Contenu | Navigation | Politique d'accessibilité | Crédits Lettre internet

Les écrivains / adhérents

Jean-Michel Espitallier

Poésie / Essais / Récits
photo Jean-Michel Espitallier

"Jean-Michel Espitallier est un des poètes contemporains qui a le plus modifié l’image attendue de la poésie. Il est représentatif d'une génération qui, proche en cela de l'art contemporain, opte pour des pratiques poétiques variées, construites, accumulatives et drôles"
(Jérôme Mauche, Musée Zadkine)

"Jean-Michel Espitallier est l'un des poètes les plus mobiles et véloces de sa génération..." (Patrick Kéchichian, Le Monde)

Jean-Michel Espitallier est né le 4 octobre 1957. Il est le cofondateur de la revue Java (28 numéros de 1989 à 2006) et a coordonné le numéro du Magazine littéraire sur la « Nouvelle Poésie française » (mars 2001). Depuis 2002 il se consacre exclusivement à l’écriture. Très nombreuses interventions publiques (lectures, performances, conférences, etc.) en France et à l’étranger. Il travaille et a travaillé sur plusieurs projets multimédias (voir « Créations ») et a intégré fin 2006, comme batteur, le groupe punk-rock Prexley.

Poète inclassable, Jean-Michel Espitallier joue sur plusieurs claviers et selon des modes opératoires constamment renouvelés. Listes, détournements, boucles rythmiques, répétitions, proses désaxées, faux théorèmes, propositions logico-absurdes, sophismes tordent le cou à la notion si galvaudée de poésie en inventant des formes neuves pour continuer de faire jouer tout le bizarre de la langue et d’en éprouver les limites. Entre rire jaune, tension comique, syllogismes vides, absurde et dérision, la poésie de Jean-Michel Espitallier, proche en cela de l’art contemporain, use de la plus radicale fantaisie pour coller un faux-nez au tragique et à l’esprit de sérieux mais aussi pour faire voler en éclat et problématiser encore davantage, la notion de genre et de frontières esthétiques (donc éthiques…).

Bibliographie

– Ponts de frappe, Fourbis, 1995.
– Pièces détachées, une anthologie de la poésie française aujourd’hui, Pocket 2000, nouvelle édition 2011
– Gasoil : prises de guerre, Flammarion, 2000.
– Fantaisie bouchère, Derrière la Salle de Bain, 2001 (et édition bilingue français-anglais, Duration Press, New York, 2004).
– Le Théorème d’Espitallier, Flammarion, 2003.
– En Guerre, Inventaire-invention, 2004.
– Où va-t-on ? (extrait), Le Bleu du ciel, coll. « L’Affiche », 2004.
– Toujours jamais pareil (avec Pierre Mabille), Le Bleu du ciel, 2005.
– Caisse à outils, un panorama de la poésie française aujourd’hui, Pocket, 2006.
– Tractatus logo mecanicus (pensum), Al Dante, 2006
– Syd Barrett, le rock et autres trucs, éd. Philippe Rey, 2009
– De la célébrité - théorie & pratique, éd. 10/18, 2012
– L’invention de la course à pied, Al Dante, 2013
– Un rivet à Tanger, CIPM, 2013
– Salle des machines, Flammarion, 2015
– France romans, Argol, 2016
– Tourner en rond : de l'art d'aborder les ronds-points, PUF, 2016
– La première année, Inculte, 2018

Ouvrages traduits en anglais :
Butcher fantasy (translation Sherry Brennan), Duration Press, New York, 2004.
Espitallier’s Theorem (translation Guy Bennett), Seismicity Editions, L.A., 2005.

Créations (extrait)
- « Londres – une féérie industrielle » (pièce sonore), Maison Rimbaud, Charleville-Mézières, 2004 (collection permanente).
- « Agora », avec Pierre Droulers (chorégraphie), Simon Siegman (installation), George Van Dam/Ictus (musique), Kunstenfestival des arts, Bruxelles, 2005.
« Autobiographie » (textes, son, percussions), collectif Vox Hôtel, Théâtre des Bernardines, Marseille, novembre 2006 (texte et CD, Editions du Néant, 2006)

Traductions (avec Marina Dick)
- Paul McCartney, Blackbird Singing (chansons et poèmes), Editions 10/18, 2003.
- Tim Willis, Syd Barrett – Le génie perdu de Pink Floyd, Le Castor Astral, 2004.
- Béatrice Mousli et Guy Bennett, Poésies des deux mondes, un dialogue franco-américain à travers les revues, Ent’revues, 2004.

