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Les écrivains / adhérents

Françoise Cloarec

Roman / Essais / Jeunesse
photo Françoise Cloarec

Peintre, psychanalyste et écrivain Françoise Cloarec est née et vit à Paris. Depuis plusieurs années elle poursuit une réflexion sur la création. Elle a consacré plusieurs études à des femmes artistes telles que Séraphine de Senlis, sujet de sa thèse de doctorat et Camille Claudel. Elle est l’auteur de Séraphine, la vie rêvée de Séraphine de Senlis, mais elle a aussi écrit plusieurs livres dont les thèmes ont à voir avec le Proche-Orient, en particulier la Syrie : Bîmâristâns, lieux de folie et de sagesse, Syrie, un voyage en soi, Le Caravansérail, Le Temps des consuls et Désorientée. Ses peintures font cohabiter différents mondes, religions, cultures et civilisations. La Syrie y est souvent évoquée derrière les traits gris et rugueux des statues de Mari. Celles-ci voisinent alors avec d’autres personnages vivants ou inanimés, d’époques plus ou moins lointaines, ou plus ou moins incertaines. Lorsqu’ils ne s’ignorent pas, les regards de ces figures se croisent, s’étonnent de partager le même espace sur la toile.
Docteur en psychopathologie, elle travaille comme psychologue clinicienne et psychanalyste à l’hôpital psychiatrique de Ville Évrard.
Diplômée de l’École Nationale des Beaux Arts de Paris, elle a exposé à de nombreuses reprises, entre autres, au Musée des Beaux-arts de Gaillac, octobre, novembre, décembre 2011, à Alep pendant la semaine de la Francophonie en avril 2008, à la Galerie Europia à Paris en octobre 2005, à Damas, en juillet 2001, à l’Orangerie du Sénat en août 2000…

http://www.francoisecloarec.com
Bibliographie

Essais
– L’Âme du savon d’Alep, éditions Noir sur Blanc, mars 2013
– Storr, architecte de l'ailleurs, éditions Phébus, octobre 2010.
– Séraphine, La vie rêvée de Séraphine de Senlis, 2008, Editions Phébus.
– Le Temps des consuls, L’Échelle d’Alep sous les Ottomans, essai. Editions l’Harmattan, novembre 2003.
– Syrie, un voyage en soi, Récit, Editions l'Harmattan, mars 2000, collection Ecritures.
– Bîmâristâns, lieux de folie et de sagesse, La folie et ses traitements dans les hôpitaux médiévaux au Moyen-Orient, essai. Editions l’Harmattan, novembre 1998, collection Comprendre le Moyen-Orient.

Romans
– Désorientée, Roman-récit de voyage, Editions l’Harmattan, septembre 2006, collection Ecritures.
– Le Caravansérail, Roman, Editions l’Harmattan, février 2002, collection Ecritures.
– De père légalement inconnu, éditions Phébus, 2014

Articles
– Camille Claudel, artiste statuaire, dans Camille Claudel, de la vie à l’œuvre, Regards croisés, actes du colloque de Cerisy, L’Harmattan, 2008.
– La Syrie vue à travers le regard d’un écrivain français, dans : La Syrie Autrement, collectif, éditions Europia, Paris, 2005.
– Déchiffrement, dans Ougarit, la terre, le ciel, collectif, éditions La Part des Anges, octobre 2004.
– Artistabestatuaria, Me cayo et veinte, École Lacanienne de Psychanalyse, n°6, Dos Claudel de variados rostros, automne 2002.
– La Maison de Santé de Ville-Evrad, épilogue du livre de Danielle Arnoux : Camille Claudel, l’ironique sacrifice, EPEL, 2001.
– Séraphine Louis, « La sin rival », llamada, Séraphine de Senlis. Me cayo et veinte, École Lacanienne de Psychanalyse, n°2, El arte, el artificio. Automne 2000.

