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Les écrivains / adhérents

Anne Roche

Roman / Essais
photo Anne Roche

L'intuition des ateliers d'écriture, que j'ai été la première à créer dans une Université française après un séjour aux États-Unis, n'a cessé de guider mon travail : on peut apprendre à écrire, on peut enseigner à écrire (sinon à devenir un écrivain), l'écriture, comme la parole, peuvent être un bien partagé. D'où mes travaux sur l'apprentissage de l'écriture ( L'Atelier d'écriture) sur l'oral (Celles qui n'ont pas écrit ), sur des auteurs où domine la pensée du collectif et de l'impersonnel ( au premier rang desquels Walter Benjamin ), d'où aussi la diversité des genres littéraires où je me suis aventurée, toutes pistes dont je défends néanmoins l'unité.

En 2018 - Prix européen de l’essai philosophique Walter Benjamin.

Bibliographie

Ouvrages théoriques et critiques
- Charles Péguy, De Jean Coste, édition critique, avec la réimpression du Jean Coste d'Antonin Lavergne, Klincksieck 1976, un vol. de CLXXVI + 494 p.
- Histoire/Littérature (en collaboration avec Gérard Delfau) éd. du Seuil, coll. "Pierres Vives" (1977). Livre traduit en italien, en espagnol et en japonais, réédité en 1988.
- Des années trente. Groupes et ruptures, en collaboration avec Christian Tarting, éd. du C.N.R.S., 1985.
- Le Front Populaire et les écrivains (en collaboration avec Géraldi Leroy, Presses de la Fondation Nationale des Sciences Politiques, 1986).( (Traduction allemande, in Weimarer Beiträge, Berlin, Heft 6/1985 )
- L'Atelier d'écriture (en collaboration avec A. Guiguet et N. Voltz), Éditions Bordas-Dunod, 1989, rééditions 1995, 2000, 2001.
- Boris Souvarine et La Critique Sociale, (dir.) La Découverte,1990 .
- Oeuvres complètes de Simone Weil, éditions Gallimard,tome 4, 1991.
- Celles qui n'ont pas écrit (récits de femmes, 1914-1945) (avec Marie-Claude Taranger) Edisud 1995
- W ou le souvenir d'enfance, de Georges Perec, Gallimard, collection Foliothèque, septembre 1997.
- Laure. Une rupture (éditions des Cendres, Paris 1999) : correspondance de Colette Peignot (Laure) avec Boris Souvarine et divers autres correspondants.
- Mémoires d'une aliénée d'Hersilie Rouy (1885) : Le Coq Héron, 1999, choix de textes d'après l'édition de 1885 et préface.
- L'Atelier de scénario (Dunod 1999) en coll. avec Marie-Claude Taranger.
- Le Dit masqué. Imaginaires et idéologies dans la littérature contemporaine ( dir.) Presses de l'Université de Provence, 2001.
- Autobiographie, journal intime, et psychanalyse ( en collaboration avec Jean-François Chiantaretto et Anne Clancier) Anthropos 2005.
- Territoires du scénario (dir. en collaboration avec René Monnier, publications du Centre Gaston Bachelard, Dijon, 2006)
- Volodine, fictions critiques, (dir.) Minard, collection « Écritures contemporaines », décembre 2006 .
- Exercices sur le tracé des ombres (Walter Benjamin), éditions Chemin de Ronde, Cadenet, diffusion Vrin, septembre 2010.
- Éric Chevillard (dir.), Europe, n°1026, octobre 2014
- Écrire l’architecture (en co-direction avec Agnès Verlet et Guillemette Morel-Journel), Europe, n°1055, mars 2017
- Algérie, textes et regards croisés, Éditions Casbah, Alger, 2017
- Algérie. Écritures de l’autre, éditions Kimé, 2019
- Laure, Écrits complets, texte établi et annoté par Marianne Berissi et moi-même, éditions Les Cahiers, 2019
- Habiter l’utopie. Walter Benjamin architecte, éditions chemin de ronde, Cadenet, septembre 2023

Fictions
- La Cause des Oies, roman (avec Geneviève Mouillaud, éditions Maurice Nadeau, 1978)
- La Relative, roman (éditions des Femmes, 1980)
- Louise-Emma, théâtre (éditions Tierce, 1983 : pièce représentée à Marseille et à Paris en 1983, et à Athènes en 1987)
- Saïs, récit (Chemin de Ronde, Marseille, 1985)
- Mah-Jong, récit (Sotto Voce, Montpellier, 1991)
- Amadeus ex Machina, roman (feuilleton de l'été 1988 dans Télérama , adaptation radiophonique sur France-Culture en mai 1992, éditions Causse 1997)
- Fragments d'une Penthésilée (extraits parus dans Détours d'Écriture, Aix, avril 1987, et dans Dalhousie French Studies, Halifax, Fall-Winter 1987 : mise en scène en février 1993 au théâtre Antoine-Vitez, Aix-en-Provence)
- «Rewind», pièce radiophonique (Phonurgia Nova, juillet 1995, réal. Marguerite Gateau, avec Michael Lonsdale)
- Livres d'écriture (Topiques, 1996)
- « Tanz » (Littera, mars 2002)
- « Klavierbuch » (Littera, novembre 2003 et février 2004)
- Mort en ligne, éditions du Rocher 2007
- Terrhistoire, éditions chemin de ronde, Cadenet, septembre 2023.


