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Les écrivains / adhérents

Franck Senninger

Roman / Essais
photo Franck Senninger

Franck Senninger (né à Paris le 23 novembre 1955) est un écrivain et médecin, auteur de romans d'aventure, d’ouvrages de vulgarisation médicale et de psychologie. Il a reçu le Prix Littré du roman et le Prix Cesare Pavese de la nouvelle. Ses livres sont traduits en plusieurs langue.

http://www.senninger.fr
Bibliographie

Romans
– Je m’appelle Aspasie, Anfortas (2015)
– I.G. Intelligence génétique, Anfortas (2013)
– L’épervier du roi, Editions Glyphe (2007)
– La Belle à la Licorne, Editions Glyphe (2006)

Ouvrages psychologiques
– Réussir c’est permis, Editions Marabout (épuisé)
– Zen en poche, Anfortas (2012)

Ouvrages médicaux
– L’ail et ses bienfaits, Editions Jouvence (2009)
– Les bienfaits du chocolat, Editions Jouvence (2008)
– Le guide des aliments, Editions Marabout (épuisé)
– Le poids et la forme après 40 ans, Editions du dauphin (épuisé)
– Un cœur en forme, les bonnes règles alimentaires, Editions Jouvence (épuisé)
– Un cerveau efficace, les aliments à privilégier, Editions Jouvence (épuisé)
– Le guide pratique des aliments qui entretiennent la santé, Editions du dauphin (2014)
– L’enfant obèse, Editions Jouvence (épuisé)
– La boulimie, Editions Jouvence (2004)
– L’anorexie, Editions Jouvence (2003)
– L’enfant végétarien, Editions Jouvence (2003)

Extraits

Extrait de "Je m'appelle Aspasie"
L’intrigue se situe en Grèce, au Ve siècle av. J.–C., en 450 plus précisément. Durant cette période, que l’on appelle communément « le siècle de Périclès », les factions aristocratiques et démocratiques s’affrontent.
Les premières revendiquent un véritable pouvoir pour les « meilleurs ». Il s’agit d’une oligarchie ou un petit nombre d’individus, trie en raison de ses origines et de ses revenus, impose à la majorité ses règles et ses lois.
Les secondes représentent l’ensemble des citoyens, riches ou pauvres. On les appelle les démocrates. Avec eux, même les plus démunis peuvent accéder aux charges de la cite, a ses privilèges et a ses obligations, à condition d’œuvrer pour elle.
À Athènes, le tenant du parti oligarchique se nomme Cimon. Il est le fils de Miltiade, le vainqueur de la célèbre bataille de Marathon contre les Perses. Cimon est reconduit à plusieurs reprises à la dignité de stratège et siège parmi neuf de ses concitoyens. Il est adulé par les Athéniens lorsqu’il rapporte la sépulture du héros légendaire Thésée, le triomphateur du Minotaure. Il chasse les Perses de Grèce en leur menant une guerre aussi acharnée que victorieuse. Malgré ses exploits et son immense fortune, il reste simple et modeste. Il n’hésite pas à donner des habits neufs a ceux qui en manquent ; il fait ôter les clôtures de sa demeure afin que chacun puisse s’y promener et y cueillir des fruits, enfin il se montre prodigue envers les plus défavorises
L’adversaire de Cimon descend également d’une fameuse lignée aristocratique. Il s’appelle Périclès. Il est riche, mais si parcimonieux qu’on le critique jusque dans sa propre maison pour son avarice. Il est hautain et dédaigneux, mais d’une intelligence redoutable. Et surtout, il est partisan d'un pouvoir détenu par le peuple.
Dans l’ombre de Cimon, Périclès attend son heure.
Celle-ci arrive en 461 av. J.–C. lorsque Cimon s’est porté au secours de Sparte en proie à une guerre civile consécutive à un tremblement de terre. Cimon part avec son armée, mais les spartiates déclinent finalement son offre et le stratège doit rentrer a Athènes sans avoir combattu, déshonore. On ne lui pardonnera pas cet affront et il sera ostracisé, c’est-à-dire qu’il devra quitter la ville pendant dix ans. Alcibiade de Scamonide, son lieutenant, subit le même sort l’année suivante.
En 450 av. J.–C., Cimon est rappelé par Périclès, son ancien ennemi désormais le premier stratège d’Athènes, afin de reprendre l’île de Chypre aux Perses.
Sous la plaie guerrière, une gangrène ronge le ventre d’Athènes. Sourde, sournoise, elle se nourrit de jalousie, de défiance et de soif de pouvoir. Elle touche à la fois les factions oligarchiques et démocratiques, c’est à dire toute la société athénienne.
Ces troubles politiques n’affectent pas que la cite d’Athéna. Milet, un port de l’autre côte de la mer Égée (actuellement en Turquie et a cinq kilomètres de la mer, désormais éloigne du rivage par les alluvions du Méandre), l’une des principales capitales helléniques, subit elle aussi de nombreux soulèvements entre les partisans d’une oligarchie et ceux d’une démocratie.
L’histoire d’Aspasie commence ici.