Extraits

(…) Cheminée rouge et noir légèrement inclinée vers l’arrière, le Cyrenia fait route vers la France, il prend la direction du golfe de Siam. À bord, sept cent cinquante enfants. Pour la vie, l’exil aura une odeur : celle d’un port, de la chaleur, du vent du large.
Du pont, les enfants devinent encore la végétation, les maisons. Ils laissent au loin une terre inquiétante et fascinante. Insensiblement, ils commencent à renoncer à une part d’eux-mêmes.
La beauté du ciel, presque mauve, et la couleur de la mer ne sont rien à côté de la réalité brutale.
Le « beau voyage » commence. Quatre semaines sur la mer.
Un bateau trace, sous un ciel démesuré avec à bord des enfants vulnérables et soudés qui, dans la rumeur des vagues, passent des pleurs à l’excitation.
Extrait de De père légalement inconnu

(…) L'attirance pour le passé ressemble à une quête de source lointaine, comme une réponse à une question qui n'a jamais été posée. Tout l'imaginaire particulier qu'évoquent les ruines devenait sujet à mélancolie dans un lien avec la mémoire et la mort. Mourir là, dans les ruines ; penser, savoir, que l'incomplétude ne pouvait se satisfaire que de la mort.
Ailleurs, loin de chez soi, les choses que l'on rencontre, celles qui font de l'effet, sont peut-être celles que l'on a déjà dans la tête. Elles sont là d'une autre façon, mais déjà là. L'étrange, c'était de rencontrer au-dehors cet intime que l'on détient à l'intérieur. Surtout si on ne peut pas le nommer.
Il y avait là tellement d'absence et de présence confondues que cela résonnait étrangement, du côté du manque qui s'était inscrit en moi. Pourtant, face à l'afflux de sensations, j'avais le sentiment d'être là où il fallait que je sois, de ne pas m'être trompée d'endroit.
Peut-on s'éprendre d'un paysage ?
Extrait de Syrie, un voyage en soi

(…) Accroupie, pliée en deux, comme prostrée sur l’immense châssis recouvert de toile de jute posé à même le sol, Séraphine s’empresse de disposer là une couleur. Une couleur pure, lumineuse, vive.
Seule sa main droite est en mouvement. Séraphine est la proie de pensées qui l’occupent sans cesse. Son regard s’absente par instant puis revient fixer la toile. La forme s’impose, le ton est juste. Il faut remplir le vide. Les pensées, les peurs deviennent couleurs.
La nuit convient mieux à Séraphine pour travailler. Les sollicitations extérieures se sont tues. Les folles qui la persécutent la journée sont couchées. Hier soir, une fois de plus, elle a entendu leurs sabots dans le froid de la cour de la brasserie Fruitier, juste en bas. Elles sont montées au premier étage, jusqu’à la porte verrouillée. Catherine, la servante du baron, en tête. Le bois de l’escalier a vibré, craqué. Sur le palier blafard, éclairé d’une pauvre ampoule, elles ont crié des injures, déversé le fiel de leurs mensonges, vomi leur venin. Séraphine a retenu sa respiration, entendu les pulsations de son cœur, elle a lutté contre la peur qui l’envahit. Elle a vérifié les cadenas qui barricadent la porte, ses doigts ont suivi les maillons de la chaîne un à un.
Elle a attendu.
(…)Les couleurs triomphantes, les formes surtravaillées, avec de plus en plus de finesse, se posent, se superposent. Il y a du tigré, du moucheté, du velu, du chevelu, du rayé, de l’écailleux, du cachemire, du pois, du bariolé dans les tableaux de Séraphine. On dirait que ça ondule dans les nervures, que ça vibre dans la ramure, que ça grouille dans les fleurs, dans les arbres, les feuilles, les fruits. Des insectes, des oiseaux, des plumes, faisans, paons, pintades, apparaissent, se bousculent. Séraphine fait vibrer les teintes, superpose les couches, les empâtements.
Elle se permet tout.
Extrait de Séraphine, la vie rêvée de Séraphine de Senlis

Lieu de vie

Île-de-France, 75 - Paris

Types d'interventions
  • Ateliers d'écriture en milieu scolaire
  • Rencontres et lectures publiques
  • Rencontres en milieu universitaire
  • Ateliers / rencontres autres publics
  • Résidences
  • Rencontres en milieu scolaire