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Les écrivains / adhérents

Gérard Cléry

Poésie

Gérard Cléry parisien de naissance, a vécu sa première enfance en Algérie (1940-1945). Il a résidé en région parisienne jusqu'en octobre 2006 et demeure aujourd'hui en Bretagne, dans le Sud-Finistère, non loin de Quimper, d'Audierne et Douarnenez.
Gérard Cléry appartient à la génération marquée par la guerre d'Algérie.
Pour « gagner sa vie » il a travaillé sur les chantiers du bâtiment, en usine, dans la publicité, l'éducation populaire, le transport aérien, le journalisme de presse écrite et de radio...
Convaincu, en raison d'une oralité qui ne saurait exclure présence dans le siècle, exigences d'écriture et création, qu'un pan non négigeable de la poésie contemporaine peut être donnée à entendre, il pratique depuis toujours, seul ou accompagné, la lecture en public.
Les voyages l'ont notamment conduit dans divers pays européens (Allemagne, Angleterre, Belgique, Espagne, Italie, Russie, Suisse, Tchécoslovaquie) en Afrique du Nord (Algérie et Tunisie) à Madagascar, aux Antilles, en Amérique du Sud (Brésil, Chili, Mexique).
Hispanisant, il a traduit la Nouvelle Chanson Chilienne et plusieurs poètes d'Amérique Latine.

Bibliographie

– Poèmes pour rejoindre, Marseille, Action poétique, 1963.
– Quotidiennes, poèmes, Pierre-Jean Oswald, Honfleur 1969.
– Roman de l'île, suivi de Folles à bonheur, poèmes, préface d'Armand Olivennes, P.J. Oswald, Honfleur 1970.
– Jusqu'au serrement de coeur définitif, poèmes, Pierre Rochette, Bruxelles 1972.

Après une interruption éditoriale délibérée :
– Des sciures de l'île, Chantepleure, Bruxelles, 1998.
– Lettre à un extra-vivant : Marco Richetrich, Chantepleure, Bruxelles.
– La Seine en chemise de nuit, contes de Paris, Caractères 1999.
– Visite à Marcel Hennart, entretiens, Paris, Caractères 2001.
– Amitié(s) d'Armand Olivennes, collectif, l'Oreillette, Clapàs 2001.
– L'os chante/Un hueso canta, poèmes bilingues, texte espagnol Osvaldo Rodriguez, L'Arbre à Paroles, Amay, Belgique 2003.
– Un cahier d'Olivier Vange, poèmes, Les Elytres, Bruxelles, 2004.
– Fontanelles du pré, poèmes, L'Arbre à Paroles, Amay, Begique, 2005.
– Simonomis, la langue en crue (une lecture), L'Arbre à Paroles, Amay, Belgique, 2007.

A paraître
Roi nul suivi de L'Ivre lit et de Empreintes, poèmes.

Extraits

Quotidiennes (extraits)

Le voyage (grand ordonnateur)
n'a plus qu'à mettre la mer en place
rendre au brasier ses flammes
sentir au bout des doigts le déroulement du fruit
restituer chaque ruelle en l'île
poser des tables contre les murs
apporter les chaises le coup d'éponge l'eau de vie
n'a plus qu'à attendre que tout se distribue
voici passants joueurs de cartes musiciens
pêcheurs tirant le port puant l'écaille
motocyclettes charrettes d'olivier têtes de briques
le vent frôle les murs et la lumière
l'enfance en chemise de jour
le maître d'œuvre atteint de cécité boit un café cognac
la foule des grands jours appuyés aux remparts
regarde la mer soucieuse de la fatigue éponger
avec infiniment de prévenance
avec l'instinct de l'abandon du vulnérable
tandis que des taureaux s'enflamment dans l'écume
on ne dit pas quelle heure empoigne
là-haut le carillonneur qui tourne la cloche
étouffe à grands coups la chopine
on ne dit pas pourquoi la foule s'encadre dans la place
se passionne à genoux feignant de croire à un miracle
la petite conviction des lampadaires puisque la nuit approche
d'où celui-là surgit portant en écharpe le point d'interrogation
de son bras perdu
on ignore jusqu'au nom de la bataille
les circonstances (le sextant du malheur)
et cependant la foule les autorités le grand vicaire la patrouille
le genou du juste la poitrine du mécréant
comment le miroir peut à ce point mentir
ni pourquoi le voyage s'assied
spectateur ordinaire

* * *

les immigrants

lissant leur vie aux fenêtres des trains
ils voient blêmir ces paysages
où nul arbre ne brûle

terre affamée de caresses et du vent
pour eux déroule tes bandages

ils vont leur renommée voyage
ils n'amasseront pas
rivés
à la souffrance plane

de temps en temps toisonnent
par le gué d'un bocage
ces gibets de tendresse qui
ne les balancent guère

ils vont sachant fort peu plier genoux
parmi la courbe hospitalière

en habits de fatigue
et de paternité ils vont
méchamment dispersés

petite écume de leur vie
regarde-les passant qui soliloquent

sur leurs cahiers de doléances
rugit la rime à l'univers

Lieu de vie

Bretagne, 29 - Finistère

Types d'interventions
  • Rencontres et lectures publiques
  • Rencontres en milieu scolaire