Extrait de "I.G. Intelligence génétique"
I
23 novembre - Paris
La grisaille humide enveloppait le pays depuis des semaines et ne donnait aucun signe de vouloir s’arrêter. Le ciel d’automne descendait si bas qu'il courbait les Parisiens pour les emmitoufler dans leur pardessus, le col relevé, la mine rendue plus sombre encore par l’aube qui tardait à poindre. Seul le macadam parsemé de flaques absorbait tous les regards, sans que personne n’accorde d’attention à son voisin. Parfois, une collision entre deux parapluies arrachait des soupirs excédés à leurs propriétaires respectifs. Ils murmuraient alors entre leurs dents un mot d'excuse qui sonnait comme un juron.
Marc Vernon, vêtu d’une gabardine et d’un chapeau noir pressa le pas et gravit en deux enjambées les quelques marches du parvis de la faculté de Jussieu.
Il se dirigea vers les bâtiments du quai Saint-Bernard, à l’autre extrémité du campus, avec un regard ironique pour le vaste fouillis qui l’entourait. Les tours et les différents étages ressemblaient à d'immenses parkings vides.
Cette université construite à grands frais promettait d’offrir aux chercheurs les meilleures conditions de travail, tant par la modernité de la technologie que par la sécurité des locaux. Les architectes, dans leur souci d’une meilleure isolation et d’accroître la résistance face aux produits chimiques, avaient placé de l’amiante dans tous les recoins ; jusqu’au jour où l’on s’était aperçu que ce matériau provoquait de nombreux cancers du poumon dans la population. On avait donc déclaré la zone insalubre et défloqué à coup de milliers d’euros les bâtiments contaminés. Il en allait ainsi de la nature profonde de l’homme qui, à force de modifier son milieu, créait un danger supérieur à celui qu’il voulait justement éviter. Le côté cocasse de l’affaire résidait dans le fait que certains collègues proches de Marc Vernon s’occupaient de santé et d’environnement à l’intérieur même de cette faculté et que personne ne s’était posé à l’époque la moindre question quant à l’innocuité de ces revêtements.
Lui-même du reste ne se sentait que très faiblement concerné par ce problème puisqu’il se chargeait de l'enseignement et des recherches en biologie moléculaire, une science aux confins de la génétique, de la chimie et de la physique. Bref, une discipline en pleine expansion où, si ses expériences se vérifiaient, il apporterait une contribution décisive à la compréhension de la vie. Il avait déjà obtenu des résultats satisfaisants sur ses animaux de laboratoire et rêvait de les tester sur du « matériel humain ».
Il gravit avec impatience une passerelle et monta les marches deux par deux jusqu’au quatrième étage du bâtiment, sans croiser âme qui vive à cette heure plus que matinale, et s’engagea dans un long couloir avant d’ouvrir une porte.
Une odeur fétide le saisit à la gorge. Devant lui s’étalait un grand nombre de cages où des rats de laboratoire gesticulaient dans tous les sens. De part et d’autre, des plantes aux espèces variées déployaient leurs feuilles vers les vitres, source de lumière et de vie.
L’homme ôta rapidement son couvre-chef détrempé et son pardessus pour les déposer sur une paillasse et s’approcha d’un couple de rongeurs. Il attrapa quelques morceaux de fromage dans une coupelle et les lança en direction de deux rats de laboratoire. Avec satisfaction, il vit le premier mammifère se précipiter sur la nourriture pour l’ingérer goulûment, tandis que l’autre, après avoir reniflé la pâture, s’en désintéressa préférant gratter les barreaux, sautiller sur place et couiner dans une entreprise de séduction comme s’il désirait être pris dans les mains.
Une voix féminine empreinte d’un accent italien prononça dans le dos de Marc Vernon :
— Bonjour Professeur !

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Classique: Cyrano de Bergerac (Rostand), Ruy Blas (Hugo)
Contemporaine : La proie (Crichton), Je suis Pilgrim (Hayes)

Lieu de vie

Île-de-France, 94 - Val-de-Marne