuse (2012, 2017 pour la version papier) chez Publie.net
– Sujets Sensibles (2009) chez Publie.net
Participation à la revue numérique D’ici Là (n°4 et n°5, n°6, n°7 et n°9, n°10)
Collaboration au site Étant donnée de Cécile Portier
Création de vidéopoèmes avec Stéphane Gantelet pour des expositions (Festival Extra !, Beaubourg 2018) et pour des sites, notamment sur Tapin2 : Une presqu'île n'est pas une île et Gimbal Lock
«Deleuze et nous», texte écrit pour Mediapart à l’invitation de Jean-Philippe Cazier
«L'heure des phrases fantômes», dans la série « Ecrire aujourd’hui» sur Diacritik
«Les métamorphoses de l’œuvre et de l’écriture à l’heure du numérique : vers un renouveau des humanités ?» : «pecha kucha» associant images et textes sur le thème «écrire web ou comment s’invente la littérature aujourd’hui», disponible en ligne sur le site de la BnF
«Le journal du brise-lames, terrain de je/u», «pecha kucha» présenté au centre Cerise à l’invitation d’Anne Savelli et disponible en ligne sur remue.net


Projets en cours
– Le Journal du brise-lames, fiction crossmédia qui se concrétise peu à peu sous différentes formes, mises en ligne sur le site Mot Maquis, expositions, performances... mais aussi FPS littéraire* qui permettra au lecteur de circuler librement dans l’œuvre, avec possibilité de faire apparaître images, sons, textes, au fil de l’exploration.
*FPS littéraire : le lecteur évolue en caméra subjective dans un environnement virtuel où lire/voyager fait gagner des points de vie.
Bourse DICRéAM CNC (2014), bourse SCAM (2015)
A paraître en version papier, numérique et jeu-vidéo en mai 2020 chez Publie.net.

– L’Almanach Mézenc (titre provisoire), almanach revisité qui a pour objet « l’épuisement » d’un territoire en particulier, le plateau ardéchois
.
Des espèces de dissolution, le Monologue de Bassoléa et l'Almanach Mézenc constitueront un triptyque écrit à partir d'un même lieu, le plateau ardéchois, et plus particulièrement le massif du Mézenc
Résidence "Création en cours" des Ateliers Médicis de janvier à juin 2017
Bourse d’écriture Occitanie Livre & Lecture (2018)
Bourse de création CNL (2019)

Lectures, performances, rencontres...
Performances à partir du FPS littéraire Journal du brise-lames, à la Bpi du Centre Beaubourg dans le cadre de la manifestation «Chercher le Texte», au Petit théâtre de la Gare (Argelès-Gazost), au CRIC (Nîmes), au Salon du livre de Casablanca, au Centre d’art La Fenêtre (Montpellier), au Marché de la Poésie (Paris), à la ZAL (Montpellier), aux Beaux Arts de Montpellier, à l’Escale du livre (Bordeaux), à la Maison de la Poésie de Nantes, au Festival Ritournelles (Bordeaux), au festival Expoésie (Périgueux)...
Rencontres autour de Des espèces de dissolution, Elles en chambre et Laissez-passer dans des festivals, Maisons de la poésie, mais aussi en universités, lycées, librairies et médiathèques

Interventions régulières à la BnF dans le cadre de rencontres entre auteurs numériques et professeurs des académies de Versailles et Créteil

Performance collective «1 2 3 D Terres» à la médiathèque Montaigne, Frontignan (2016)

Performance collective «Nous sommes tous des presqu’îles» au Centre des Arts d’Enghien dans le cadre du festival les Bains numériques # 8 (juin 2014)


Bourses, résidences et aides publiques obtenues
2019 : Bourse de création CNL pour l'Almanach Mézenc
2018 : Bourse d'écriture Occitanie Livre et lecture pour l'Almanach Mézenc
2016 : résidence « création en cours » des Ateliers Médicis pour l'Almanach Mézenc
2015 : aide à la création Région Languedoc-Roussillon pour le Journal du brise-lames, jeu-vidéo littéraire
2015 : CNC Dicréam pour le Journal du brise-lames, jeu-vidéo littéraire
2015 : résidence au chalet Mauriac pour le Journal du brise-lames, jeu-vidéo littéraire
2015 : résidence «Une chambre à écrire» (collectif «je suis noir de monde» et Escale du Livre)
2011 : bourse d'écriture Région Languedoc-Roussillon

