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Les écrivains / adhérents

Stéphane Daniel

Roman / Jeunesse
photo Stéphane Daniel

Je suis né en Bretagne, juste après le départ de Youri Gagarine pour l’espace. Ma naissance ne me rajeunit pas. Après des études d’une éprouvante banalité, je suis devenu instituteur en 1984. En parallèle, j’ai continué à écrire une œuvre d’une telle confidentialité que j’avais moi-même du mal à me relire et entamé l’écriture de romans pour la jeunesse. Le premier écrit fut le premier publié. Que ceux qui se souviennent que c’était en 1993 lèvent le doigt (eh ! papa, je te parle !). J’ai même publié un texte pour adultes, Au Bonheur des Pères, mais il parle des enfants, c’est de la triche.
Depuis, j’en ai enchaîné d’autres, une bonne quarantaine à ce jour, pour tous les âges. Maintenant qu’ils sont écrits, il ne reste plus qu’à les lire. J’ai quand même fait le plus gros du boulot me semble-t-il. En dégager les thèmes principaux est acrobatique car c’est plutôt un travail de lecteur. Je crois qu’ils parlent de relations humaines, ils ne sont dans l’ensemble ni gais ni tristes mais gristes. Ils posent des questions, peut-être. Que signifie être un père, un fils, un lâche, un courageux ? Et j’en oublie. Exprès.
Quand elles se terminent par le mot magique, j’accepte les rencontres en écoles, en collèges, en lycées, en bibliothèques, en médiathèques. La liste s’arrête là car les invitations en boulangeries sont rares. Ceci étant, si le pain est frais, c’est oui.
J’écris pour savoir si je suis écrivain. Ce n’est rien de le dire.

Bibliographie

Littérature pour la jeunesse
– Un Tag pour Lisa, Casterman Romans, 1993
Prix des Bobigneries - Prix de la Ville d’Evreux
– Les Visiteurs d’Outre-Tombe, Rageot Cascade Policier, 1994
Prix Henri Matisse - Choisy le Roi
– Le Secret de Monsieur Verlan, Casterman Romans, 1995
Prix des Incorruptibles
– Quercy Rap, Casterman Romans, 1995
– Un Tueur à la Fenêtre, Rageot Cascade Policier, 1996
– Deux Maîtresses pour une Rentrée, Rageot Cascade, 1996

1997
– La Guerre des Papas, Editions du Bastberg Indigo
– La Colo des timides, Casterman Romans
– Ping Pong au camping, Rageot Cascade
– Mensonge mortel, Rageot Cascade Policier
Prix Littéraire des Vosges du Jeune Lecteur

1998
– L’Enfer du samedi soir, Rageot Cascade Policier
– La Vengeance de Kâlî, Rageot Cascade Policier (Nouvelle)
– Le Petit Alphonse attend sa maman, Casterman Romans

1999
– Le Secret de l’agent secret, Rageot Cascade Policier Junior

2000
– Rollers de choc, Rageot Cascade
– J’adore les anniversaires, Rageot Cascade Arc en ciel
– La Soupe à la grimace, www.olympio.com

2001
– Le Champion des papas, Rageot Cascade Arc en ciel - Prix Opalivres Le Touquet (Niveau CE)
– Marchands de Sommeil, Casterman Romans
– Carton Noir, Magnard Jeunesse Les Policiers
Prix des Dévoreurs de Livres - Evreux

2002
– Opération chenille, Editions Thierry Magnier Romans
– Miss Casse-Cou, Rageot Cascade
– Future Star, Revue D’LIRE Bayard Presse (n° de septembre)
– Opération Cobra, Editions Thierry Magnier Romans
– SuperKid, Rageot Cascade Arc en ciel
– L’écrivain mystère, Rageot Cascade Policier Junior
Prix littéraire jeunesse du Véron
– Lettres au Père Noël (Nouvelle dans le recueil collectif Cadeau mortel pour Noël ) Rageot Cascade Magnum

2003
– Opération corbeau, Editions Thierry Magnier Romans
– Carton Noir, Magnard Jeunesse (Grand Format)
– Népenthès, (Nouvelle dans le recueil collectif Noël sans frontières) Rageot Cascade Magnum

2004
– Piensa en mi, (Nouvelle dans le recueil collectif Parle-moi d’amour) Rageot Cascade Magnum
– Bande de menteurs, Rageot Cascade
– L’été de Fort Alamo (Nouvelle dans le recueil collectif Crimes glacés) Rageot Cascade Magnum
– L’écrivain mystère, Rageot Cascade (réédition)
– Piégé, Bayard Presse Revue D’LIRE (n° de décembre)

2005
– Le Chevalier Têtenlère, Rageot Cascade Arc en ciel
Prix des enfants de l’Estérel Catégorie Romarin
Coup de cœur Salon du Livre de Saint-Martin-De-Crau
– Avant qu'il soit trop tard, Rageot Heure Noire
– Un agent très secret, (Le Secret de l’Agent Secret) Rageot Cascade (réédition)
– Lettres au Père Noël, dans Cadeau mortel Rageot Heure Noire (réédition)
– Le mystère Malala, Casterman Romans Junior (Les Mousquetaire de Belleville 4) – Prix littéraire de la citoyenneté 2006/2007
– Un cadeau pour le Père Noël, Albums Duculot - Album illustré par Olivier Latyk

2006
– Future Star, (réédition) Magnard Tipik
– Gaspard in love, Rageot Métis
– La fille aux yeux noirs, Bayard poche
2006 – Prix Bouqu'en Stock 2007/2008, catgorie 5-4

