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Les écrivains / adhérents

Brigitte Tsobgny

Roman / Jeunesse / Théâtre
photo Brigitte Tsobgny

Si dans certains de mes premiers écrits (jeunesse), j’ai ressenti un immense plaisir à présenter à mon lecteur cette sacrée, cette adorée forêt équatoriale, sa flore, sa faune, son esprit, s’il m’arrive d’entraîner mon lecteur dans les différentes univers que j’ai connus ou imaginés, ma passion de la narration rejoint vite les questions que je me suis posées ou que je me pose, avec humour, sur la liberté, les rapports entre les individus, le mensonge, les mathématiques, la science, etc. Je veux le fond des choses. Je veux le fond des âmes !

« L’écriture est ma seule vérité. Courir après la grâce pour écrire la première phrase. Trouver le son qui fera rebondir. Chercher le mot qui me rendra ma jeunesse…
Je ne suis pas un gars de la syntaxe. [Si un peu !!! (c’est moi qui parle)] Je suis de la syncope, du bouleversement ultime.
J’écris pour être avec les autres. Ceux que j’ai connus. Ceux que je vais connaître. Ceux que je ne connaîtrai jamais. J’écris pour être meilleur humain. Pour éviter la disgrâce… (Richard Bohringer)»

Bibliographie

– Quand la forêt parle : Conte, éditions Acoria (1999), Littérature jeunesse.
Mis en scène par Véronique Antonutti (Théâtre du Campus – Belgique) en 1999.
Mis en scène par Marcel Mouche, Professeur de Français – Paris, 2000/2001

– Ponok-Ponok Drôles d’histoires mathématiques : Littérature Ado, ODIN Editions, coup de cœur de la FNAC à sa parution, été 2002
– Deux nouvelles mises en scène par Marianne Boucherat – Compagnie du Chat qui Pêche Boussy-Saint-Antoine (2002).
– Rats : Roman, 2004, ODIN éditions.
Dans la Sélection 2004 du Prix du Premier Roman de Draveil.
Dans la Sélection 2004 ( 5 premiers romans) du Festival Lycéen du Premier Roman de Laval.

– Fotakou, un petit mensonge de rien du tout (3/7 ans): Album jeunesse, 2004, ODIN éditions
– Face à Pile, Mensonges, Horreurs et Splendeurs : Recueil de nouvelles, 2005, ODIN Editions
– Amours Tyranniques : Roman, 2006, ODIN Editions
– L’Afro-parisienne et la Suite Arithmétique du Saigneur de Paris : Roman, 2013, ODIN Editions


Extraits

Extrait de L’Afro-parisienne et la Suite Arithmétique du Saigneur de Paris : Roman, 2013, ODIN Editions

On peut s’attendre à tout quand les effluves africains se répandent dans les rues de Paris. Une coupelle bamiléké. Une statuette dogon. Des symboles totémiques. Ces objets ont-ils un lien avec le tueur en série qui sévit depuis quelques mois à Paris ? L’Exode semble l’obséder. Méticuleux et intelligent, il laisse des dessins sur les corps de ses victimes dont il recueille le sang. Il faut commencer par décrypter ses rituels et décoder le calendrier de ses meurtres. Mais il ne suffit pas de trouver des pistes, encore faut-il être prête à affronter les vérités qu’elles nous révèlent. C’est l’amer constat que fait Biloa, alors que l’enquête de police piétine. À travers les pérégrinations de cette Afro-Parisienne et biophysicienne en quête de reconnaissance, c’est toute l’énigme de la nature humaine que Brigitte Tsobgny se propose d’explorer dans un monde qui vacille sous le poids de l’indifférence, l’individualisme et la surenchère de l’émotion.

