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Les écrivains / adhérents

Emmanuelle Pagano

Roman / Essais / Récits
photo Emmanuelle Pagano

Emmanuelle Pagano est née en septembre 69 dans l'Aveyron, elle a fait des études en esthétique du cinéma (thèse sur “le cinéma cicatriciel”, inachevée). Agrégée d’arts plastiques, elle vit et travaille sur le plateau ardéchois.
Elle a été pensionnaire à la Villa Médicis (avril 2013 / septembre 2014).

http://emmanuellepagano.wordpress.com/
Bibliographie

Romans, récits, nouvelles
– Saufs riverains, roman, deuxième volume de la Trilogie des rives, 2017, P.O.L
– Ligne & Fils, roman, premier volume de la Trilogie des rives, 2015, P.O.L.
– Nouons-nous, fragments, P.O.L., 2013. (sélection pour le prix Louis Guilloux 2014)
– Un Renard à mains nues
, recueil de nouvelles, P.O.L., 2012. Prix des lycéens en IdF 2013 (sélection pour le Goncourt de la nouvelle 2012)
– L’Absence d’oiseaux d’eau, roman, P.O.L., 2010, collection Folio (n°5272), Gallimard, 2011.
Ce livre est publié en Italie aux éditions Barbès, dans une traduction de Tommaso Gurrieri, sous le titre L'Assenza degli uccelli acquatici, décembre 2010
– Les Mains gamines, roman, éditions P.O.L., septembre 2008
Ce livre est publié en Allemagne aux éditions Wagenbach dans une traduction de Nathalie Mälzer-Semlinger sous le titre Bübische Hände, février 2011
Prix Wepler fondation La Poste 2008 et Prix Rhône-Alpes du Livre 2009
– Les Adolescents troglodytes, roman, éditions P.O.L., janvier 2007
Ce livre est publié en Allemagne aux éditions Wagenbach dans une traduction de Nathalie Mälzer Semlinger sous le titre Der Tag war blau, février 2008, en Hongrie aux éditions Mandorla dans une traduction de Miklós Bárdos sous le titre Holdszivárvány, mars-avril 2011, en Espagne aux éditions Lengua de Trapo dans une traduction de Tamara Gil Samoza sous le titre Los adolescentes trogloditas, octobre 2011, et en Bulgarie aux éditions Ergo dans une traduction de Julian Zhiliev sous le titre Юношите от пещерата, décembre 2012.Traduction en cours en croate par Ursula Burger, éditions Meandar. Bientôt traduit en albanais (éditions Morava), en roumain (éditions Casa Cartii de Stiinta), en serbe (éditions Albatros) et en macédonien (éditions Antalog).
Adaptation cinématographique en cours par la réalisatrice Géraldine Boudot. European Union Prize for Litterature 2009
 et le Prix Rhône-Alpes de l’Adaptation Cinématographique 2009 (Sélections pour le Prix Télérama /France Culture 2007, le prix Lavinal du printemps des lecteurs 2007, l'été des libraires 2007, le prix Marguerite Audoux, le prix Rosine Perrier 2008, le prix des lycéens et des apprentis de la région PACA 2009, sélection Lettres Frontière 2008)
– Le Tiroir à cheveux, roman, éditions P.O.L., août 2005
Ce livre est publié en Allemagne aux éditions Wagenbach dans une traduction de Nathalie Mälzer Semlinger sous le titre Die Haarschublade, août 2009 et en Espagne aux éditions Lengua de Trapo dans une traduction de Tamara Gil Samoza sous le titre El cajón de los pelos, mai 2006. Prix Télévision Suisse Romande du roman 2006 (Sélection Lettres Frontière 2006)
– Pas devant les gens, roman, éditions de La Martinière, février 2004.
– Pour être chez moi, récit, sous le nom d'Emma Schaak, éditions du Rouergue, mars 2002.

