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Les écrivains / adhérents

Djalila Dechache

Poésie / Roman / Récits
photo Djalila Dechache

Ecrivain, lectrice bilingue (arabe/français) en public
Animatrice d’ateliers d’écriture, de lecture, de gestuelle tous publics Mise en espace et en voix de lectures professionnelles
Conception d’événements artistiques et culturels à l'intersection de l'éducation et de la culture
Conception - réalisation de l’exposition originale : « L’Emir Abdelkader, d’Algérie, de France au jardin de l’Etre » à partir d’archives, de photos et de documents inédits accompagnée de programme de sensibilisation programmée en avril/mai 2009 à l’Institut des Cultures d’Islam à Paris.
Fondatrice(1997)et Présidente de l’association artistique et culturelle « de Vive voix »
Professionnelle en ingénierie culturelle en Service Public.

Activités
- Participe comme chercheur- intervenante au premier colloque international sur le legs de l’émir Abdelkader organisé par l’Université d’Oran, novembre 2008.
- Ateliers d’écriture en 2006 Paris, en 2007 Pantin, en 2008 et 2009 Nevers, Thème de la Fraternité pour des classes d’écoles primaires, La Charité-sur-Loire, Festival du mot, en 2008 et 2009 (classes de collège et groupe de patients de l’hôpital psychiatrique de Nevers).
- Ateliers de théâtre au Théâtre national de la Colline, trois saisons de suite en analyse critique et pratique 2006, 2007 et 2008.
- Lectures régulières dans les centres culturels étrangers à Paris, des théâtres, des cafés ou lieux de convivialité, les bibliothèques Limoges, Caen, Paris, festivals des cultures de Poésie et de Paix du Luxembourg, de la calligraphie à Paris notamment, Festival Printemps des Poètes mars 2010 Opéra comique/Paris.
- Textes édités dans diverses revues professionnelles en France, l’Ours blanc, Algérie littérature/ action et Traviole à Paris notamment.
– Référencée sur le site national du Printemps des Poètes/Paris.
– En 2012, résidence d'écrivain dans la maison de Jules Roy à Vézelay, avec travail de recherche,d'écriture et de lecture sur place en public sur l'amitié liant Jean Amrouche à Jules Roy.
Ce travail a été présenté dans le cadre du 50 ème de l'indépendance algérienne.
– Rencontres en milieu rural et rencontre avec des collégiens de classe Patrimoine.
– Création du site : commeschyle.theatre-contemporain.net/
– Chroniqueuse de livres et spectacles à : babelmed.net/

Thèmes
Comment existe-t-on ? avec ses langues, sa mémoire, ses rêves, des mots et des sonorités, des lieux, des personnes, des rencontres, des chemins et des questions.

http://lemirabdelkader.blog4ever.com
Bibliographie

– "Commencements" éditions Marsa 2005 avec des calligraphies originales du maître-calligraphe Ghani Alani et une préface du poète de scène Claude Merlin, épuisé puis réédité
– "Terre arable" éditions du Cygne 2008 avec un texte -hommage à l'Emir Abdelkader
– "La maison du sérail" récit polyphonique d'une Algérie des années 50, éditions du Cygne 2008 avec une préface du cinéaste Said Ould-Khelifa

Extraits

La maison du Sérail
(...)

