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Les écrivains / adhérents

Clotilde Escalle

Roman / Théâtre
photo Clotilde Escalle

Je suis née et j’ai vécu longtemps au Maroc.
Fès est désormais un mirage de l’enfance.
Depuis mon installation définitive en France, ont émergé d’autres territoires. Celui de la littérature, bien évidemment. Et, dans un rapport complexe au texte, dans le désir de faire jaillir du sujet là où il n’y avait que du personnage, je me suis également formée à la pratique du Théâtre-Laboratoire de Jerzy Grotowski, sous la direction du dramaturge Ludwik Flaszen.
Ensuite sont venus encore et toujours d’autres territoires. L’École du Louvre. Avec une passion pour l’art contemporain. Une autre pratique a pris place, celle de la vidéo. Je joue avec un complice de petites performances intitulées « Art contemporain », qui mettent encore et toujours l’intrusion du sujet en scène.
L’écriture est la priorité, elle est respiration, nécessité. Elle s’empare de tout cela, et je garde pour matrice ce corps-sensation, cette bouche-image...

Les thèmes
Une verticalité du temps, la vieillesse, l’exil (mais de quel exil s’agirait-il ?), la pulsion animale, la difficulté de dire, les temps immémoriaux.

http://clotilde.escalle.over-blog.com
Bibliographie

Romans
– Mangés par la terre, Éditions du Sonneur, mars 2017
– Les Jeûneurs, Éditions publie.net 2014, réédition Gwen Catalá Éditeur, septembre 2017
– Off, éditions Pierre-Guillaume de Roux, 2012
– La Vieillesse de Peter Pan, Éditions du Cherche Midi, 2006
– Où est-il cet amour, Éditions Calmann-Lévy, 2001
– Herbert jouit, Éditions Calmann-Lévy, 1999
– Pulsion, Éditions Zulma, 1996
– Un cadeau de la mer, nouvelle parue à la NRF, 1996
– Un long baiser, Éditions Manya, 1993

Théâtre
– De Mémoire d’Alice, Gwen Catalá Éditeur, octobre 2017
– Partout, Gwen Catalá Éditeur, octobre 2017
– Voyage ordinaire en Sévétie, Gwen Catalá Éditeur, 2016

Bénéficiaire d'une bourse d'aide à la création, section roman, accordée par le Centre national du livre, février 2013.

Extraits

"Il n’y a nulle part où crier. Crier et tenir dans un sac en papier. Un de ces sacs pour courses américaines. Hamburger, soda, la blondeur d’un jeune homme, accent nasillard. Faites de moi ce que vous voulez. Commencez s’il vous plaît par le visage. Quand je regarde ma mère, je n’arrive pas à m’y faire. Même code génétique, les yeux verts, quelle folie. Je me ronge les ongles, parfois jusqu’au sang, au moins en cela nous serons différentes.
Elle est ce corps immonde qui se débat contre l’âge. Elle est molle et vulnérable. Elle m’a donné naissance et elle fane sur pied, c’est à peu près tout.
Au lieu de rêvasser, tu ne voudrais pas venir regarder la télé avec moi ? demande mère sur le seuil de la chambre. Il y a un documentaire sur Soutine. Tu n’as jamais vu les lièvres de Soutine ? La chair de Soutine ? Ah là là.
Et si effectivement la vie ce n’était que cela, être assise dans un canapé, contre sa vieille poupée de mère, tournant entre le pouce et l’index, pour les arracher, les petites peluches rouges de sa robe de chambre ?"

Mangés par la terre, roman, Clotilde Escalle, Éditions du Sonneur, mars 2017

"Ce qui frappe les jeûneurs, pour lesquels rien ne change, ciel et corps fixes, c’est cette faculté des anciens de perdre la tête, de ne plus s’appartenir, d’avoir des colères, de frissonner, de soupçonner, d’accuser, gestes qui occupent et dont ils sont incapables. Les jeûneurs s’abreuvent au temps passé. L’instant leur ramène une maison sur le point de se défaire, un pays, un mouchoir de poche, en somme."

Les jeûneurs, roman, Gwen Catalá Éditeur, septembre 2017

Lieu de vie

Île-de-France, 75 - Paris

Types d'interventions
  • Rencontres et lectures publiques
  • Résidences