Textes courts, ouvrages collectifs ou publiés en collaboration
– Une affiche en collaboration avec le plasticien Michel Roty, aux éditions le Bleu du Ciel, printemps 2015.
– En cheveux, nouvelle à partir d’un objet du Musée des Confluences, Lyon, à paraître aux éditions Invenit, mi-novembre 2014 (co-édition Musée des Confluences).
– Un court-métrage : texte, narration et montage (avec l'aide de Cédric Baud, monteur professionnel) édité par Ciclic et le Conseil général d’Eure-et-Loir, collection «Carnets d’images, histoires euréliennes», novembre 2014.
– « Carnet de lignes » : petit livre « tour du monde » à partir d’une ligne du métro parisien, avec des dessins de Marion Fayolle, à paraître aux éditions Square, octobre 2014.
– À propos de Christian Bobin, Libé des écrivains, mars 2014
– « Sur les épaules », à propos de la grotte Chauvet, dans Faire Part, Combe d'Arc – Les mains inverses, N° 32/33, janvier 2014.
– Le Travail de mourir, avec la photographe Claude Rouyer, éditions Les Inaperçus, novembre 2013.
– « Le Clown du lac », nouvelle en collaboration avec Marie-Christine Jaillet, chercheur au CNRS , dans Des nouvelles du monde, recueil édité par Les Nouvelles Éditions Loubatières, dans le cadre du festival « La Novela » , octobre 2013.
– « Un nez pour chaque saison », à propos de cuisses de grenouilles, recette perso, dans un petit livre collectif sur la cuisine française, Jahreszeiten der französischen Küche, sous la direction de Françoise Hynek et Peter Urban-Halle, chez Wagenbach, Berlin, août 2013.
– « Veilleuse » , nouvelle, Espace, revue du CNES, mars 2013 et dans Un coup de dé, magazine de l’association française de développement des centres d’art, février 2013 (en français et en anglais).
«Flanquées» en réaction au travail de Laura de Nercy, chorégraphe, dans le cadre de «Concordan(s)e 2010», éditions L'Oeil d'Or, mars, 2012.
– «La Ligne de flottaison», coffret «Sacha Lenoir», éditions Capricci, mai 2011. La nouvelle est prolongée par un projet d’adaptation de Pascal Bonitzer.
– «Le Type qui n’avait pas de parents fixes», nouvelle, Clair-Obscur, collectif, au profit de l'ONG «Pour un Sourire d'Enfant», éditions Jbz&Cie, mars 2011.
– «La Préférée du lac», Cook’s magazin (02/2011, n°9, p.18-19), en allemand.
– «La Décommande», catalogue de l’exposition «Investigations of a dog», à la maison rouge, JRP Ringier (en français et dans une traduction en anglais de Cole Swensen), janvier 2011.
– «La Maison-message», nouvelle sur le thème de la couleur bleue, Le Monde, juillet 2010.
– «Sur l’arbre», texte écrit à l’occasion du « rendez-vous littéraire » , Ein französisch-deutsches Literaturfest, organisé par la l’Akademie der Künste, Berlin, avril 2010.
– «Les Paillettes», nouvelle, revue professionnelle BIBLIOthèque(s), mars 2010.
– «Quatre fois quinze ans», pour le hors série de Télérama : Barbara, dix ans déjà, novembre 2007.
– «Toucher Terre», sur Jacques Dupin, Faire Part, mars 2007
– «Se Montrer disparaître», in Le génie Documentaire, Admiranda n°10 (Cahiers d’Analyse du film et de l’Image, Aix-en-Provence, 1995), sur le film d’Hervé Guibert, La Pudeur et l’impudeur.
– «L’Ecorché», Cinergon n°1 (Toulouse, 1995), écorchées : la peau des corps, la peau des images dans le cinéma de Pasolini (extrait du mémoire de DEA).

Extraits

Nella encore jeune fille était souvent comme emmitouflée dans sa révolte et, lorsqu'orgueilleuse elle s'enfuyait au plus froid de l'année dans les bois glacés, ses invectives sonores contre mon père résonnaient sous les arcades des branches basses, accablées de neige, enveloppant ceux qui la regardaient une nouvelle fois partir dans l'hiver dissonant qui tenait lieu de traîne à sa colère. Ils refermaient bien vite la porte qu'elle avait laissée grande ouverte.
Au printemps, elle marchait jusqu'au bord des encorbellements rocheux, elle entendait les battements très sonores des ailes des corneilles, juste au-dessus d'elle, parfois levait les yeux, et, comme les corneilles laissaient de la place pour le regard au-delà d'elles, Nella apercevait, très haut, planant, les aigles. Elle les trouvait un peu trop démonstratifs dans leurs étalages d'envergures et de hauteur, leur envol au-dessus de tout. Les engoulevents étaient tellement plus subtils, avec des plumes étudiées pour faire le moins de bruit possible, ils avaient une discrétion qu'enviait Nella mais dont elle n'était pas capable, délégant cette qualité à sa grande soeur. Nella écoutait ce qui grinçait dans la forêt à la belle saison : les branches des frênes, les larves mastiquant les troncs à terre, l'air dans les trous creusés par les piverts dans les écorces jusqu'à l'aubier à vif, les bourdons fourrant les églantines, et l'énervement des feuillés neufs. C'est au printemps surtout que dans les marres gonflées par l'oxygène des larves, le reflet tout rond de la lune trouait la surface de l'eau. La nuit et l'ébullition devenaient presque synonymes.
L'été, les fleurs des arbres fruitiers fanaient dans les feuillages verts et copieux, il faisait bien trop chaud pour s'évader en milieu de journée, mais fuir les soirées mondaines était un ravissement à la fraîche, toute agitation de la journée tue, Nella pouvait sentir le respir des arbres, les lucioles occupaient les haies de myrthe, et les oliviers centenaires semblaient se densifier plus encore lorsque la lune se rétrécissait pour laisser plus de place au sombre. Au-delà des collines, au Sud, on apercevait certains jours clairs l'éclat métallique de la mer enflée.
Au début de l'automne, quand l'hiver n'était encore perceptible que sur la montagne, ce que l'on appelait la montagne n'étant qu'une autre colline encore, au Nord, une colline derrière la colline, qui était derrière la colline de Stellanello, c'est-à-dire cette colline trop lointaine pour être verte, cette colline qui restait bleue, même pour Nella qui était celle qui allait le plus loin de la famille, au début de l'automne le chemin dans le bois presque par elle seule tracé était d'une couleur égale, beige, puis, si petit à petit qu'on aurait dit une apparition, des formes obscures se dessinaient et le reste pâlissait : le soleil finissait toujours par apparaître, découpant des négatifs par l'ombre des végétations. Elle aimait entrer dans les bois serrés, mais aussi en sortir, pour retrouver le vent. Le vent donnait toujours à Nella la sensation que la nature était vivante. Il lui plaisait que cette vivacité soit en même temps invisible et fluide, elle n'en était jamais épuisée.
(Extrait de En cheveux, nouvelle).

Lieu de vie

Auvergne-Rhône-Alpes, 07 - Ardèche

Types d'interventions
  • Ateliers d'écriture en milieu scolaire
  • Rencontres et lectures publiques
  • Ateliers d'écriture en milieu universitaire
  • Rencontres en milieu universitaire
  • Ateliers / rencontres autres publics
  • Résidences
  • Rencontres en milieu scolaire