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Les écrivains / adhérents

Emeric de Monteynard

Poésie / Roman
photo Emeric de Monteynard

Né en 1956, Emeric de Monteynard vit et travaille à Paris, mais c’est dans la Hague, face à la mer, qu’il se ressource et assemble ses mots, à haute voix, pour que ceux-ci sonnent ce qu’ils disent. En 1992, il rencontre Guillevic avec qui il se lie. Mais c’est son professeur de français, Joseph Pérard, un ami de Max Jacob, qui lui fera goûter à ce toucher si particulier des mots.

« À lire autant de sensualité et de sensibilité, vous ouvrez une voie. Il y a en vous, une exigence, un besoin de netteté, de pureté oserais-je dire, que vous exprimez fort bien » (Guillevic).

Trois de ses recueils de poésie ont été remarqués et soutenus par le CNL. Un autre a reçu le Prix Amélie Murat.

http://www.emericdemonteynard.fr
Bibliographie

– Devenir chemin, L’Arbre à paroles, 2020
– Ecalgrain, L'Arbre à paroles, 2018
– Force est d'écrire aimer, L'Arbre à paroles, 2017
– Ecoper la lumière, L'Arbre à paroles, 2015
– Pétra, s'égarer vers le ciel, Tertium éditions, 2014
– Aimer, le dire, Maelström, collection bookleg, 2014
– Ce qui, la nuit, L'Arbre à paroles, 2012
– Aux arbres penchés, L'Arbre à paroles, 2006 - Prix Amélie Murat 2008
– Toucher les doigts du sourcier, Eclats d'encre, avec le soutien du CNL 2004
– Flanqué d'un sourire, Del Arco, 2004
– Dans ce tremblé des dires, Eclats d'encre, avec le soutien du CNL 2003
– Concéder l'or et le bleu, Eclats d'encre, avec le soutien du CNL 2002
– Aimer, le dire, Eclats d'encre, 2001
– Le Petit homme qui brûlait, Editions du Laquet, 2001

Extraits

Devenir chemin (L'Arbre à paroles, 2020)

Dans ton corps
Tant de courbes

Se croisent

Il y a
Tant de silences

A déplacer

Que nous finirons
En miettes.

‘Force est d'écrire aimer' (L’Arbre à paroles, 2017)

Les mots, tu vois, c'est pour écrire le temps
Ça ne sert à rien les mots – à rien.
Le temps non plus d'ailleurs.

Mais ils gardent en eux
La mémoire de l'innocence

Comme la pierre
Garde

Celle du geste
Et du ciseau

De
Celui

Qui la taille.

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Ce qui, la nuit (L'Arbre à paroles, 2012)

À combien d'anges
A-t-on déjà parlé ?

Combien d'autres
Entrevus

Dans ce creux d’une épaule,

Dont nous cherchons
Les traces encore

À genoux ?

Combien d'autres si bien,
Si mal ignorés,

À qui,
Désormais,
Nos yeux

Vont manquer ?

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S'il se peut qu'un silence assemble
Et aguerrisse

-

S'il se peut qu'une feuille
Choye au sol et se taise et s'efface
À jamais

-

S'il se peut que des pierres
Réfléchissent parfois la lumière et que
D’autres l'évincent

-

S'il se peut que mes yeux puissent un jour
Se serrer dans mes mains

Et qu’ils se ferment même
Un moment

-

S'il se peut que cet homme ailleurs
Renonce à l'air
À le voir

-

Il se peut
Qu’il nous faille
Oser l'étendue

Et que s'immisce enfin
La Joie.

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Je voudrais

Que mes mots sentent la chair, la sueur,
Les mains qui savent et le tumulte des hommes...

Je voudrais qu’ils sentent le cep de vigne et l’olivier,
Bollène et La Pierre, la lauze, le schiste,
Du bleu, du rose, des mûres
Et, devant, l’or des ajoncs,
Des genêts à genoux,
Le vent qui s’essouffle...

Je voudrais qu’ils sentent le soleil à l'entame du jour, le sel,
L'ombre portée de l'écume en fleurs et d’un orage,
Un dimanche de Pâques, à La Roche...

Je voudrais qu’ils sentent un ventre de femme qui se dresse,
Le doigt qui le recueille et recueille sa douceur
Et la violence insensée qui le tient
Dans l'ovale et dans les caresses...

Je voudrais que mes mots sentent la chair, la sueur, la rosée
Que l'on boit et le goût de la terre, de ce
Qui brûle, féconde,
Et des souffles qui emportent...

Je voudrais que mes mots disent
Ma peur enfin, sur ta peau.

Lieu de vie

Île-de-France, 75 - Paris

Types d'interventions
  • Rencontres et lectures publiques