"Elle ne se plaignait pas cette femme-là !
Sa bosse, c’est sa vie avec son trésor de jours amassés et son pécule emmagasinés, personne ne peut le lui prendre ! ni les gens, ni quiconque, ni la mort. C’est pareil pour la mémoire. Personne ni rien ne peut vous en défaire.
C’est en vous et le reste. A tout jamais.
C’est ainsi que les constantinoises - Constantine capitale culturelle du bon goût comme chacun sait - avaient une bonne réputation de femmes d’intérieur, habiles et douées en couture, cuisine et éducation, un exemple à suivre de la rive orientale du pays, réputées pour être économes voire pingres tout de même, avec les sétifiennes il faut s‘effacer devant leur arrogance et leur culot, on allait jusqu’à dire « miyat jiniyates kheir min staïfiya » - « Mieux vaut 100 diablesses qu’une seule de Sétif! »- les oranaises sont décontractées et joyeuses, les algéroises de vraies prétentieuses - elles disent toutes qu’elles sont d’Alger avec une intonation traînante de loukoum pâteuse, plein la bouche !
À croire qu‘il n‘y a personne qui vit dans ce pays hors de la capitale !!- les jijeliennes à la peau si blanche maîtrisaient l’art délicat de la broderie et de la couture, les tlemceniennes savantes et raffinées (ce qui est curieux c‘est que souvent il y a confusion entre la réputation légendaire d‘une ville et ses habitantes), les bônoises sont agréables mais d’un goût difficile, capricieuses en fait, les kabyles ont du nif, les chaouiyas fières telles les monts Aurès qui vous contemplent ! et ainsi de suite... Les jours de grosses disputes car il y en avait bien sûr, chaque femme sortait son propre répertoire de gros mots et gestes qui vont avec, local et commun, fleuri, trivial, grossier, vulgaire, accompagné de tous les secrets accumulés en confidences ou lors de causeries amicales . Après cela, le lendemain tout rentrait dans l’ordre. La nuit porte toujours conseil et les oracles veillent.
Le « Aj-jar kabl ed-dar » « Se soucier du voisin avant de choisir une maison » ! lancé par la mystique devenue sainte Rabé’a el Adawiyya au 8ème siècle, restera toujours d’actualité ! Ce dicton célèbre et tant d’autres circulent de femmes en femmes, de maison en maison, de ville en ville, de pays en pays.
Les jours se déroulent en fonction de la lumière du jour, des saisons - maoussem, de la température aussi, on se réveille aux étoiles finissantes, le chant du coq alentour, le muezzin voisin, les effluves du premier café de la vie renaissante. Il n’y a pas deux appels à la prière exécutés de même manière, parfois l’appel ressemble à une supplique, une litanie, d’autres fois à un vibrant poème mystique.‘A-mi Mokhtar - oncle Mokhtar s’y était employé jusqu’à la fin de sa vie, sans faille sa voix s’amenuisait au fil du temps en même temps que sa carcasse, sa petite glotte fripée tremblotait à chaque appel d’air, à force aussi d’enseigner telle une ascèse aux petits enfants sourates et grammaire comme frère qui rentrait avec sa petite law-ha- planchette rudimentaire pour y inscrire les caractères de la langue arabe, sans pour autant altérer sa belle foi inébranlable et communicative. Heureusement, l’école coranique n’était pas interdite aux petits musulmans, elle n’était pas assez considérée, voilà pourquoi. Le plus saisissant c’est lorsque l’appel à la prière, celui de l’après-midi en été par exemple, el’asser -l‘après-midi, depuis jama’a el Bey, la mosquée centrale, se font entendre avec quelques secondes d’intervalles, les appels des mosquées voisines, augmentés du son des cloches des temples et des églises proches, donnent lieu à une pieuse cacophonie, vibrante, immatérielle, fantomatique, écho exceptionnel de terre, d’air, de voix chargées de ferveur et de souffles multiples.
Harmonique. Pour un peu on s’envolerait, pulvérisé.
Alors, Il faudrait quasiment s’essuyer les pieds avant de marcher sur la terre.
Il faut se souvenir de cela."(...)

Lieu de vie

Île-de-France, 93 - Seine-Saint-Denis

Types d'interventions
  • Ateliers d'écriture en milieu scolaire
  • Rencontres et lectures publiques
  • Ateliers d'écriture en milieu universitaire
  • Rencontres en milieu universitaire
  • Ateliers / rencontres autres publics
  • Résidences
  • Rencontres en milieu scolaire