Contenu | Navigation | Politique d'accessibilité | Crédits Lettre internet

Les écrivains / adhérents

Pascale Roze

Roman / Nouvelle / Essais
photo Pascale Roze

Pascale Roze est née au Vietnam en 1954.
Elle fait en France des études de Lettres et de théâtre. De 1983 à 1993, elle travaille avec le metteur en scène Gabriel Garran au Théâtre de la Commune d'Aubervilliers et au Théâtre international de langue française, chargé de promouvoir le répertoire francophone.
Elle publie son premier livre en 1994, un recueil de nouvelles intitulé Histoires dérangées. Son premier roman, Le Chasseur Zéro, obtient le Prix du Premier roman et le Prix Goncourt en 1996. Depuis elle a publié dix ouvrages, romans, recueils de nouvelles et un essai sur le poète Horace. Le heurt entre destin personnel et Histoire est un de ses thèmes d’inspiration.
De septembre 2006 à juin 2010, elle a tenu une chronique sur l’actualité littéraire étrangère à France-Inter dans l’émission de Paula Jacques, Cosmopolitaine.
Elle anime régulièrement des ateliers d'écriture en milieu scolaire, carcéral (Maisons d'arrêt de Bois d'Arcy avec des mineurs, de Laval avec des femmes, de Limoges et Guéret avec des hommes), et dans des communes rurales.
Durant ce premier semestre 2016, elle anime un atelier d'écriture à Sciences Po Paris.

Janvier-Juin 2017 : Résidence Île-de-France avec l'association SERT-Marmottan, Paris 17ème. remue.net/spip.php?rubrique1017 & www.m-e-l.fr/fiche-residence.php?id=16.

Bibliographie

– Histoires dérangées, nouvelles, Julliard 1994
– Le Chasseur Zéro, roman, Albin Michel, 1996,
Prix Goncourt, prix du premier roman
– Ferraille, roman, Albin Michel, 1999
– Lettre d'été, récit, Albin Michel, 2000
– Parle-moi, roman, Albin Michel, 2003
– Un homme sans larmes, essai, Stock, 2005
– L'eau rouge, roman, Stock, 2006
– Itsik, roman, Stock, 2008
– Aujourd'hui les cœurs se desserrent, roman, 2011
– Passage de l'amour, nouvelles, 2014


Extraits

Extrait de En mer - nouvelle

Mer plate. Nuit sans lune. Voie lactée, étoiles. Pas un souffle d’air. Si le vent ne se lève pas, ils n’atteindront Ajaccio que demain soir. Ils ont coupé le moteur pour dîner. Ils ont joué aux dés à la lueur de la lampe tempête, puis elle a pris le premier quart. Rien à faire sinon veiller au passage de ferries, de bateaux de plaisance. Guillaume a ronflé, s’est tu. La barre repose sur son socle. Le silence règne, profond. De temps en temps un poisson vient agiter la surface de l’eau. Avant d’aller dormir, Catherine a dit : Dieu est là.
La voûte tourne autour du bateau : Mars vient d’apparaître, Cassiopée est au Zénith.
Elle respire, son cœur bat, mais ses pensées se sont arrêtées. Eux dorment. Ils lui font confiance.
Il est 3h30.
Six degrés trente-deux minutes de longitude est, quarante deux degrés quarante deux minutes de latitude nord, au grand large de l’île du Levant.
Elle se lève.
Elle installe l’échelle de coupée en prenant garde à ne pas faire de bruit.
Elle se déshabille, plie ses vêtements, enlève sa montre, la dépose dans une de ses chaussures, et se glisse dans l’eau.
Toute nue. Elle ne s’est jamais baignée nue, éprouve une dérangeante sensation, inattendue. Elle hésite à remonter pour enfiler son maillot. Mais elle ne le fait pas, par crainte de les réveiller ou de faiblir.
La mer est chaude.
Les conditions ne sont pas idéales pour mourir vite.
Elle nage. Elle s’éloigne. Elle se dépêche au cas où Guillaume se réveillerait avant l’heure. Nager jusqu’au bout de ses forces, c’est son idée. Elle mourra d’hypothermie, ou parce que les muscles se seront tétanisés. Elle a quarante-cinq ans pour quelques heures encore.
Quand elle s’estime suffisamment loin, elle se retourne. Pas d’alerte. Ils dorment.
Elle nage. Elle avance. Elle pourrait décider de se noyer tout de suite. Mais c’est un courage ou une force qu’elle n’a pas. Pour se noyer volontairement il faut être costaud, à moins qu’on ne se charge d’un poids. Elle va se fatiguer, et c’est la mort qui la prendra, comme si la mort avait des bras, était quelqu’un, sa tante quand elle était petite. Elle a d’abord nagé la brasse coulée, et pour reprendre son souffle, elle est passée à la nage indienne, sur le côté droit, puis sur le côté gauche. Elle alterne maintenant, elle compte mentalement, vingt brasses, vingt nages indiennes à droite, vingt à gauche.

Lieu de vie

Bourgogne-Franche-Comté, 58 - Nièvre

Types d'interventions
  • Ateliers d'écriture en milieu scolaire
  • Rencontres et lectures publiques
  • Ateliers d'écriture en milieu universitaire
  • Rencontres en milieu universitaire
  • Ateliers / rencontres autres publics
  • Résidences
  • Rencontres en milieu scolaire