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Les écrivains / adhérents

Patrick Pécherot

Roman / Nouvelle / Polar / Récits
photo Patrick Pécherot

Né en 1953, à Courbevoie, Patrick Pécherot a exercé plusieurs métiers dans le secteur social, le monde syndical et l’information. Il publie son premier roman, Tiuraï, en 1996, à la Série Noire Gallimard. En 2002 il obtient le Grand Prix de Littérature Policière pour Les Brouillards de la Butte, premier volet d’une trilogie sur le Paris populaire de l’entre deux guerres. En 2009, Tranchecaille, polar dans les tranchées de 1917, obtient le trophée "813" du meilleur roman noir francophone. En 2011, avec L’homme à la carabine, il brosse le portrait d’André Soudy, le plus jeune membre de la bande à Bonnot. Flâneur impénitent, il signe, en 2012, un Petit éloge des coins de rue, invitation à la balade dans les quartiers du quotidien de la banlieue parisienne, et, en 2018, Lettre à B., déambulation dans le Brest de la guerre et le cinéma d’alors. En 2015, Une plaie ouverte, autour de la Commune de Paris, obtient le prix Transfuge du meilleur polar français. Son dernier roman, Hével, paru en 2018, a reçu le prix Marcel Aymé.
Patrick Pécherot a également publié plusieurs romans jeunesse, nouvelles et scénarios de bandes dessinées. Passeur de livres, il intervient fréquemment en milieu scolaire et pénitentiaire Depuis 2016, il a collaboré à plusieurs reprises à l’émission de Stéphanie Duncan, Autant en emporte l’histoire, sur France Inter.
A travers les différents genres qu’il aborde, il décline son thème de prédilection, la mémoire, et son attirance particulière pour les atmosphères.


photo : Francesca Mantovani/Gallimard

http://www.pecherot.com
Bibliographie

Aux éditions Gallimard (Série Noire, Folio et Collection Blanche)
– Tiuraï 1996
– Terminus nuit 1999
– Les Brouillards de la Butte (2001) Grand Prix de Littérature Policière 2002
– Belleville Barcelone (2003)
– Boulevard des Branques (2005)
– Soleil noir (2007)
– Tranchecaille (2008) Trophée 813 2009
– L’homme à la carabine (2011)
– Petit éloge des coins de rue (2012)
– Une plaie ouverte (2015) Prix Transfuge 2015
– Hével (2018) Prix Marcel Aymé 2018, Prix Mystère de la critique 2019

Aux éditions Casterman
Avec Jeff Pourquié :
– Des méduses plein la tête (2000)
– Ciao Pékin (2001)
– Vague à lame (2003)
Avec Joe G Pinelli :
– Das Feuer (2018)

Chez d'autres éditeurs
– L’affaire Jules Bathias (Syros 2006, Larousse 2017)
– Le voyage de Phil (Syros 2009, Scup 2017)
– Dernier été (nouvelles, Scup 2017)
– Lettre à B. (Petit écart 2018)


Extraits

Tranchecaille
« C’est un calvaire planté dans le cimetière d’Ancourt. Noir et de poussière et de suie. Noir de la pluie qui descend comme un rideau sale sur les tombes éventrées. Depuis deux jours, elle dégouline sur les hommes, les bêtes et les pierres. Sur les morts, aussi, qu’elle barbouille comme des masques de carnaval. Il en est qui sont sortis de terre, moussus et décharnés. Leurs orbites font de grands vides qui leur donnent des airs d’étonnement. Le canon s’est tu mais le silence hésite encore. C’est le bruit de l’eau dans les mares creusées par les obus. Le débordement d’une gouttière crevée. Le petit tambour des gouttes sur la capote d’un soldat le visage dans la boue. Il y a des lambeaux de fumée qui s’accrochent aux arbres calcinés, des nuages gros comme des chagrins et des pierres renversées. Au milieu de tout ça, il y a le calvaire. Et le Christ, à ses pieds, arraché à la croix. Les bras écartés sur le vide. On dirait un de ces hommes oiseaux qui s’élancent dans l’air, certains de s’y envoler. A le voir ainsi tombé, c’est une grande misère qui vous prend. Vous avez connu l’horreur, les copains hachés par la mitraille. Les corps qui se décomposent, pendus aux barbelés, les mourants qui appellent leur mère, des jours durant, entre les lignes, jusqu’à ce qu’un tir les achève. Parce qu’il faut bien que quelqu’un le fasse, mon Dieu. Et ce quelqu’un, c’est vous. »

Soleil noir


« En me voyant sortir, Simon a cet infime plissement des paupières qui ressemble à un signe de connivence. Comme on s’en échange derrière les barreaux des maisons d’arrêt. Dans des cellules de neuf mètres carrées où on a logé très exactement huit types, avec leurs huit vies fêlées, qui attendent depuis des mois la date d’un jugement. Pour tuer le temps, ils ont leurs huit transistors réglés sur huit FM différentes, une télé avec ses chaînes qui sont autant d’occasion de se foutre sur la gueule, huit couchettes dont deux matelas au sol qu’il faut glisser sous les châlits dans la journée, et alors, où s’asseoir, bordel de merde, où s’asseoir ? Histoire de faire bonne mesure, ils ont aussi un chiotte, unique, culotté jusqu’à la lunette. Tout ça dans leurs neuf mètres carrés où huit montres bracelet égrènent quatre vingt six mille quatre cents secondes quotidiennes. Ce qui doit bien faire vingt quatre heures sur vingt quatre pour être à cran. »

Lieu de vie

Île-de-France, 92 - Hauts-de-Seine

Types d'interventions
  • Rencontres et lectures publiques
  • Ateliers / rencontres autres publics
  • Rencontres en milieu scolaire