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Les écrivains / adhérents

Elise Thiébaut

Roman / Nouvelle / Essais
photo Elise Thiébaut

Elise Thiébaut est née en 1962. Elle écrit des essais d’auto-non-fiction qui mêlent enquête documentaire et expérience personnelle – à propos des règles, de l’identité nationale, de l’ADN ou de la ménopause.
Il lui arrive aussi d’écrire des nouvelles, des livres pour la jeunesse et parfois des spectacles pyrotechniques monumentaux ou des pièces de théâtre en kit.
Elle a enfin signé dans le métro parisien plusieurs centaines de panneaux qui racontent l’histoire des stations et les dessous de la capitale.
Depuis 20 ans, elle pense terminer un roman qui change de titre, de personnages et d’intrigue dès qu’elle a le dos tourné : Artemis monde. Cela finira peut-être par faire un livre ou un recueil de nouvelles.
En attendant, elle a une vie normale.

Bibliographie

Essais
– Ceci est mon sang, petite histoire des règles, de celles qui les ont et de ceux qui les font. Ed. La Découverte. Janvier 2017. Traduit en Italie (Einaudi, janvier 2018), Espagne (Hoja de Lata, Mai 2018), Argentine (Hekht Libros, mai 2018), traductions en cours pour parution en 2018 : coréen, chinois (mandarin) et turc.
– Feux royaux à Versailles, avec Raphaël Masson. Actes Sud, 2008.
– Le Théâtre du feu, Actes Sud, 2003.

Jeunesse
– Les règles… quelle aventure ! illustrations de Mirion Malle, Ed. La ville brûle. Novembre 2017. Traduction en cours : coréen.
– J’appelle pas ça de l’amour, contre les violences dans les relations amoureuses, Syros (mai 2007), avec A. Boussuge.
– Si j’étais présidente, des femmes en politique, Syros (mars 2007), avec A. Boussuge.
– Le Pacte d’Awa, pour en finir avec les mutilations sexuelles, 2006, Syros, avec A. Boussuge.
– Mokhtar et le noyer centenaire, livre pour enfants, Larousse, 1983

Ouvrages collectifs
– Des femmes qui font bouger l’Afrique, Collectif, 2005, Tiresias
– Paris, au nom des femmes, ouvrage collectif, Descartes et Cie, 2005.

Fiction
– Le Guide pratique de l’apocalypse, nouvelles, éditions Quintette, 2000.

Extraits

Ceci est mon sang, petite histoire des règles, de celles qui les ont et de ceux qui les font, 2017, Ed. La Découverte
« Bien que nous soyons déjà bien engagés dans le troisième millénaire, que nous soyons allés sur la Lune à sept reprises entre 1969 et 1972 et que nous envisagions aujourd’hui sans rire de coloniser la planète Mars, on ne sait toujours pas exactement pourquoi les femmes ont leurs règles chaque mois. La fabrication d’une couche épaisse d’endomètre pour accueillir un ovocyte qui, la plupart du temps, sera évacué sans être fécondé ne peut que laisser perplexe, car le gâchis est important. L’espèce humaine n’est cependant pas la seule à avoir choisi cette voie bizarre. D’autres primates, comme le chimpanzé ou le bonobo, sont soumis à la dure règle du sang menstruel, de même que certaines races de chauve-souris, dont le caractère sanguinaire ne vous aura pas échappé, et qu’un petit animal insectivore, le macroscélide de Peters, connu en Europe sous le nom de musaraigne à trompe et dont la particularité, outre d’avoir des règles, est de se déplacer en faisant des bonds.
La plupart des autres mammifères procèdent de façon moins sophistiquée : l’œstrus, c’est-à-dire la période de reproduction, se situe durant des chaleurs clairement indiquées sur l’emballage, si je puis dire, et qui se déroulent suivant des saisons bien précises. Par mille signaux, cris, émissions hormonales et feulements explicites, la femelle dit : « Je suis disponible, j’ai un œuf à féconder, allez-y les gars et que le meilleur gagne. »

Le Guide pratique de l’apocalypse, 2001, Ed. Quintette
« S’agissant de survivre à une guerre totale, planétaire, où la plupart de vos amis, amours et relations d’affaires ont certainement péri, posez-vous d’abord cette question : « Où est passé mon caleçon? »
Par une telle chaleur, mieux vaut certes garder son sang-froid, mais ne profitez pas de la hausse brutale de la température pour vous exhiber sottement dans les rues. Il faut rester digne dans l’adversité. Les agonisants ont le droit de mourir en paix, sans devoir subir le spectacle affligeant de votre nudité. Ce n’est pas le moment de révéler à l’humanité la taille ridicule de votre pénis (ou pour vous, Madame, la cicatrice de vos trois césariennes). Un désastre par jour, c’est bien suffisant. Concentrez-vous donc sur la fin du monde, au lieu de tout ramener à votre personne. Comme son nom l’indique, un survivant doit se hisser au-dessus du commun, non seulement parce que le hasard peut faire de lui le seul représentant d’une race éteinte, mais aussi parce qu’il se doit d’incarner ce que l’humain a de meilleur.
Si, en dépit de vos efforts, il vous est impossible de mettre la main sur le caleçon, nous vous déconseillons de recourir à des artifices pour le remplacer — comme l’application sur vos parties intimes d’une feuille de vigne. D’une part, vous aurez le plus grand mal à dénicher une feuille de vigne dans ce bordel. D’autre part, avec l’énervement, il vous sera très difficile de la dérouler sans la casser, et après vous ne saurez pas quoi faire du riz. »

Lieu de vie

Île-de-France, 93 - Seine-Saint-Denis

Types d'interventions
  • Ateliers d'écriture en milieu scolaire
  • Ateliers / rencontres autres publics
  • Résidences
  • Rencontres en milieu scolaire