Contenu | Navigation | Politique d'accessibilité | Crédits Lettre internet

Les écrivains / adhérents

Leïla Sebbar

Roman / Nouvelle / Essais / Jeunesse / Récits

Leïla Sebbar est née à Aflou (Hauts-plateaux) en Algérie, d'un père algérien et d'une mère française, tous deux instituteurs. À Aix-en Provence puis à Paris, elle poursuit des études supérieures de lettres (elle centre son travail de recherche sur les représentations du « bon nègre » dans la littérature coloniale du XVIIIe siècle et sur l'éducation des filles au XIXe Siècle.) Elle vit aujourd’hui à Paris, où elle collabore à diverses revues littéraires.

Brune, frisée, les yeux bruns. De ma mère française, j’ai le nez gascon, de mon père algérien, j’ai les pommettes hautes et le teint mat.
Une enfance enfermée dans la Colonie et la guerre, m’a imposé le regard prédateur de l’écrivain.

Thèmes
L’exil, les exils.
Thèmes récurrents d’un livre à l’autre qu’il s’agisse de nouvelles, romans, récits autobiographique. Autant de variations sur ce sujet à la fois intime et politique. J’écris en français, ma langue maternelle, la langue de ma mère, une littérature étrangère, une littérature du fragment.

http://www.leila-sebbar.fr
Bibliographie

Essais
– On tue les petites filles, Stock, 1978.
– Le pédophile et la maman, Stock, 1980.
– Lettres parisiennes, Autopsie de l'exil, avec Nancy Huston, Barrault, 1986 ; J’ai lu, 1999.
– L’Arabe comme un chant secret, Bleu autour, 2007.

Nouvelles
– La négresse à l'enfant, Syros, 1990.
– La jeune fille au balcon, éd. du Seuil, Paris, 1996. Points Virgule, Seuil, 2001, Points Seuil, 2006.
– Le baiser, Collection « Courts Toujours » Hachette, Paris, 1997.
– Soldats, éd. du Seuil, Paris, 1999, Points virgule, Seuil, 2004.
– Sept filles, Thierry Magnier, 2003.
– Isabelle l’Algérien, Un portrait d’Isabelle Eberhardt, dessins de Sébastien Pignon, Al Manar-Alain Gorius, 2005.
– L’habit vert, Thierry Magnier, 2006.
– Le peintre et son modèle, Al Manar-Alain Gorius, 2007.
– Le ravin de la femme sauvage, Thierry Magnier, 2007.
– Le Vagabond, Louisa, La Blanche et la Noire, Bleu autour, 2009
– L'écrivain public, éd. Bleu autour, 2009
– Aflou, djebel Amour (en collaboration), éd. Bleu autour, 2010

Romans
– Fatima ou les Algériennes au square, Stock, 1981, Elyzad, 2010
– Parle mon fils, parle à ta mère, Stock, 1984, Thierry Magnier, 2006.
– Shérazade, 17 ans, brune, frisée, les yeux verts, Stock, 1982, Bleu autour 2012.
– Le chinois vert d'Afrique, Stock, 1984 ; Folies d’encre, Eden, 2002.
– Les carnets de Shérazade, Stock, 1985, Bleu autour, 2012.
– J.H. cherche âme-sœur, Stock, 1987.
– Le fou de Shérazade, Stock, 1991.
– Le silence des rives, Stock, Paris, 1993. (Prix Kateb Yacine).
– La Seine était rouge. Paris, octobre 1961, Thierry Magnier, 1999, 2003, Babel Actes sud 2009.
– Marguerite, Folies d’encre, Eden, 2002, Babel Junior, Actes Sud, 2007.
– Je ne parle pas la langue de mon père, Julliard, 2003.
– Les femmes au bain, Bleu autour, 2006 - édition augmentée 2009
– Mon cher fils, éd. Elyzad, 2009
– Une femme à sa fenêtre nouvelles du grand livre du monde, dessins de Sébastien Pignon, ed. Al Manar-Alain Gorius, Paris, 2010
– La confession d'un fou, Bleu autour, 2011
– L'Orient est rouge, éditions Elyzad, 2017
– Sous le viaduc, Bleu autour, 2018

Carnets de voyages
– Mes Algéries en France, Carnet de voyages, préface de Michelle Perrot, Bleu autour, 2004.
– Journal de mes Algéries en France, Bleu autour, 2005.
– Métro, Instantanés, éditions du Rocher, 2007.
– Voyage en Algéries autour de ma chambre, Bleu autour, 2008.

