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Les écrivains / adhérents

Ariane Charton

Roman / Essais
photo Ariane Charton

Née en 1975, à Bourges, près des pays de George Sand et d’Alain-Fournier, j’ai découvert la littérature au collège, lors de la lecture du Cid. Depuis, la littérature d’hier et d’aujourd’hui occupe une grande place dans ma vie. J’ai beaucoup lu au lycée, découvrant de nombreux grands classiques. Dès cette époque, je me suis passionnée à la littérature du XIXe siècle, notamment l’époque romantique. C’est une période souvent mal connue et mal jugée, à tort, tant elle est riche et plus variée qu’on ne le croit. J’ai publié plusieurs livres pour mieux la faire connaître notamment une biographie de Musset et un roman historique consacré à Hortense Allart, dernière maîtresse de Chateaubriand, amie de Sainte-Beuve, Stendhal, George Sand et Marie d’Agoult, figure du féminisme romantique.
Pianiste amateur, je m’intéresse aussi aux liens entre musique et littérature que j’ai explorés dans une biographie de Debussy et une anthologie Le Goût de la musique.
Mes derniers livres sont consacrés à Alain-Fournier et à des écrivains de la Grande Guerre. Dans mon Petit éloge de l’héroïsme, en évoquant la figure de mon grand-père paternel qui est parti au front en 1914, j’ai réfléchi sur l’idée d’héroïsme et rendu hommage à des écrivains combattants tels que Péguy, Alain-Fournier, Jean de La Ville de Mirmont, Cendrars, Apollinaire.

En 2010, j’ai obtenu le prix de la ville de Mennecy pour mon premier roman, Le Roman d’Hortense (Albin Michel, 2009). En 2011, j’ai reçu un prix de soutien à la création littéraire de la part de la fondation Simone et Cino del Duca.

J’anime chaque mois à l’Entrepôt (75014) une soirée consacrée à un écrivain ou à un thème. Ces soirées, avec un invité auteur d’un ou plusieurs livres sur le sujet, sont destinées à mettre en valeur le patrimoine littéraire français et étranger.
Je tiens aussi un blog dans lequel je traite de livres, expositions, concerts, pièces de théâtre.

http://actualitte.com/blog/arianecharton/
Bibliographie

Essais et biographies
– Goncourt, cent ans de littérature sous la direction de Dominique-Antoine Grisoni (Agnès Viénot, 2003)
– Alfred de Musset (Gallimard, Folio biographies, 2010)
– Claude Debussy (Gallimard, Folio biographies, 2012)
– Alain-Fournier (Gallimard, Folio biographies, 2014)
– Petit éloge de l’héroïsme à travers des écrivains de la Grande Guerre (Gallimard, Folio, 2014)

Roman
– Le Roman d’Hortense (Albin Michel, 2009)

Anthologie
– Cher papa, les écrivains parlent du père (J.-C. Lattès, 2005)
– Le Goût de la musique (Mercure de France, 2014)

Travaux d’édition (introduction et notes)
– Lettres pour lire au lit, correspondance amoureuse entre Marie Dorval et Alfred de Vigny (ed Mercure de France, Le Temps retrouvé, 2009)
– Lettres d’Alain-Fournier à Jeanne Bruneau, (ed. Mercure de France, 2014)

Autres
Trois pièces radiophoniques pour France Inter (2003-2005)

Extraits

Extrait d’Alain-Fournier (Gallimard, 2014)