Extraits

"Journal du brise-lames"

Ulysse s’approche de Calypso. C’est lui, ses yeux rieurs. C’est elle, la nymphe aux belles boucles. Pas de doute là-dessus. Juste tu te dis : tiens, ils sont encore vivants. Tu les vois mais tu ne sais pas qui tu es. Juste un œil qui épie. Je me dis : et moi, je suis qui ? Et puis la scène me prend et je ne me dis plus rien.
Leurs corps se rencontrent, ça fait des bruits mats parce qu’ils jouent, leurs muscles comme des écureuils dessous la peau, roux et rapides. Ils sont nus et la lumière aussi.
Scène sur fond de béton + mer. Le béton tangue sous la lutte, la mer reste de marbre. Au loin : des cyprès en feu sur la colline, de l’autre côté de l’eau. Odeur qui entête, tu te dis : j’ai aussi un nez. Le vent se lève.
Ulysse tombe sur le dos, béton qui bascule puis retrouve l’horizontalité. La déesse bouclée profite de l’avantage : à califourchon, elle vient frotter sa vulve sur le ventre puis le torse du rusé. Il rit. Elle écarte de ses doigts les grandes lèvres pour que les petites puissent glisser à leur aise. Latin, tu te souviens : les nymphes sont les petites lèvres de la vulve. Tu te dis que vraiment c’est désagréable de raisonner ainsi en plein rêve, que tu risques d’en sortir, à force. Je te ramène à la raison, tu te concentres sur l’action. Les lèvres gonflent et font vagues sur Ulysse. Elle lui parle en arabe et dans le même temps va et vient lentement sur la poitrine de son amant. Ton œil se trouble, tu voudrais chasser l’eau qui brouille la vision mais impossible, pas de mains, une aile blanche traverse ton champ de vision, c’est tout. Tu essaies de cligner de l’œil mais impossible, ton œil est fixe, sans paupière. Tu fais avec, tu te contentes de la scène troublée. Moi pareil. On voit quand même, et très distinctement, un bleu à l’intérieur de la cuisse de la nymphe. Tu te dis : une déesse ? un bleu ? puis tu te rappelles que les nymphes sont des déesses de rang inférieur. Tu comprends qu’elles peuvent se faire mal, que leur peau peut marquer. Ulysse maintenant prend à pleines mains le cul de la déesse pour la renverser dans sa bouche, comme une outre. Il boit à même son sexe, la vision se trouble encore. Calypso rêveusement se touche pendant que la verge de l’homme aux mille ruses gagne du terrain, grandit jusqu’à venir taper dans les reins de la nymphe. Elle se retourne et rit, descend d’une main le mât droit vers les testicules. Elle les cajole un moment en souriant, et puis redevient grave, joue avec sérieux : elle applique des pressions douces sur tout le sexe de son amant, on dirait une savante qui expérimente, toute à son affaire tandis qu’Ulysse tète un clitoris qui grossit. Au-delà de toute mesure. Ses joues gonflent, un prodige dans sa bouche, la bouclée suspend son jeu – alentour tout observe et attend dans la fumée acre des cyprès et du vent – et bientôt d’un tour de rein bien divin projette le marin vers le ciel et le fait tournoyer autour de son machin. Il est là-haut et soleil. Tu penses à un soleil celtique, avec les rayons qui suivent le tournoiement s’échevelant. Un soleil blanc. Stop. Corps surexposés. Stop.
Quelques lignes noires délimitent encore le contour des corps et des blocs de béton, l’horizon.
Alors, tu pousses un cri mais c’est un criaillement qui sort, le rire affreux d’un goéland.

Lieu de vie

Occitanie, 34 - Hérault

Types d'interventions
  • Ateliers d'écriture en milieu scolaire
  • Rencontres et lectures publiques
  • Rencontres en milieu universitaire
  • Ateliers / rencontres autres publics
  • Résidences
  • Rencontres en milieu scolaire