2007
– Souriez, vous êtes braqués, D'LIRE Bayard Presse
– Un Tueur à la Fenêtre, Rageot Heure Noire (réédition)

2008
– Un amour de perroquet, Rageot Petit Roman
– L'écrivain mystère,Rageot Heure Noire (réédition)

Littérature pour adultes
– Au Bonheur des Pères, Bayard Editions

Extraits

Extrait de « Népenthès », nouvelle dans le recueil Crimes glacés, Rageot Editeur
Pour l’heure, son travail consiste à pas se faire remarquer. N’est-elle pas là pour se détendre, goûter au bonheur des jours sucrés ?
Elle se dirige vers la plage où elle retrouve une partie des pensionnaires installés dans des chaises longues face à l’océan. Blancs sur le sable blanc, le couple rencontré à l’aéroport a délaissé son guide touristique pour tanner sa peau tendre. L’huile dont ils se sont tartinés les rend luisants. Elle engage la conversation, enchaîne les banalités sur un ton pénétré. Emma, la femme, est commerciale dans une boîte de cosmétiques. L’homme est psychiatre. Malgré des sourcils broussailleux qui pourraient lui servir de visière, il cligne des yeux sous la luminosité. Iris trop clairs. Sa voix est chaude et rassurante. Camille connaît.
Des psychiatres, elle en a vus. Après. On avait prévu pour elle des mesures d’accompagnement, de soutien. Au début, elle a eu du mal à parler. Alors elle a dessiné et écrit, dans un cahier à spirale qui restait dans le cabinet. D’autres fois, c’est le psychiatre qui couchait ses paroles sur le papier. Allez, Camille, vas-y, il disait. Il faut que ça sorte. Sinon, à l’intérieur, ça te fera encore plus de mal.
Il lui suffit de fermer les yeux pour voir les phrases danser.

*

Quand je me suis réveillée, j’ai couru au pied du sapin. Ben et moi, on avait chacun deux cadeaux. J’ai appelé maman pour lui demander si on pouvait les ouvrir. Ben est arrivé, les yeux à moitié fermés. On est restés un moment près des guirlandes qui clignotaient. J’ai encore appelé maman. Elle est arrivée, ses yeux étaient tout rouges et gonflés. Elle avait des traces sur les joues. Qu’est-ce que tu as maman ? a demandé Ben. Elle s’est avancée vers nous, nous a pris dans ses bras et nous a serrés fort, et longtemps. Papa est mort, elle a dit. Moi, je n’ai pas compris tout de suite. Et j’ai demandé : alors, les cadeaux, on ne peut pas les ouvrir maintenant ?

Extrait de Gaspard in love, Rageot Editeur, collection Métis.
- Les voilà mon pote, ça va déchirer !!
Et il a détalé.
J’ai suivi.
Les vachettes aussi.
En jetant des regards éperdus derrière moi, j’ai tout de suite constaté qu’elles étaient énervées. On avait dû leur promettre un casse-croûte parisien qu’elles n’avaient pas trouvé au premier tour. En m’apercevant dans leur ligne de mire, elles ont semblé soulagées. J’en ai même vu qui sortaient des cornichons.
De chaque côté, les visiteurs ravis poussaient des cris gutturaux (mais à destination de qui au juste ?), ils applaudissaient, levaient les bras, agitaient de petits drapeaux rouges. Entouré de suicidaires, mes semblables, mes frères, je me suis brûlé les poumons dans le sens des aiguilles d’une montre, atteignant la place Fontaine (comme le temps passe vite quand on ne s’ennuie pas !), le Lion d'Or, la Poste (avec mon père devant sa voiture, frappant du plat de la main sur ses cuisses et s’égosillant à mon attention) la bibliothèque, la boucherie puis le virage qui allait me ramener chez Antoine sans avoir été rattrapé.
Seulement, derrière moi, les galops se rapprochaient, accompagnés de mugissements teigneux. Je pouvais sentir l’haleine fétide de la meneuse me réchauffer la nuque. J’ai constaté, un que nous allions nous trouver à la hauteur des filles et qu’il convenait donc d’agir sans tarder, deux que mes poumons trop sollicités devaient ressembler à des pruneaux. À bout de force, j’ai donc ébauché la figure Thomasienne de la volte face torsadée avec main plongeante vers la fleur de vache. De son côté, la vache a exécuté son spécial, le contre-pied vicieux avec coup d’épaule en piston.
Tiens ! je vole !
Sous l’effet du choc, et emporté par mon élan, je suis allé me fracasser contre la porte d’un garage et suis resté quelques instants à dégouliner sur le battant.
La vache 1, Gaspard 0.
- Gaspard, ça va ? a crié une voix féminine de l’autre côté de la ruelle.
En guise de réponse, je me suis relevé, j’ai épousseté mon pantalon et, d’abord marchant, puis trottinant, j’ai crânement réintégré le flot des candidats au rapprochement hommes/bêtes. Passé le virage suivant, je me suis cassé en deux pour reprendre mon souffle, comme si je l’avais laissé tomber par terre.
Je transpirais tellement que le principal risque que je courrais était de mourir noyé. J’ai essuyé mon visage avec le bas de mon tee-shirt et me suis redressé.

Lieu de vie

Île-de-France, 92 - Hauts-de-Seine

Types d'interventions
  • Rencontres et lectures publiques
  • Rencontres en milieu universitaire
  • Rencontres en milieu scolaire