Dès les vacances d’été 1904, Jacques Rivière et Henri Fournier ont noué définitivement une relation exceptionnelle que la séparation géographique loin de diminuer a certainement renforcée en leur donnant l’occasion de s’écrire longuement.
D’origine, de caractère et d’esprit différents, Jacques Rivière et Henri Fournier se complètent à merveille. Le premier a un esprit philosophique, il aime analyser, généraliser quand l’autre est un créateur qui préfère les impressions aux idées. On peut affirmer que les œuvres de Rivière et de Fournier ne seraient pas exactement les mêmes sans les échanges avec l’ami. Certes, par la suite, Rivière devait entretenir de grandes correspondances avec Gide et Claudel, entre autres, mais c’est bien ses lettres et son amitié avec Fournier qui participa à sa formation intellectuelle. Henri est le seul à propos duquel Rivière a pu dire : « je tiens à lui avec violence. »
Amitié tendrement passionnée, littéraire mais aussi complexe. Les jeunes hommes ne s’imitent pas, au contraire, ils renforcent leur personnalité contre l’autre. « Nous ne pouvons l’un à l’autre nous faire que des reproches, écrit Rivière. Nous ne sommes attachés que par nos différences, que parce que nous nous complétions avec exactitude, et ces différences nous passons notre temps à ne pouvoir nous les tolérer. »


Extrait de Petit éloge de l’héroïsme (Gallimard, 2014)

« En 1916, alors qu’il est en convalescence, Apollinaire déclare dans une interview qu’il espère que cette « violente » leçon que constitue la guerre ne sera pas perdue. « Quoi de plus beau du reste que de chanter les héros et la grandeur de la patrie ? Quoi de plus beau que d’inspirer de nobles sentiments aux générations à venir… ? »
Mettre des mots, c’est devoir résumer, choisir. C’est aussi en quelque sorte revivre, rendre à nouveau concret le passé. Les textes consacrés à des épreuves ainsi inhumaines : le front, les camps de concentration, les attentats notamment rappellent ainsi le poids et le pouvoir des mots, la nécessité de les poser même s’ils ne peuvent tout dire.
Considérer que certains événements de l’Histoire sont indicibles, c’est les condamner à mourir rapidement faute de traces à transmettre aux générations suivantes. Les images, fragiles, ne suffisent pas.
J’admire ainsi l’héroïsme de ces écrivains qui se sont engagés au front sans chercher à s’embusquer, parfois même devançant l’appel ou s'engageant sans y être obligés. Revenus, ils ont accompli un autre devoir non moins courageux : écrire pour la mémoire des morts, pour soutenir les survivants parfois grièvement estropiés, écrire pour que l’horreur ne se reproduise pas. La der des der sera suivie d’un autre cataclysme, certes, mais les témoignages n’en étaient pas moins nécessaires.
En écrivant, les auteurs permettent à la mémoire de leurs camarades de survivre par la littérature et de symboliser ces millions d’autres combattants oubliés. Une tâche qui les honore. Outre une œuvre de mémoire, les récits de la Première Guerre ont enrichi et élargi, l’univers, l’esprit de ces écrivains. Certes l’enrichissement s’est accompagné d’un traumatisme mais ils ont eu ainsi l’occasion de se dépasser non pas seulement physiquement mais aussi littérairement. Ils ont atteint ainsi la grandeur par l’écriture et ont su tirer parti de ce que le destin leur a infligé. »

Ma bibliothèque

Les correspondances des écrivains notamment de la période romantique que j’ai beaucoup étudiée : Stendhal, Balzac, Vigny, Sainte-Beuve, Musset, Sand mais aussi Flaubert, Alain-Fournier, Jacques Rivière, Camus
Ecrivains du XIXe siècle : Stendhal, Balzac, Musset, Barbey d’Aurevilly, Baudelaire, Maupassant, Tchekhov, Tourgueniev, Gontcharov, Strindberg, Hjalmar Söderberg
Ecrivains du XXe siècle : Proust, Alain-Fournier, Jean de La Ville de Mirmont, Apollinaire, Aragon, Montherlant, Mauriac, Zweig, Schnitzler, Moravia, Sandor Márai, Fitzgerald, Simone de Beauvoir, Hemingway, Thomas Bernhard, Erri de Luca, Patrick Modiano, Jean Rolin...

Lieu de vie

Île-de-France, 75 - Paris

Types d'interventions
  • Ateliers d'écriture en milieu scolaire
  • Rencontres et lectures publiques
  • Rencontres en milieu universitaire
  • Ateliers / rencontres autres publics
  • Rencontres en milieu scolaire