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Les écrivains / adhérents

Céline Curiol

Roman / Récits
photo Céline Curiol

Céline Curiol est une écrivain, journaliste et essayiste française née à Lyon en 1975.
Son roman, L’Ardeur des pierres, écrit suite à sa résidence à la Villa Kujoyama de Kyoto, a été publié à la rentrée littéraire 2012 et se développe autour de la figure du sculpteur américano-japonais Isamu Noguchi.
En 2005, son premier roman Voix sans issue avait été salué par l’écrivain américain Paul Auster. Ont été ensuite publiés Permission et Exil intermédiaire, deux romans salué par la critique, et Route Rouge, un récit de voyage sur la Sierra Leone.
Entre 1997 et 2008, Celine Curiol a habité New York et travaillé comme journaliste pour la BBC, Radio France et Libération. Elle a également vécu à Londres et Buenos Aires.

Elle anime actuellement des ateliers d’écriture, en anglais et en français, dans plusieurs grandes écoles à Paris.
Elle a été membre du Conseil d’administration de la Maison des écrivains de 2010 à 2016.

Bibliographie

– Les vieux ne pleurent jamais, roman Actes Sud, décembre 2015
– Un quinze août à Paris, essai, Actes Sud, mai 2014
– A vue de nez, roman, Actes Sud, novembre 2013.
– L’Ardeurs des pierres, roman, éditions Actes Sud, 2012.
– Exil intermédiaire, roman, éditions Actes Sud, Paris, 2009.
– Permission, roman, éditions Actes Sud, Paris, 2007.
– Route Rouge, récit de voyage, éditions Vagabonde, Paris, 2007.
– Voix sans issue, roman, éditions Actes Sud, Paris, 2005.
Finaliste du Independent Foreign Fiction Prize (UK).
– New York, guide personnel, éditions Autrement, Paris, 2003.

Extraits

Extrait d’Exil Intermédiaire :
« New York est une ville d’éclat et de netteté. Ses nuits, surtout en hiver, ont la transparence, le tranchant d’un glacis. Mais ce soir-là, le brouillard s’était répandu sur l’East River. Le début du pan incliné qui menait au pont s’enfonçait dans un néant aérien. Sur notre passage, les contours des planches, des balustrades, des éclairages se précisaient alors que disparaissaient ceux que nous laissions en arrière. Des câbles d’acier émergeaient de la nappe grise, tendus vers un sommet invisible. Des filets pour volatiles égarés, de savants cordages qui retenaient le mât d’un immense bateau spectral. Enfin, dans un glissement de brume, les pierres se sont matérialisées au-dessus de nous, la pile rectangulaire et imposante est apparue. Sur la plate-forme, nous nous sommes accoudés à la balustrade près de laquelle des gravures sur métal contaient, par dessins simplifiés, la construction de l’édifice. Plus aucun bâtiment, dans aucune direction, n’était visible. L’improbable avait eu lieu : la cité s’était volatilisée. Huit millions de personnes évanouies et seulement cet arc suspendu entre deux rives inexistantes. Des véhicules passaient sous nos pieds, dans la section inférieure réservée à la circulation, mais j’ai dans l’oreille le souvenir d’un calme inhabituel. »

Extrait de Permission :
« Je voudrais pouvoir analyser ce qui m’est arrivé afin d’éviter que ceux qui liront ce rapport, si je me décide à le rendre, l’affublent d’un nom scandaleux. Non pas pour m’excuser ou être absous, mais pour que l’on puisse en tirer profit et, dans l’idéal, apprendre à quel point il est erroné de se croire accompli. Mais je dois reconnaître qu’il est encore tôt : à ce stade, le défi est délicat à relever puisque je cherche encore. L’évolution d’un être est une rupture continue et n’importe quel séquençage est arbitraire : il constitue pourtant la seule manière d’appréhender cette évolution. Pour pouvoir expliquer ce que je considère comme un changement majeur, il faudrait que je puisse me rappeler, ou plutôt me représenter, ce que j’ai été, à divers moments précis du passé, avant de devenir celui que je définis ponctuellement comme moi-même au moment présent. Je ne peux saisir toutes les facettes de ces moi respectifs et discrets, et, de ce fait, il me faut admettre que je ne peux en déduire un inventaire exhaustif de leurs points communs et, par conséquent, il m’est difficile de mesurer l’ampleur du changement qui m’affecte et la caractériser ».

Extrait de Voix sans issue :
« Excusez-moi, je cherche quelqu’un, je me demandais si vous l’aviez vu passer, il a pris le train de 9 heures. La douanière remonte ses yeux jusqu’aux siens, sourcils froncés, visiblement étonnée que le sujet étudié ait la capacité de s’exprimer. Il est grand, en tout cas plus grand qu’elle, un peu plus grand, enfin elle n’est pas très grande c’est vrai mais dans la moyenne tout de même, il est brun aussi, pas très foncé mais pas trop clair non plus, il est brun comme le sont en général les bruns bruns, il a des yeux assortis à la couleur de ses cheveux, un peu plus verts, non pas qu’il ait du vert dans les cheveux mais les yeux ont quelque chose de plus lumineux qu’elle attribue au vert un peu noisette, en gros il est bel homme bien qu’elle ne soit pas sûre qu’il le soit dans l’absolu, c’est plutôt qu’elle le trouve à son goût, il ne doit pas être trop moche tout de même, à cause d’Ange, elle n’aimerait pas un gars qui n’irait pas avec elle, il porte un costume souvent, mais aujourd’hui il n’en a sans doute pas vu qu’il ne s’agit pas d’un voyage d’affaires, enfin si il est censé être en voyage d’affaires, donc il aura sûrement mis un costume pour faire illusion ou peut-être l’a-t-il glissé dans sa valise pour être plus à l’aise, mais de cela elle ne peut pas être sûre. »

Lieu de vie

Île-de-France, 75 - Paris

Types d'interventions
  • Ateliers d'écriture en milieu scolaire
  • Rencontres et lectures publiques
  • Ateliers d'écriture en milieu universitaire
  • Rencontres en milieu universitaire
  • Ateliers / rencontres autres publics
  • Résidences
  • Rencontres en milieu scolaire