Interventions
Villa Médicis (Rome), New York Public Library (New York), Centre Beaubourg (Paris), King’s College (Cambridge, UK), Festival Densités (Verdun), Maison Descartes (Amsterdam), Instituts français (Tanger, Bagdad, New York, Los Angeles), MAMCO (Genève), Halles de Scherbeck (Bruxelles), CIPM et Montévidéo (Marseille), Billy Kun (Montréal), Festival Polyphonix (Lille, Montreuil), University South of California (Los Angeles), University of Chicago (Chicago), Ménagerie de Verre (Paris), LiteraturHaus (Copenhague), ENS et Villa Gillet (Lyon), Pennstate University (Philadelphie), Nuits Blanches 2004 (Paris), Festival Longueur d’ondes (Brest), Yale University (New Heaven, USA), Festival Roratorio (Genève), Université Paris-VIII (Saint-Denis), Kunstenfestival des arts (Bruxelles), Bowery Poetry Project et St Mark’s Church (New York), Ecoles supérieures des Beaux-Arts (Nice, Clermont-Ferrand, Avignon, Lorient, Marseille, Toulouse, Quimper, Genève, Toulon, etc.), etc.

Extraits

Histoire du discours amoureux
- Je t’aime.
- Moi aussi.
- Je sais.
- Je sais que tu le sais.
- Je sais que tu sais que je sais que tu le sais.
- Et moi je sais que tu sais que je t’aime.
- Je sais que tu le sais et tu sais que je sais que tu sais que je le sais, et tu sais que je sais que tu sais que je t’aime.
- Je sais que tu le sais et tu sais que je sais que tu sais que je sais que tu sais que je t’aime, et je sais que tu sais que je sais que tu sais que je sais que tu le sais.
- Et tu aimes que je le sache ?
- Oui, j’aime savoir que tu le sais, j’aime que tu saches que je sais que tu m’aimes, j’aime savoir que tu m’aimes et j’aime savoir que tu le sais.
- Et moi j’aime savoir que tu sais que je sais que tu aimes savoir que je t’aime.
- Je sais et j’aime aimer savoir que tu aimes savoir que tu saches que je sais que tu sais que j’aime aimer savoir que tu saches que je sais que tu m’aimes.
- J’aime savoir t’aimer.
- J’aime aimer savoir que tu saches aimer que je sache t’aimer.
- J’aime savoir que tu aimes savoir que je le sache.
- Et moi j’aime aimer que tu aimes le savoir.
- Je sais que tu m’aimes et j’aime savoir que tu sais que je le sais.
- Je t’aime.
- Je sais.
- Je le savais.


Histoire d’animal

L’ibiscus n’est pas un animal,
Le feuillard n’est pas un animal,
Le mascarpone n’est pas un animal,
Le chiendent n’est pas un animal,
L’hydrocotyle n’est pas un animal
La crécelle n’est pas un animal,
La chicote n’est pas un animal,
La varlope n’est pas un animal,
L’oxymore n’est pas un animal
La huche n’est pas un animal
L’osselet n’est pas un animal,
L’agora n’est pas un animal,
L’amanite phalloïde n’est pas un animal,
Le pidgin n’est pas un animal,
La guêpière n’est pas un animal,
L’acanthe n’est pas un animal,
Le grouillot n’est pas un animal,
Le havre n’est pas un animal
Le vilebrequin n’est pas un animal,
L’orpailleur n’est pas un animal
La baudruche n’est pas un animal,
Le rein n’est pas un animal,
Le huguenot n’est pas un animal,
La gigogne n’est pas un animal,
Le ptyx n’est pas un animal,
La gifle n’est pas un animal,
La crassule n’est pas un animal,
La papardelle n’est pas un animal,
Le mange-tout n’est pas un animal,
Le sifflet n’est pas un animal,
L’enclume n’est pas un animal
L’opinel n’est pas un animal,
La gueuse n’est pas un animal,
Le cercueil n’est pas un animal,
Le houelbecq n’est pas un animal,
Le chèvrefeuille n’est pas un animal,
L’hurluberlu n’est pas un animal,
Le vérin n’est pas un animal,
L’onglet n’est pas un animal,
La cuvette n’est pas un animal,
[…]

Lieu de vie

Île-de-France, 75 - Paris

Types d'interventions
  • Ateliers d'écriture en milieu scolaire
  • Rencontres et lectures publiques
  • Ateliers d'écriture en milieu universitaire
  • Rencontres en milieu universitaire
  • Ateliers / rencontres autres publics
  • Résidences
  • Rencontres en milieu scolaire