En collaboration
Recueils de nouvelles et récits d’enfance :
– Paris-Dakar, autres nouvelles, Souffles, 1987.
– Voies de pères, voix de filles, Maren Sell et Cie, éditions, 1988.
–Les meilleures nouvelles de l'année 89-90, Syros, 1990.
– Un siècle de nouvelles franco-maghrébines, Minerve, 1992.
– Nouvelles de la guerre d'Algérie, trente ans après, Nouvelles- Nouvelles, Le Monde éditions, 1992.
– Une enfance d'ailleurs, 17 écrivains racontent, recueil dirigé par Nancy Huston et Leïla Sebbar, Belfond, 1993 ; J’ai lu, 2002.
Algérie, textes et dessins inédits pour l’Algérie (éd. Le Fennec, Casablanca, 1995).
– Une enfance algérienne, recueil dirigé par Leïla Sebbar, Collection Haute Enfance, Gallimard, 1997 ; Folio, 1999.
– Une enfance outremer, recueil dirigé par Leïla Sebbar, Points Virgule, Seuil, 2001.
– Journal intime et politique¸ Editions de l’Aube, 2003.
– Les Algériens au café¸ recueil dirigé par Leïla Sebbar, dessins de Sébastien Pignon, Al Manar-Alain Gorius, 2003.
– Mon père, collectif dirigé par Leïla Sebbar, éditions Chèvre-feuille étoilée, 2007.
– C’était la France, en Algérie avant l’indépendance, collectif dirigé par Leïla Sebbar, éditions Gallimard, collection Témoins, 2007.
– Ma mère, collectif dirigé par Leïla Sebbar, éditions Chèvre-feuille étoilée, 2008.
– Une enfance corse, Leïla Sebbar, Jean-Pierre Castellani, éd. Bleu autour, 2009
– Enfances tunisiennes, Leïla Sebbar, Sophie Bessis, éd. Elyzad, 2010

Albums de photographies
– Des femmes dans la maison, anatomie de la vie domestique, Dominique Doan, Luce Pénot, Dominique Pujebet, Nathan, 1981.
– Génération métisse, Amadou Gaye, Syros, 1988.
– Femmes des hauts-plateaux, Algérie 1960, Marc Garanger, la boîte à documents, 1990.
– Marseille, Marseilles, Yves Jeanmougin, Parenthèses, 1992.
– Val Nord, fragments de banlieue, Gilles Larvor, nouvelles Leïla Sebbar, Au nom de la mémoire, 1998.
– Femmes d’Afrique du Nord, avec Jean-Michel Belorgey, cartes postales 1885-1930, Bleu autour, 2002, avec Christelle Taraud, 2006.
– Algériens, frères de sang, Jean Sénac, Lieux de mémoire, Yves Jeanmougin, Métamorphoses, Marseille, 2005.
– Il dort, Vivre par terre, Philippe Castetbon, ed. Tirésias, 2002.

Jeunesse
– Ismaël, roman, Je Bouquine, illustrations de Tito, Bayard Presse, 1986.
– J’étais enfant en Algérie, Alger. Juin 1962, éditions du Sorbier, Paris, 1997.
– Étude dirigée par Michel Laronde, Leïla Sebbar, L’Harmattan, 2003.

Des essais et des romans ont été traduits en italien, anglais, néerlandais ; des nouvelles ont été traduites en arabe, allemand, anglais, catalan, italien, tchèque.
Diffusion d’une pièce de théâtre : Les yeux de ma mère, France-Culture, avril 1994. Réalisateur Claude Guerre, comédienne Claire Lasne (Prix Italia pour l’interprétation).
Traduction en anglais, UBU Theater, New York, 1998.
Les éditions Kaléidoscope, Copenhague, 2000.

Extraits

Extrait de L’ombre de la langue
D'abord, depuis le premier jour au monde et pour toujours, il y a la langue de ma mère, la belle langue de France. Claire, lumineuse. Les mots de la lumière et des Lumières. Je la parle, je l'écris, je l'aime. On m'apprend qu'elle dit, et elle seule, la Justice, l'Égalité, la Fraternité. Pourquoi je ne le croirais pas ? Elle raconte des histoires d'amour anciennes et nouvelles, les histoires que je lis dans les livres, il y a beaucoup de livres, partout. Je vis les livres et le monde, les pays loin, au-delà des mers, jusqu'aux terribles hivers du grand Nord. Du pays qui est le mien, je ne lis rien. Il m'arrive de le voir, je ne suis pas sûre de le regarder, attentive aux seuls pays des livres.
Le pays de ma naissance, le pays de mon père n'est pas le pays de mes livres, ceux que je lis (plus tard, bien plus tard, j'écrirai et ce pays-là ne quittera plus mes livres. En attendant…). Rien, ni les mots ni les pages, n'éclairent le pays de mon père. Pourtant le ciel est bleu, la mer est bleue et le soleil. Mon père appartient à sa langue, la langue absente qu'il retient. Mon père tient sa langue dans l'ombre. Elle ne parle pas, ne chante pas, ne légende pas. Il laisse à l'autre langue un vaste territoire qu'elle confisque pour l'occuper et le féconder.
Je suis née dans une maison où la langue de France est la Langue. La langue arabe n'a pas droit de maison ni d'école. Mon père garde la langue de sa mère dans une terre obscure, interdite, qu'il garde de la langue séduc-trice. Pas de rivalité entre l'une et l'autre. L'ombre de la langue arabe la préserve. Comme s'il devait taire une langue secrète, clandestine, mon père fait silence. La langue de mon père est maudite ? C'est ce que je crois quand je franchis la clôture et parce que c'est la guerre. Mon père m'aurait protégée du diable ? Les filles de la colonie me le disent, l'autre langue, la sournoise, la félonne, langue de l'enfer sous terre, la langue de mon père est maudite et avec elle son peuple, pas sa terre conquise, la terre est française, la langue algérienne.
Ainsi, la langue de ma mère, mon père l'aime, il aime ma mère, n'est pas la langue de lumière porteuse de Jus-tice, Égalité, Fraternité…

Lieu de vie

Île-de-France, 75 - Paris

Types d'interventions
  • Rencontres et lectures publiques
  • Rencontres en milieu universitaire
  • Rencontres en milieu scolaire