Articles
Plus de trois cents articles, sur « l’extrême contemporain » (Volodine, François Bon, Echenoz…) Georges Perec, Michel Leiris, le genre autobiographique, les années trente, la littérature du Maghreb, la littérature allemande, l’histoire orale (liste sur demande).

Extraits

– Extrait de Mort en ligne
Pascal. Il y pensait encore, mais différemment. Les premiers temps, il en rêvait la nuit. Pascal était là, dans l’appartement qu’ils avaient partagé depuis deux ans, ou bien dans les salles du Conservatoire qu’ils avaient fréquentées ensemble. Il était là, et il était mort. Ça ne se manifestait pas de façon spectaculaire, il n’était pas ensanglanté, ne traînait pas un suaire. Simplement, il était là, et mort, Quentin le savait. Et il ne fallait surtout pas que Pascal l’apprenne, qu’il était mort, Quentin ne devait surtout pas le lui dire. Dans le rêve, il arrivait qu’il croise quelqu’un de connaissance, Hervé, ou bien Alain, ou même Lisa dont il n’avait pas pris de nouvelles depuis des mois : et chacun à sa manière lui demandait des comptes, comment, pourquoi leur avait-il laissé croire que Pascal était mort, alors qu’il était là ? Et Quentin se débattait dans l’angoisse, heureux pourtant de voir Pascal près de lui, se disant par moments : c’est peut-être un rêve, mais tout de même, il est là. Une nuit, il s’était éveillé en entendant un souffle, une respiration dans la chambre voisine : il s’était levé, sans allumer de lampe, il était allé dans la chambre de Pascal, et Pascal était là, endormi sur son lit – et Quentin s’était réveillé pour de bon, debout devant ce lit vide, la main sur le commutateur électrique, il avait erré dans son sommeil jusqu’à cette chambre désormais déserte.
Les réveils étaient étranges. Parfois, il reprenait pied dans le matin ordinaire, et se sentait détruit, sans courage pour affronter la journée. D’autres fois, d’avoir vu Pascal au cours de ces nuits difficiles le lui donnait, ce courage. Alors il pouvait s’asseoir au clavecin et travailler, ou encore lire les pages qu’Alain lui avait confiées. […]
Et Pascal était toujours mort.

– Extrait de Klavierbuch
Un corps nu, blanc et cerné de chandelles rougeoyantes, une horde d'ombres noires, aux corps déformés, rongés de chancres, proliférant de moisissures et de mousses inhumaines : un festin cannibale qui s'esquisse - avant, des mains aux ongles tombés cognent furieusement aux vitres restantes du wagon, une obscurité nauséeuse, taraudée par d'inquiétants éclairs qui fusent à l'horizontale, le long du regard du liseur qui s'inquiète paisiblement de cette histoire. Les monstres déjetés dînent, les yeux modestement baissés sur leurs poings rougis, tandis que leurs géniteurs, sexes bouffés par la gangrène, les regardent avec des yeux de meurtre.
Il n'y a qu'une seule prière, et c'est : Tire-moi de là !

La mer taraude le rivage et les pilotis salés, fragiles, qui portent l'arche de la maison. Quelques herbes exsangues, traces ou squelettes, survivent dans les dunes. Nul pas.
Des mains aux ongles déchirés grattent furieusement le cercle des dunes, éboulis asphyxié d'une lutte qui n'en finit pas. Or, pourtant, là-bas, à côté, dans le passé et le présent, des décisions ont été prises : des lacs ont été striés de poisons, des herbages, des forêts ont respiré des morts aux noms chiffrés, imprononçables. Décisions qu'on ne peut dire sans effet, si on ne peut - peut-être - aujourd'hui en anéantir les suites, si les décisions contraires sont aussi dérisoires que les résolutions enfantines du Jour de l'An, la peste qu'ils ont lâchée, elle, continue son galop mordoré sur les steppes. Il ne se peut alors, peut-être, que la tête en sueur tournant sur l'oreiller, la dénégation frénétique, - le cauchemar, la frivolité. Qui peut sourire quand ses lèvres tombent en lambeaux.

Ma bibliothèque

Antoine Volodine ( sur qui j'ai dirigé un ouvrage collectif, un numéro de la revue Europe, et écrit nombre d'articles et de communications)
Arno Bertina, Eric Chevillard (sur qui j'ai écrit plusieurs articles et dirigé un numéro d'Europe à paraître à la rentrée 2014), Nicole Caligaris, Pierre Senges.

Walter Benjamin, Louis-René Des Forêts, Colette Peignot (" Laure "), Michel Leiris.

Lieu de vie

Provence-Alpes-Côte d'Azur, 13 - Bouches-du-Rhône

Types d'interventions
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