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Les écrivains / adhérents

Gilles Jallet

Poésie / Essais
photo Gilles Jallet

Gilles Jallet est né en 1956. Enfance à Rocamadour et Cahors, études de lettres et de philosophie à Toulouse, puis à Paris. Ses livres de poésie furent publiés tout d’abord aux éditions Seghers en 1985 et 1988, puis par les éditions Comp’Act en 2004-2006, et La Rumeur Libre éditeur en 2014. Traducteur d’allemand, il a également publié des traductions de Hölderlin et de Novalis, auxquels il a consacré deux essais, en 1985 et 1990, dans la collection « Poètes d’aujourd’hui » chez Seghers. En 2006, paraît chez Hermann un livre de critique littéraire (comprenant des études au sujet de Goethe, Novalis, Hölderlin, Benjamin, Laporte, Mallarmé, Bousquet, du Bouchet et Celan) intitulé Le crâne de Schiller, avec une préface de Laurent Cassagnau. En 2014, les éditions La Rumeur Libre ont publié la totalité de ses « Œuvres poétiques (1985-2011) » sous le titre Contre la lumière, avec une préface de Xavier Maurel. L’anthologie Un nouveau monde, « Poésies en France 1960-2010 », composée par Yves di Manno et Isabelle Garron, parue chez Flammarion en 2017, lui consacre une dizaine de pages. Depuis 1987, Gilles Jallet codirige avec Xavier Maurel la maison d’édition Monologue et la revue du même nom, ainsi que la collection « Actuariae ». Après une interruption de plusieurs années, celle-ci a revu le jour en 2021 avec la parution d’un nouveau volume : Avant midi. Gilles Jallet est membre du Conseil d’administration et du bureau de la Maison des écrivains et de la littérature (trésorier) depuis 2020.

Bibliographie

Livres de poésie
– Sous les cerisiers, calligraphie d’Andoche Praudel, Monologue, 2000.
– L’Ombre qui marche, Comp'Act, 2004.
– Œuvres poétiques, Contre la lumière, La Rumeur Libre, 2014.


Livres de critique
– Hölderlin, Poètes d’aujourd’hui, Seghers, 1985.
– Novalis, Poètes d’aujourd’hui, Seghers, 1990.
– Le crâne de Schiller, « langue incomparable de la tête de mort », Hermann, 2006.
– Une autre voix, une autre langue, d’ailleurs, (Le silence dans la philosophie de la musique de Jankélévitch), H.C., Le Manuscrit, 2011.


Poèmes en revue : Actuels, Monologue, Faire part, Polyphonies, La métaphore, Actuariae, Recueil, Ralentir travaux, La Polygraphe, Autre Sud, Le préau des collines, Europe, Voix d’encre, Sitaudis, Avant midi.

Critiques en revue :
Le nouveau Recueil : Bernard Desportes, Martine Broda, André du Bouchet, Fabienne Courtade, Esther Tellermann.
Europe : Ferrini, Beckett et Dante, Pavese, Trakl, Goethe (Le Divan d’Orient et d’Occident), Patrick Laupin (Mallarmé), Heine.
Sitaudis : Pierre Vinclair, Anne Seidel, Sophie Loizeau, Jean Daive, Johannes Kühn, Philippe Beck, Guillaume Artous-Bouvet

Préfaces/postface
« Vivre-habiter », Préface à La Couverture de peau de Xavier Maurel, théâtre, Éditions de l’Amandier, 2006.
« Les régressions de la poésie », Préface pour marie blanc rouge de Laure Gauthier, traduit de l’allemand (« marie weiss rot ») par Laurent Cassagnau & Laure Gauthier, poésie-théâtre, éditions Delatour, 2013.
« Seuls… nuages… », postface pour Le noir n’a pas gagné, Poèmes & photographies d’Andoche Praudel, Éditions Monologue, 2014.
« Une flèche de blanc », Liminaire pour La Peintre le sait-elle ? de Jean-Claude Bourdet, avec trois tableaux reproduits de Sylvie Basteau, Les Plaquettes, revue À l’index (Hors-série).

Lieux d’intervention
Entretiens radiophoniques France Culture
Lectures en librairie
Collège International de Philosophie (CIPH)
ENS-Lyon
Le Printemps des poètes

Extraits

Trois galets de la Dordogne

I

Au commencement était écrire ; l’écriture,
au sens où les premiers hommes la pratiquaient,
était un acte simple, si infiniment simple,
qu’écrire exigeait une parfaite innocence.

L’écart entre l’écriture et la vie apparut
plus tard, avec la réflexion de la conscience,
quand celui qui écrit soudain se voit écrire :
– Elles sont maintenant séparées à jamais !

Le regard sur soi et l’opinion des autres
eurent tôt fait de briser la fragile innocence
et l’éphémère modestie des premiers temps ;

Pourtant, si quelqu’un devait écrire aujourd’hui,
il faudrait qu’il retrouve la simplicité
d’une entaille sur la pierre gravée par personne.

II

Galets de la Dordogne, posés là, sur la table,
trois qui se confondent avec ma solitude.
Chacun possède en lui un univers secret
qui l’enferme et redouble les deux autres.

Sur le premier, le flot a dessiné un livre
brûlé, aux pages effacées par la cendre ;
sur le deuxième, on voit les yeux ronds en feu
d’une chouette avec deux aigrettes de plumes.

Sur le troisième, il a tracé un long trait fin
auquel une lettre illisible est suspendue.
– Quelle est cette solitude et à quoi tient-elle ?

Quand l’ombre j’écris, je ne sais rien de Toi ;
la solitude est comme les marges d’un livre
qu’il faudrait à tout prix sauver de l’incendie.

III

Ecrire, je ne sais pas ce que cela veut dire –
je sais seulement que le poème est oubli.
Chaque fois, il s’efface parmi d’autres poèmes,
dans un désert de pierres où rien ne fleurit.

Pourtant, celui-ci j’avais tenu à l’écrire :
– Si tu savais toute l’énergie qu’il m’a pris !
J’y ai travaillé sans relâche jour et nuit
pour exprimer la douleur de vivre dans l’exil.

Vois-en le résultat, pierre parmi les pierres,
il ne me reste plus qu’à le lancer en l’air
jusqu’à sa retombée au loin dans le ravin.

Là, dans le dédoublement, reviens à toi !
Dans l’oubli où il cesse d’être, du moins vit-il
de cette autre vie où j’aurais eu une mort.

Lieu de vie

Île-de-France, 75 - Paris

Types d'interventions
  • Rencontres et lectures publiques
  • Ateliers d'écriture en milieu universitaire
  • Rencontres en milieu universitaire