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Les écrivains / adhérents

Mathieu Brosseau

Poésie / Roman
photo Mathieu Brosseau

Mathieu Brosseau est né en 1977 à Lannion, dans les Côtes d’Armor.
Il est aujourd’hui bibliothécaire à Paris (Marguerite Audoux, 3ème arrondissement). Il organise, dans son établissement, de nombreuses lectures et manifestations littéraires et poétiques.
Il a été administrateur à la SGDL entre 2015 et 2017.
Il a publié dans les revues : Action Restreinte, L’Etrangère, Ouste, Libr_critique, Remue.net, Dock(s), Boudoir & autres, Marelle, Sitaudis, Owerwriting, Fusées, Ce qui secret, Strass de la philosophie, La Nouvelle Quinzaine Littéraire, Po&sie, Muscle, La Vie Manifeste, Teste, La Femelle du Requin, etc.
Il a publié une dizaine de livres.
Mathieu Brosseau a fait de nombreuses lectures en France, à la radio ou lors de festivals. Son premier roman Data Transport a rencontré de très enthousiastes échos critiques ou universitaires (Le Monde, L’Humanité, Le Matricule des anges, La Nouvelle Quinzaine Littéraire, etc.)

http://www.mathieubrosseau.com
Bibliographie

– L’Aquatone. La Bartavelle, 2000.
– Surfaces : journal perpétuel. Caractères, 2003.
– Dis-moi. [Livre d’artiste, avec Thierry Le Saëc]. Dingé : Éditions La Canopée / La Rivière échappée, décembre 2008
– La Nuit d’un seul. Dingé : Éditions La Rivière Échappée, mars 2009
– L’espèce. Lyon : éditions Mots_tessons, décembre 2009
– Et même dans la disparition. Rennes : Éditions Wigwam, mars 2010
– La confusion de Faust. Limoges : Editions Le Dernier Télégramme, mars 2011
– UNS. Pantin : Le Castor Astral éditeur, juin 2011, Illustration par Winfried Veit et préface de Jean-Luc Nancy.
– Ici dans ça. Pantin : Le Castor Astral éditeur, juin 2013.
– Data Transport [roman]. Paris : Éditions de l’Ogre, mai 2015.
– L’Animal Central. Le Castor Astral, juin 2016
– Chaos est mon nom [roman]. Quidam, 2018.

Extraits

Extrait 1 :
Chaos est mon nom - Editions Quidam, 2018

Son univers est très minéral : pierre, béton, dalles, bris. Au-dessus d'elle, le plafond craquelé dégueule de la poudre de vieux ciment. A l'angle, en haut, persiste un petit trou, le terrier du cafard qui dévorait des yeux le Psychiatre, voleur de sac à billes. Va-et-vient, et un et deux, le ressac, la très obsessionnelle bête solitaire.
La Folle s'élève très brutalement jusqu'à lui, l’insecte, gestes vifs, à l'aide d'une chaise qu'elle met en équilibre sur un bureau.
Elle observe l’animal, penche la tête, sort la langue, et un et deux et trois et le bouffe.
Dans la bouche, le corps et les pattes grouillent comme mille insectes révoltés et survoltés, croqués entre trente-six dents tachetées de sang. Un bris de carapace craquante.
- Je te libère mon amour, ma puce, mon poussin, la vie t'appartient maintenant mon chéri, dit-elle familièrement sur un ton rauque et suave d'actrice glamour, mâchant l'insecte.
Une ou deux pattes noires et agitées dépassent de ses lèvres épaisses. Elle sourit malicieusement, perchée sur sa chaise. Sa tête équilibrée entre ses épaules touche presque le plafond.
Bien que ce ne soit pas son cafard à elle, sa mélancolie, qu'elle mange mais un simple exemplaire de cet horrible insecte, elle est pourtant subitement libérée de toute pesante tristesse. Et quelle est sa joie lorsque du haut de l'escalier de fortune qui lui a permis de se hisser jusqu'à la bête et son terrier, quelle est sa surprise lorsqu'elle découvre, coincée entre les jointures du mur et du plafond, sur un rebord : un immense pissenlit encore plein de toutes ses si libres et heureuses aigrettes.
Quel bonheur ! Un végétal ! Un pissenlit ! Du vert ! Quelle allégresse ! À tel point que La Folle redescend tout en vrac, corps tombant démantibulé, flanquant tout à terre, puis commet aussitôt quelques pas de danse enthousiaste, et un et deux, sur l’avant, puis le côté, s'inventant un partenaire, bras dessus, bras dessous, allez, une chorégraphie exaltée en plein milieu de sa chambre close, entre lit, table de chevet, bureau, chaise, et c’est tout.

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Extrait 2
Et le vide intériorisé, la matière est objectivée.

Le rêve s’introduit à nouveau dans l’être par la faille et 
la dualité des mondes s’opère, 
impliquant la décadence par la construction.

Seule la participation sauve, à l’intérieur d’une solitude.

Et le vide réapparaît, la mort et les nerfs déliés.

Avançant dans la double communication, 
la poétique ouvre les portes de l’inscrit,
celles des couloirs transversaux qui coupent l’action progressante 
jusqu’à ce que mort s’ensuive, 
jusqu’à ce que le vide s’extériorise comme une angoisse à déterminer.

Et tout recommence dans ces ruines de l’Eternité, où pour vivre il faut crever.
Et tout recommence selon ce cycle anonyme imposé.

In « Surfaces : journal perpétuel », Editions Caractères, janvier 2004

Lieu de vie

Île-de-France, 93 - Seine-Saint-Denis

Types d'interventions
  • Ateliers d'écriture en milieu scolaire
  • Rencontres et lectures publiques
  • Rencontres en milieu universitaire
  • Ateliers / rencontres autres publics
  • Résidences
  • Rencontres en milieu scolaire