Contenu | Navigation | Politique d'accessibilité | Crédits Lettre internet

Les écrivains / adhérents

Louis-Philippe Dalembert

Poésie / Roman / Nouvelle
photo Louis-Philippe Dalembert

Ancien pensionnaire de la Villa Médicis à Rome. Né à Port-au-Prince, Haïti, Louis-Philippe Dalembert est poète, nouvelliste, romancier et vagabond. Depuis son départ d’Haïti, ce vagabond polyglotte (il jongle avec sept langues) a vécu tour à tour à Nancy, Paris, Rome, Jérusalem, voyagé partout (les Amériques du Nord et du Sud, les Caraïbes, l'Afrique du Nord et l'Afrique noire, le Moyen-Orient, l'Europe) où ses pas ont pu le porter… dans l’écho renouvelé de la terre natale. Il vit aujourd’hui entre Paris, Port-au-Prince et ailleurs.
Ses livres sont traduits en plusieurs langues. Derniers ouvrages parus : Les dieux voyagent la nuit, roman, éditions du Rocher, 2006 ; Rue du Faubourg Saint-Denis, roman, éditions du Rocher, 2005 ; Poème pour accompagner l’absence, éditions Mémoire d’Encrier, 2005.
Dalembert est par ailleurs diplômé de l’École normale supérieure de Port-au-Prince, diplômé de l’Ecole supérieure de journalisme de Paris et auteur d’une thèse de doctorat en littérature comparée sur l’écrivain cubain Alejo Carpentier (université de Paris III-Sorbonne Nouvelle).

Thèmes
Louis-Philippe Dalembert élabore, tant en prose qu’en poésie, une œuvre fortement marquée par les thématiques de l’enfance et du vagabondage. Les deux thématiques semblent liées chez l’auteur, pour qui on passe de l’enfance à l’âge adulte comme on émigre d’un pays à un autre. « J’ai lu quelque part – je ne me rappelle plus où – une phrase, à moins que ce ne soit le titre d’un livre, qui m’a beaucoup marqué : “Dehors est un grand pays !” » D’où un auteur, mais aussi une écriture toujours en mouvement, qui passe de la langue la plus classique (voir son roman L’Autre Face de la mer) à l’argot le plus contemporain (Rue du Faubourg Saint-Denis). La peur, peut-être, d’être enfermé dans un système, dans des stéréotypes. Ainsi l’auteur récuse-t-il l’étiquette d’écrivain francophone, à laquelle il préfère écrivain d’expression française. D’où aussi une écriture très attentive au Temps, « fait de pays successifs qu’on n’habite jamais qu’une fois, et seul » (voir l’épilogue de Le Crayon du bon Dieu n’ pas de gomme). L’auteur piste aussi dans ses livres les traces de ce qu’on nomme la folie, « cet instant où l’individu passe de l’autre côté de la “normalité” », On trouve une autre thématique récurrente dans son œuvre : la Bible, mieux l’Ancien Testament, trace d’une éducation familiale très religieuse placée sous le signe du sabbat.

http://www.lehman.cuny.edu/ile.en.ile/paroles/dalembert.html
Bibliographie

Romans, nouvelles
– Le Songe d'une photo d'enfance, nouvelles, Serpent à Plumes, 1993. Serpent à Plumes, coll. « Motifs », 2005.
– Le Crayon du bon Dieu n'a pas de gomme, roman, Stock, 1996. Serpent à Plumes, coll. « Motifs », 2004. Éditions des Presses nationales, 2006.
– L'Autre Face de la mer, roman, Stock, 1998 (Prix RFO du Livre 1999 - Bourse Poncetton de la Société des Gens de Lettres). Serpent à Plumes, coll. « Motifs », 2005. Éditions des Presses nationales, 2007.
– L'Île du bout des rêves, roman, Bibliophane/Daniel Radford, 2003.
– Vodou ! Un tambour pour les anges, récit, en collaboration avec David Damoison (photos) et Laënnec Hurbon (préface), Autrement, 2003.
– Rue du Faubourg Saint-Denis, roman, Éditions du Rocher, 2005.
– Les Dieux voyagent la nuit, roman, Éditions du Rocher, 2006.
– Histoires d'amour impossibles... ou presque, nouvelles, editions du Rocher, 2007.
– L'Autre Face de la mer, roman, éditions des Presses nationales, Port-au-Prince, 2007 ;
– L'Ile du bout des rêves, roman, coll. "Motifs", 2007
– Avant que les ombres s'effacent, éd. Sabine Wespieser, 2017

Poésie
– Évangile pour les miens, poèmes, Choucoune, 1982.
– Et le soleil se souvient (suivi de) Pages cendres et palmes d'aube, L'Harmattan, 1989 (Grand Prix de poésie de la ville d'Angers).
– Du temps et d'autres nostalgies, poèmes, Les Cahiers de la Villa Médicis, n° 9.1 (24-38), 1995.
– Ces îles de plein sel, poèmes, Vwa n° 24 (151-171), 1996.
– Ces îles de plein sel et autres poèmes, Silex/Nouvelles du Sud, 2000.
– Dieci poesie (Errance), poèmes, Quaderni di via Montereale, 2000.
– Poème pour accompagner l’absence, in Agotem, n° 2, Obsidiane, 2005. Mémoire d’Encrier, 2005.

Extraits

Il ne me restait que deux repères dans la vie : le temps, qui m’abritait, et cette fille rencontrée sur les quais de Naples […]. Chaque fois que je croyais habiter l’un ou l’autre, ils disparaissaient. […] Aussi continuais-je d’avancer sans itinéraire précis […]. Je me posais là où la lassitude me l’ordonnait. Pour le reste, Paris, où j’avais vécu quelques-unes des plus chaudes histoires d’amour de ma folle jeunesse, ou n’importe quel ailleurs du monde, valait bien une messe. Suffit que les hommes sachent l’art antique de l’hospitalité […]. Et les femmes se donner avec goût et sans arrière-pensée. […] Surtout ne pas s’arrêter. […] Et puis, où aurais-je jeté l’ancre ? L’amour est un port trop étriqué et les frontières d’un seul pays ressemblent aux étreintes de la même amante qui, à force, finissent par t’étouffer.
Extrait de L’Ile du bout des rêves, roman, Bibliophane/Daniel Radford, 2003.

Quand […] ma’ame Bouchereau m’a demandé si je me sentais gaulois, c’était fastoche à répondre. […]Ça dépend, je lui fais. […] Ça dépend de quoi ? De plein de choses. De qui j’ai en face par exemple. […] C’est très important qui t’as en face. […] Ça dépend aussi des jours. Parfois je me sens Vercingétorix en personne. Ou le Général lui-même. Le lendemain je me mate dans le miroir, j’en ris jaune : tu te racontes des bobards keum. Jamais tu pourras être président de la République [...] ni PPDA. Ça me botterait, ça, présenter le journal de vingt heures à la téloche. On doit s’éclater un max là-dedans. Des millions de Gaulois qui te matent tous les soirs. Même si c’est pour que tu leur apportes des mauvaises nouvelles. Mais je sais que c’est pas possible, alors je me dis : à quoi ça sert d’être gaulois ?
Extrait de Rue du Faubourg Saint-Denis, roman, Editions du Rocher, 2005.

Lieu de vie

Île-de-France, 75 - Paris

Types d'interventions
  • Rencontres et lectures publiques
  • Rencontres en milieu universitaire
  • Ateliers / rencontres autres publics
  • Résidences
  • Rencontres en milieu scolaire