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Les écrivains / adhérents

Véronique Cohu

Roman / Nouvelle / Théâtre
photo Véronique Cohu

Je suis une fan de pataphysique, d’humour décalé, qu’il soit noir ou d’autres couleurs ! Le langage et surtout son « arrière-cour » me fascine. Woody Allen, Jacques Lacan, Raymond Devos sont des maîtres pour moi. La vie m’intrigue, avec ses cohortes d’étranges aventures que nous vivons tous. Des « scènes », des épisodes qui colorient nos existences de façon incroyable si l’on sait capter ses instants là. Une trentaine d’années dans le journalisme m’a peut-être beaucoup influencé. A moins que ce ne soit cette curiosité ébahie qui m’ait amenée à ce métier… Allez savoir ! Ma bibliothèque est truffée de polars (James Ellroy, Raymond Chandler…) et de grands classiques que j’aime revisiter (La Princesse de Clèves, La Cité des femmes, La Métamorphose…). J’aime aussi la scène, là où les planches sont censées s’enflammer. Ecrire pour être jouée, jouer car d’autres ont écrit. Le cabaret, en satire politique, est une école fantastique d’écriture, courte et alerte, à laquelle j’aime me confronter. Quel plaisir d’entendre rire et de sentir jubiler les autres ! Jongler avec les mots (le « pitch » d’un livre pour enfants que j’ai écrit mais qui n’a jamais été publié), montrer à mes contemporains la folie de la vie et dire, malgré tout, qu’il y a de chouettes choses sur cette Terre. Ne pas parler du Tarot divinatoire serait taire une source de grande inspiration. C’est d’ailleurs la carte du Mat qui accompagne l’héroïne de mon premier roman paru chez Grasset. Et rire, rire plutôt que pleurer. Et puis pleurer, pleurer, plutôt que rire. Ah oui, j’oubliais (mais je me rattrape) : rêver à l’amour rêvé. Tous ces thèmes inspirent mes écrits (nouvelles, romans, pièce de théâtre, sketches).

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Bibliographie

Roman
– « Rêvez… je ferai le reste », Grasset, mai 2014.

Nouvelles
– "Histoires courtes pour personnes raccourcies", éditions Ex Aequo, 2018
– « Traces », Prix spécial du jury, CROUS de Strasbourg, 1995

Sketches
« Meetic », « Vive le bio ! » (joués à la revue satirique Presskopf du Club de la Presse de Strasbourg, Palais des fêtes, 2008), « Psychanalyse du maire de Strasbourg », «Bienvenue à Ziziland » ( joués au Presskopf, Cité de la musique et de la danse, Strasbourg, 2010) ; « Si Germain savait ça » (joué à la revue Cactus, cabaret de La Choucrouterie, Strasbourg, novembre 2014)

Pièce de théâtre/Opérette (en attente d’une troupe et d’un compositeur) : « Aux charmes tentants »

Comédie
Actrice dans la fiction « Témoins gênants » produite par l’Action culturelle d’Alsace en 1992 et diffusée sur France 3 Lorraine en 1993
Interprète de divers sketches et chansons dans les revues cabaret Presskopf, Cactus, Théâtre de Lichtenberg.

Extraits

Extrait de « Rêvez… je ferai le reste » (Grasset, 2014)
Chapitre I
Paris-Brest
- J’entasse les billets de 100 euros dans un grand sac en toile de jute. Le
comptable se tient devant moi, raide comme un piquet. Il porte un pantalon pattes « d’eph » et il a les cheveux longs. Je tends la main vers lui. Il la remplit. Je vérifie à chaque fois. Brusquement, je lui dis : « Il en manque ! Le compte n’est pas bon ! » L’homme a un mouvement de recul. De peur qu’il ne m’échappe, je l’attrape par sa chevelure. Mais sa tignasse reste accrochée à mes doigts. Etonnée, je regarde cette espèce de scalp et me vois dans un miroir, des peintures de guerre sur le visage. Le comptable a disparu, alors que l’écho d’un ricanement rebondit sur les murs carrelés de bleu. Ah, oui, j’ai oublié de préciser : nous sommes dans un bassin, vide de toute eau.
Il y avait belle lurette que je ne guettais plus de réaction chez M. Cochart,
psychanalyste de son état. Avant, je disais « mon » psychanalyste. Ce jour-là, je me contentais d’un banal « ce ». Nous nous connaissions trop bien lui et moi.
Notre vieux couple était en déliquescence. Je n’arrivais même pas à le haïr, c’est dire ! Le transfert n’aura donc pas lieu. Mes rêves, qu’il a toujours pris pour des divagations sans intérêt, n’ont jamais suscité que de brefs sursauts chez lui. Il est vrai que le sexe y était généralement absent. En tout cas pour celui qui ne sait pas lire entre les lignes… Et monsieur faisait partie de ceux, nombreux, qui s’éveillent à l’audition de certains mots simples et crus. Trop facile pour moi. Je m’interdisais de céder à la tentation de parsemer mes songes d’obscénités imaginaires pour qu’il retienne « quelque chose de mes propos ».

Lieu de vie

Nouvelle-Aquitaine, 33 - Gironde

Types d'interventions
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