L’Afro-parisienne et la Suite Arithmétique du Saigneur de Paris est un polar social avec pour trame de fond la vie d’une Afro-Parisienne déclassée et d’affaires liées aux arts premiers.
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Extrait de Quand la forêt parle

Kongolibon était un homme trapu, fort comme un bûcheron, avec de grands yeux noirs et des lèvres lippues. Il portait une longue barbe comme pour compenser l'absence de ses cheveux. Il avait maintenant environ 29 ans. Environ 29 ans car en ce temps là, à Edonmélinga, on n'enregistrait pas les naissances comme on le fait couramment chez nous aujourd'hui. On savait vaguement qu'il était né sous le chef Mvéti, avant la grande tempête tropicale qui avait fait monter les eaux du Nyonga et inondé tout le village. 29 autres saisons de pluies étaient passées, un peu plus, un peu moins peut-être ; qu'importe ! Là-bas, le temps est intemporel; il descend avec la rivière; il remonte avec le vent; il passe, s'attarde, se presse; il est immobile et éternel…

…Afidji obéit et s'en alla. Elle avait supporté tous les coups de Mefala sans aucun geignement. Ses yeux étaient secs. Pas une seule larme. Elle s'achemina vers la source. Les récipients remplis d'eau potable, la jeune fille remonta la colline d'un pas décidé et ferme. Une pensée l'obsédait. Elle avait germé dans sa tête depuis très très longtemps: Partir! Quitter Edonmélinga. Disparaître à jamais aux yeux de sa mère qui n'avait que dégoût et mépris pour elle. Mefala la détestait. Très certainement. Elle ne lui avait jamais montré d'affection et la comparait sans cesse à Dra-Mbouga, la première épouse de son père licenciée pour incapacité de maternité. Kongolibon d'ailleurs ne l'aimait pas non plus. Existait-elle seulement pour ce père qui ne parlait que de ses fils, " de beaux mâles robustes et forts comme les baobabs de la forêt "? Il ne pensait qu'à ses prochaines noces avec celle qui viendrait agrandir son troupeau. Afidji n'intéressait personne. Ni même ses frères. Pas une fois, une seule fois, ils ne l'avaient défendue contre les foudres infâmes de Mefala. Partir! Même si elle n'éprouvait aucune rancœur. Elle avait aimé sa famille. Ne lui avait-elle pas donné sa jeunesse, ce qu'elle possédait de mieux? Mais l'amour non partagé, même chez les âmes les plus nobles et charitables, finit par s'éteindre. L'adolescente avait besoin d'une mère plus affectueuse, plus gentille, plus généreuse. Une mère qui ne la porterait pas comme un fagot de bois. Dra-Mbouga ! La première épouse de son père ; Dra-Mbouga ! sa première mère comme elle la nommait dans ses pensées les plus secrètes. Mais Koldongo, le village de la mère inconnue se trouvait à 3 nuits et 3 jours de marche d'Edonmélinga, après la forêt des pygmées qu'aucun non-initié n'avait encore pu traverser seul…

Le soleil allait bientôt se coucher. " Il n'y a pas assez de bois pour le repas de ce soir, je vais en chercher " , lança Afidji à l'un de ses frères cadets avant d'emprunter le chemin de la forêt. A l'orée du bois, elle se retourna vers Edonmélinga, les yeux inondés de larmes, puis elle hâta le pas et s'enfonça dans la forêt de Nkolomédzi.

Les grillons entamaient leur concert. Le feuillage se froissait sous la brise du soir. Une luciole volait. Les oiseaux rentraient dans leur nid. Des branches mortes craquaient sous les pas de la fugitive. La nuit tombait. Afidji marchait. Soudain, elle eut le sentiment que quelqu'un la suivait. Elle se retourna brusquement. Il n'y avait personne. La jeune fille reprit son chemin dans la nuit qui s'épaississait. Pas loin, des grenouilles croassaient. Le Nyonga murmurait doucement. Un arbuste se brisa derrière la marcheuse nocturne… Celle-ci se retourna de nouveau. Il n'y avait toujours personne. Afidji haussa les épaules d'un air sceptique. Elle longeait maintenant la rivière. L'obscurité s'installait de plus en plus. La jeune fille marchait encore dans la fraîcheur de la nuit. Bientôt, lorsque les formes de la forêt se confondraient avec les ténèbres, elle s'arrêterait pour dormir. Soudain, à cent mètres environ de la voyageuse, un petit périmètre de la forêt s'éclaira. S'agissait-il d'un campement de chasseur, d'une hutte de pygmée? Afidji s'en approcha. Un feu brûlait dans un foyer à trois pierres sur lesquelles une marmite en terre cuite remplie de mbais, gros vers blancs sortis de troncs d'arbres morts, reposait. " Il y a quelqu'un? ", cria la jeune fille. " Il y a quelqu'un? ", répéta t-elle.

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